Albert Préjean

Données clés
Nom de naissance	Albert Hamond (légitimé Préjean)
Naissance	27 octobre 1894; Pantin, Seine (département) (France)
Nationalité	Française
Décès	1er novembre 1979 (à 85 ans); 16e arrondissement de Paris
Profession	Acteur
Films notables	Un chapeau de paille d'Italie ; Les Nouveaux Messieurs; Sous les toits de Paris ; L'Opéra de quat'sous ; La crise est finie

Albert Préjean est un acteur et chanteur français, né le 27 octobre 1894 à Pantin (aujourd'hui en Seine-Saint-Denis) et mort le 1^er novembre 1979 dans le 16^e arrondissement de Paris.

Biographie

Origines et jeunesse

Albert Préjean naît le 27 octobre 1894 au 12, rue Lapérouse à Pantin^[1] (alors dans le département de la Seine), sous le nom d'Albert Hamon^[2], d'Aimé Louis Alexandre Préjean et de Marie Augustine Hamon^[3]^,^[2]. Il change de nom de famille après sa légitimation par son père et devient officiellement Albert Préjean^[2].

Il est aviateur pendant la Première Guerre mondiale, membre de l'escadrille des Cigognes aux côtés de Guynemer, ce qui lui vaut d'être décoré de la croix de guerre et de la Légion d'honneur.

Carrière

Albert Préjean tourne ses cinq premiers films avec Henri Diamant-Berger, entre 1921 et 1923. Il incarne vite le jeune premier issu du peuple, généreux, fort et sans complication. Il contraste ainsi avec Jean Murat ou Pierre Richard-Willm, qui représentent plutôt des jeunes gens aisés^[4]. En 1929, il réalise un unique film, un moyen métrage, L'Aventure de Luna-Park^[5], avec Danièle Parola.

En 1930, c'est tout naturellement qu'il tourne Sous les toits de Paris sous la direction de René Clair, où il chante la chanson titre. Chanteur très populaire, il chante aussi de nombreux autres succès des années 1930 : Comme de bien entendu, La Valse à Dédé de Montmartre, Une java, Amusez-vous, Dans la vie faut pas s'en faire, La crise est finie, Si l'on ne s'était pas connu. En 1937, l’acteur se fait construire un hôtel particulier par les architectes Marcel-Victor Guilgot et Marcel Dalmas au 24, rue de la Tourelle à Boulogne^[6].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il continue à tourner et incarne notamment le commissaire Maigret. En mars 1942, il fait partie du groupe d'acteurs qui, à l'invitation des Allemands, visitent les studios cinématographiques de Berlin, aux côtés de René Dary, Junie Astor, Viviane Romance, Suzy Delair et Danielle Darrieux^[7]^,^[8]. En août 1943, avec quelques artistes français dont Loulou Gasté, Raymond Souplex, Édith Piaf, Viviane Romance, et d'autres, Albert Préjean pose devant la Porte de Brandebourg à Berlin, à l'occasion d'un voyage censé promouvoir la chanson française, organisé par la Propagandastaffel^[9]. L'historien Marc Ferro, dans son livre Pétain (1987), cite Albert Préjean, avec d'autres : « Désormais les chanteurs et les comédiens partent en Allemagne se faire applaudir [...]. On voit encore sur les photographies de l'époque leurs visages radieux [...]^[10] ». Lors de l'Épuration, il est incarcéré pendant quelques semaines. Il continue à tourner après la guerre, mais sa carrière ne retrouvera jamais son lustre d'avant-guerre^[11].

En 1957, il est Monsieur Loyal dans le premier cirque Jean Richard^[12].

Vie privée

De 1940 à 1948, Albert Préjean est marié à Lysiane Rey, avec laquelle il a un fils, Patrick Préjean^[2], né en 1944.

Il est ensuite marié à Jeanne Yvonne Poché, née en 1913^[13], jusqu'à sa mort en 1979^[2]^,^[3].

Albert Préjean a confié ses souvenirs à son fils Patrick, dans un livre paru en 1979^[14].

Mort

Albert Préjean meurt d'une crise cardiaque^[2] le 1^er novembre 1979 dans le 16^e arrondissement de Paris^[1], à son domicile au 105 du boulevard Murat^[3].

