Après avoir perdu son siège de député aux élections législatives de 2017, il quitte le PS pour lancer son propre parti, Génération·s. La liste qu'il conduit pour cette formation aux élections européennes de 2019 recueille 3,27 % des suffrages exprimés et n'obtient aucun siège. Il annonce alors se mettre en retrait de la vie politique, tout en conservant son siège de conseiller régional d'Île-de-France. Le , Benoît Hamon, qui s'investit dans le domaine de l'économie sociale et solidaire, est nommé président de l'ESS France.
Il vit ses premières années rue Véronèse à Brest, puis de 1976 à 1980, il emménage avec ses parents à Dakar au Sénégal, où il poursuit sa scolarité du CE2 à la 5e au cours Sainte-Marie de Hann[4], qu'il revint visiter de nombreuses années plus tard[5] : « C’est un établissement qui a été déterminant. J'y ai grandi dans un contexte où le religieux se mixait à la diversité sociale. Mais, il est difficile de dire exactement l’influence que cela a eu dans mon parcours politique par la suite. Quatre ans à Dakar, c’est à la fois beaucoup, car cela structure votre enfance, et peu dans une existence[5] ». Il repart en Bretagne après le divorce de ses parents.
Inscrit à l'université de Bretagne-Occidentale, il obtient une licence d'histoire après être devenu adhérent de l'UNEF-ID et président du MJS[6].
Il partage pendant cette période un appartement en colocation avec Olivier Faure, autre jeune rocardien, futur Premier secrétaire du Parti socialiste, d'abord à Maisons-Alfort, puis à Paris[7].
Il est lié par un PACS avec Gabrielle Guallar, née de parents danois et catalans[8], major de sa promotion de l'IEP de Paris et diplômée du Collège d'Europe à Bruges[9], responsable des affaires publiques chez LVMH[9] depuis juillet 2014 après avoir travaillé au Centre National du Cinéma. Ils se rencontrent alors qu'il est député européen et qu'elle travaille pour la Commission européenne, comme spécialiste des réglementations culturelles[10]. Le couple a deux filles[11]. Séparant sa vie familiale de la vie politique, elle ne participe pas aux manifestations publiques de Benoît Hamon, qui avait ainsi refusé fin 2016 de participer à l'émission de Karine Le MarchandUne ambition intime pour protéger sa vie privée[9],[12]. Selon la HATVP, son patrimoine comprend un appartement dans le Finistère, une quote-part de 46 % dans un appartement possédé en indivis avec sa conjointe dans les Hauts-de-Seine et une Opel Corsa de 2006[13].
Situation professionnelle
Après avoir obtenu une licence d'histoire à l'Université de Bretagne-Occidentale[3] en 1991 à l'âge de 24 ans[14], Benoit Hamon commence sa carrière comme assistant parlementaire du député socialiste de la GirondePierre Brana, proche de Michel Rocard[15]. En 1995, il est conseiller pour la jeunesse auprès de Lionel Jospin lors de l'élection présidentielle puis conseiller technique chargé de l'emploi des jeunes auprès de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité entre 1997 et 1998 et conseiller chargé des affaires politiques, toujours auprès de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité de 1998 à 2000.
En septembre 2021, il déclare se retirer de la vie politique nationale pour prendre des responsabilités au sein de Singa, une ONG, tournée « vers l’accueil des réfugiés et des personnes migrantes »[18],[19]. Il conserve néanmoins son mandat et son indemnité de conseiller régional et de membre de la commission permanente du conseil régional d'Île-de-France[20].
Le 10 avril 2024, Benoit Hamon est nommé président de l'ESS France[21],[22].
Après le revers sans précédent des Socialistes aux élections législatives de 1993, Michel Rocard prend la direction du PS avec le soutien de la Gauche socialiste[24]. Manuel Valls, alors secrétaire national du PS à la communication, confie à Benoît Hamon la gestion des moribondes Jeunesses socialistes[24]. S'appuyant sur les étudiants de Bretagne, Nancy et Lyon, Hamon obtient de Rocard l’autonomie du nouveau MJS, qui dispose alors d'instances de direction propres sans tutelle du PS, avec un fichier d’adhérents distinct[24],[25]. Le congrès d’Avignon en novembre 1993 l'élit président du Mouvement des jeunes socialistes. La structure se développe quand la démission de Michel Rocard du poste de premier secrétaire du PS après le revers des élections européennes, rend les clubs Forum inutiles[24].
Dans le même temps, les proches de Hamon dans le syndicalisme étudiant se rapprochent de la tendance de Pouria Amirshahi pour subtiliser fin 1994 aux proches de Jean-Christophe Cambadélis la direction de l'UNEF-ID[24]. Les jeunes rocardiens proches de Benoît Hamon lancent à Créteil en février 1995 le courant : Nouvelle Gauche, animé notamment par Guillaume Balas, dont le texte fondateur « Refonder » met clairement l’accent sur le besoin de renouvellement au PS[24]. Sous la présidence de Benoît Hamon, le MJS serait passé de 500 à 3 000 adhérents. Il développe également le mouvement sur le territoire français. Pour devenir président de cette organisation qui vient d'accéder à l'autonomie, il fait passer l'âge limite de 25 à 29 ans, alors qu'il avait 26 ans. Il développe également la pratique des « carrés de jeunes » dans les meetings[11].
En 1994, il se déclare « choqué » par les révélations de Pierre Péan concernant l'amitié de René Bousquet et François Mitterrand et le passé vichyste de ce dernier[26]. Régis Juanico lui succède à la tête du MJS lors de son congrès tenu à Orléans. Il devient délégué national du PS chargé des problèmes de jeunesse (1994)[27], puis conseiller pour la jeunesse auprès de Lionel Jospin lors de l'élection présidentielle de 1995[15]. Il se présente aux élections législatives de 1997 dans la deuxième circonscription du Morbihan (Auray). Au second tour, il est battu par le député sortant, le centriste Aimé Kergueris, qui obtient 54,35 % des voix[28]. Il entre ensuite au cabinet de Martine Aubry[15], ministre de l'Emploi et de la Solidarité, comme conseiller technique chargé de l'emploi des jeunes de 1997 à 1998, puis comme conseiller chargé des affaires politiques entre 1998 et 2000. Ainsi, l'universitaire Timothée Duverger indique que « dans le cœur du réacteur, il contribue, comme conseiller politique, à la mise en œuvre des emplois jeunes et des 35 h »[29].
Il est député européen de 2004 à 2009, représentant de la circonscription Est. Il est membre de la commission des affaires économiques et monétaires, membre suppléant de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs, vice-président de la délégation pour les relations avec les États-Unis, et membre suppléant de la délégation pour les relations avec Israël. Il retient l'attention par deux rapports parlementaires, sur la révision stratégique du Fonds monétaire international et la révision de la directive sur la fiscalité de l'épargne[31]. Il est partisan du « non » au référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe tenu le sur le traité de Rome de 2004. Faisant partie de la branche de NPS ayant accepté la synthèse au Congrès du Mans, il est nommé secrétaire national du Parti socialiste, chargé du projet européen. Le 6 novembre 2007, il démissionne de ce poste après la décision du Bureau national de soutenir le traité modificatif européen lors de la procédure d'adoption parlementaire[32], considérant que cette décision est en contradiction avec la synthèse du congrès du Mans et la campagne présidentielle de Ségolène Royal qui demandait un nouveau référendum.
En mai et , il est le porte-parole du Parti socialiste pour les élections législatives de 2007. En juillet, il fonde avec Noël Mamère l'éphémère cercle de réflexion La Forge. Il se représente en troisième position sur la liste du PS en Île-de-France aux élections européennes du 7 juin 2009 mais n'est pas réélu député européen. Il renoue avec une activité professionnelle en 2009 en travaillant comme consultant au sein d'une petite structure d'analyse de l'opinion, Le Fil[16]. D'octobre 2008 à septembre 2009, il est membre du conseil d'administration de l'université Paris-VIII, en tant que personnalité extérieure[34].
En 2008, lors du congrès de Reims du PS, il dépose avec Henri Emmanuelli, le , une contribution intitulée Reconquêtes[35], au nom du Nouveau Parti socialiste (NPS). Il plaide alors pour en finir avec « cette social-démocratie qui plonge » et pour que le PS regarde vers la « gauche éclatante en Amérique du Sud »[24]. Toute l'aile gauche du PS se réunit sur la motion C intitulée « Un Monde d'Avance : reconstruire l’espoir à gauche », dont le premier signataire est Benoît Hamon à qui Henri Emmanuelli a cédé la première place[36]. Jean-Luc Mélenchon qualifie alors cette union d'« événement historique »[37].