Il est enterré au cimetière d'Auteuil à Paris. Sa dernière épouse, Jeanne Yvonne Poché^[3], morte en janvier 1986 également dans le 16^e arrondissement de Paris^[13]^,^[15], repose à ses côtés.

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

1929 : L'Aventure de Luna-Park d'Albert Préjean
1929 : Bluff de Georges Lacombe
1929 : C'est à boire..., court métrage de chansons
1929 : Le manque de mémoire de Henri Chomette
1929 : Pour passer le temps, court métrage de chansons

Théâtre

1952 : Sans cérémonie de Jacques Vilfrid et Jean Girault, théâtre Daunou

Notes et références

↑ ^{a et b} Insee, « Albert Préjean dans le fichier des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le 31 octobre 2023)
↑ ^{a b c d e et f} Les Gens du cinéma, « Fiche d'Albert Préjean », l'orthographe « Hamond » pour son nom de naissance est très probablement erronée car en contradiction avec le nom de jeune fille de la mère mentionné quelques lignes plus bas sur le même site, et aussi contradictoire avec l'acte de décès figurant dans les archives de la mairie de Paris citées par ailleurs en référence, sur lesgensducinema.com (consulté le 31 octobre 2023)
↑ ^{a b c et d} « Visionneuse - Archives de Paris - mairie annexe du 16^e arrondissement - acte de décès n° 1632 - page 15/31 », sur archives.paris.fr (consulté le 31 octobre 2023) : «
Le 1^er novembre 1979 à 6 h, est décédé en son domicile 105 boulevard Murat, Albert Préjean, né à Pantin le 27 octobre 1894, retraité, fils de Aimé Louis Alexandre Préjean et de Marie Augustine Hamon. […] Époux de Jeanne Yvonne Poché. »
↑ Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma, tome 2, Laffont Bouquins, 1984, p. 760-761 (ISBN 2-221-04543-2).
↑ « Une bonne surprise que ce moyen métrage d'Albert Préjean, réalisateur et interprète d'une sorte de petite comédie morale où tel est pris qui croyait prendre : à travers le Paris des années vingt du fameux Luna-Park au bar Ping-Pong. » Écran 79 sur Google livres
↑ « PSS / Maison Préjean (Boulogne-Billancourt, France) », sur www.pss-archi.eu (consulté le 31 octobre 2023)
↑ Raphaël Sorin, « Sous la botte, le cinéma français », sur lexpress.fr, L'Express, 4 janvier 1996 (consulté le 24 février 2013).
↑ « Sous le signe de l'art, des vedettes de l'écran s'apprêtent à partir pour l'Allemagne », Les Actualités mondiales, 27 mars 1942, (à partir de 1 min 38 s) Ina.
↑ « 238. Pierre Dac : "Tout ça, ça fait..." (1944) », sur blogspot.com (consulté le 26 août 2020).
↑ Marc Ferro, Pétain, Paris, Fayard, 1987 (réimpr. 2008), 789 p. (ISBN 978-2-213-01833-1), « chap. II : Le grand jeu – Double jeu ou collaboration ? – Pour le cinéma aussi, ce fut le bon temps... », p. 173.
↑ Cinéséquences
↑ L'extraordinaire histoire du Cirque Gruss-Jeannet
↑ ^{a et b} Insee, « Jeanne Yvonne Poché dans le fichier des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le 31 octobre 2023)
↑ Préjean 1979.
↑ « Visionneuse - Archives de Paris - mairie du 16^e arrondissement - acte de décès n° 148 - page 20/31 », sur archives.paris.fr (consulté le 31 octobre 2023)

Voir aussi

Bibliographie

Patrick Préjean, Albert Préjean (livre de souvenirs), éditions Candeau, 1979 (ISBN 2-86298-005-6)
Pierre Cadars, Les Séducteurs du cinéma français : 1928-1958, Henri Veyrier, 1982.
Olivier Barrot et Raymond Chirat : Noir & Blanc, 250 acteurs du cinéma français 1930-1960, Éditions Flammarion, 2000.
Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron, Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531139-0-7).
Jacques Richard, Dictionnaire des acteurs du cinéma muet en France, éditions de Fallois, 14 septembre 2011, 909 p. (ISBN 978-2-87706-747-8, lire en ligne).