Candidat au poste de premier secrétaire[38] sa motion qu'il conduit arrive en quatrième position avec 18,52 % des suffrages exprimés, derrière la motion E soutenue par Ségolène Royal et Vincent Peillon (29,08 %)[39], la motion A conduite par Bertrand Delanoë (25,24 %) et la motion D conduite par Martine Aubry (24,32 %)[40]. Satisfait du score de sa motion[41] et alors que les signataires issus des courants Trait d'union et Forces militantes décident en majorité de quitter le PS pour fonder le Parti de gauche[42], Benoît Hamon précise qu'il ne signera aucune synthèse qui ne refuserait pas explicitement l'alliance du PS avec le centre, et maintient sa candidature au poste de Premier secrétaire[43].
Benoît Hamon obtient 22,8 % des voix lors du premier tour du vote pour la fonction de premier secrétaire le 20 novembre et arrive en 3e position, derrière Martine Aubry et Ségolène Royal[44]. Il demande aux militants ayant voté pour lui de voter « massivement » pour Aubry, qui l'emporte de justesse au second tour contre Ségolène Royal [39].
À l'issue du congrès de Reims, la motion Un Monde d'Avance est transformée en courant structuré dans les fédérations du Parti socialiste. Ce courant réunit des militants issus de la Gauche socialiste, du Nouveau Monde et du NPS avec Henri Emmanuelli et Pascal Cherki, qui en est le secrétaire général. Le , il est nommé porte-parole du parti par la nouvelle première secrétaire Martine Aubry, succédant à Julien Dray[45]. Une de ses premières déclarations proposant de rétablir une « forme d'autorisation administrative de licenciement » fait débat dans le monde politique et syndical[46]. Il est élu conseiller régional d'Île-de-France lors des élections régionales de 2010, mandat qu'il assume jusqu'en octobre 2014[47].
Il publie en 2011 Tourner la page, livre dans lequel il appelle à une profonde révision du modèle de développement libéral, estimant que la social-démocratie a eu sa part de responsabilité dans celui-ci pendant les années 1990. Il met en avant la nécessité d’une relance du processus de construction de l'union politique européenne et rejette les politiques d’austérité de l'Union européenne[48]. L'ouvrage copie textuellement plusieurs auteurs sans les citer[49].
Lors de la primaire citoyenne de 2011 qui se tient peu après, il ne se porte pas candidat et soutient Martine Aubry[50], mais celle-ci est battue par François Hollande, alors qu'au premier tour Arnaud Montebourg gagne une audience inattendue (17 %[51]) en profitant de l'absence de candidat de l'aile gauche, avant de se rallier à Hollande[52]. Hamon s'implante alors à Trappes (Yvelines) aidé par un militant du MJS, Ali Rabeh, qui devint son assistant parlementaire, puis un membre de son cabinet ministériel, élu maire-adjoint en 2014[53], avant d'être élu maire en 2020.
Fonctions ministérielles
Ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire
Benoît Hamon prépare et fait adopter la n° 2014-856 du relative à l'économie sociale et solidaire[56]. Elle définit le périmètre de l’ESS en intégrant pour la première fois l’entrepreneuriat social en plus des autres grandes familles qui composent l’ESS : les coopératives, les mutuelles, les associations et les fondations. La loi propose une série de dispositions destinées à consolider et favoriser le financement et le développement des entreprises de l’économie sociale. Afin de faciliter la reprise en société coopérative et participative, la loi crée la SCOP d’amorçage qui permet aux salariés de reprendre leur entreprise en SCOP en disposant d’une majorité des droits de vote en dépit d’une minorité au capital sur une période transitoire de sept ans. La loi reconnaît les coopératives d’activité et d’emploi, facilite la création des SCIC en augmentant la part pouvant être détenue par les collectivités locales. La loi rend obligatoire la révision coopérative qui vérifie la conformité du fonctionnement des sociétés coopératives avec les principes de gouvernance démocratique qui fondent le mouvement coopératif. La loi, en donnant une définition à la subvention, sécurise le financement des associations et satisfait une demande historique du mouvement associatif[57],[58]. Complétant la loi du , dite « loi Florange » et visant à lutter contre la désindustrialisation en facilitant la reprise de sites rentables, la loi crée un droit pour les salariés des entreprises de moins de 250 personnes à être informés en cas de cession de leur entreprise pour faciliter les reprises de société par ses salariés sous peine de nullité de la vente, mais cette sanction est censurée en juillet 2015 par le Conseil constitutionnel estimant qu'elle porte une « atteinte disproportionnée à la liberté d'entreprendre »[59]. Ce droit est modifié dans un sens plus restrictif par la loi Macron[60]. Elle fait remplacer la sanction de nullité en cas de défaut d'information des salariés par une amende civile plafonnée à 2 % du prix de vente[61].
À l'été 2013, il défend et fait voter un projet de loi sur la consommation qui vise à mettre en place des outils économiques pour « rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et professionnels »[62]. À cette occasion, il défend une plus grande concurrence de la vente des produits d'optique, ce que L'Opinion présente comme « un début de conversion au libéralisme »[63]. La mesure phare du texte est la mise en place dans le droit national d'une action de groupe au civil pour les consommateurs mais contient aussi des articles sur le renforcement de la DGCCRF, la lutte contre le surendettement ainsi qu'une traçabilité renforcée des produits agricoles et agroalimentaires[64],[62],[65]. La loi comporte une multitude de dispositions sectorielles. Il s'agit de la loi n° 2014-344 du relative à la consommation.
Dès l'automne 2013, il organise avec d'autres ministres, dont Arnaud Montebourg et Manuel Valls, un ensemble d'actions afin d'inciter le président de la République François Hollande à changer de Premier ministre et de politique économique[67]. Relayée dès novembre 2013 au sein du cabinet présidentiel par Aquilino Morelle, la recomposition souhaitée a lieu après le revers électoral des municipales en mars 2014. Manuel Valls est nommé à Matignon et Arnaud Montebourg voit son portefeuille ministériel enrichi de l'Économie[67],[68].
Le , Benoît Hamon est nommé ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le gouvernement de Manuel Valls[69]. Durant ses 147 jours rue de Grenelle, il choisit de contourner les oppositions aux projets antérieurs de son prédécesseur Vincent Peillon, en autorisant des aménagements à la réforme des rythmes scolaires et en annonçant, le , la non-application généralisée de l'ABCD de l'égalité, en lui substituant un programme de formation continue à l'égalité de la totalité des enseignants du premier degré et l'inscription d'un module égalité dans la formation initiale des enseignants, sans pour autant faire taire les critiques.
Sous la menace d'une grève des enseignants, il choisit de repousser la rentrée des élèves du 1er au 2 septembre. Il négocie le budget triennal de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la période 2014-2017. Le premier budget de l'État reste programmé à la hausse en dépit de la rigueur budgétaire. Il relance le dossier de l'évaluation des élèves, souhaitant limiter le recours à la « note sanction »[70].
À la suite de ses prises de positions avec Arnaud Montebourg, contraires à la ligne du gouvernement, tous deux ainsi que la ministre de la Culture Aurélie Filippetti sont évincés du gouvernement, le [71]. Benoît Hamon est ainsi le seul ministre de l'Éducation nationale de la Ve République à ne pas avoir présidé à une rentrée scolaire, hors périodes d'intérim[72]. Justifiant son renvoi du gouvernement, Benoît Hamon plaide pour un ralentissement dans la réduction des déficits et une relance de la demande en contrepoint de la politique de l'offre choisie par l'exécutif[73].
Benoît Hamon milite pour une forte intervention de l'État dans l'économie, ainsi que pour des réglementations permettant d'encadrer l'économie. Il propose notamment la nationalisation d'établissements bancaires afin de créer un pôle financier public, et au niveau européen, plaide pour des restrictions au libre-échange[76]. En 2010, il se prononce en faveur d'un âge de la retraite à partir de 60 ans sans augmentation de la durée de cotisation[77].
En 2014, il est à l'initiative de la résolution en faveur de la reconnaissance de l'État de Palestine qui est votée par les députés le 2 décembre par 339 voix contre 151[78].
Début 2015, il s'oppose avec d'autres députés au projet de loi Macron, poussant le gouvernement à recourir à l'article 49.3 de la Constitution[79].
Peu après commence son combat pour que le syndrome d'épuisement professionnel — ou « burnout » — puisse être reconnu comme maladie professionnelle. Il dépose plusieurs amendements à la loi sur le dialogue social pour permettre la reconnaissance des maladies psychiques[80]. Puis, en 2016, il dépose, avec 84 députés socialistes une proposition de loi permettant de faciliter la reconnaissance des cas de burnout en France[81].
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre la neutralité en accordant à un aspect du sujet une importance disproportionnée.
Le , il annonce sa candidature à la primaire citoyenne[89], un choix arrêté avec ses proches dès juillet[10]. Des journalistes interprètent sa candidature comme un placement pour un futur congrès du PS[90] alors que l'éditorialiste du magazine Challenges François Bazin estime que « Benoît Hamon n’a strictement aucune chance d’être désigné[91]. » Il est d'ailleurs donné nettement battu par les sondages publiés en 2016[92],[93],[94], loin derrière Manuel Valls et Arnaud Montebourg[95] et encore, à un degré moindre, début janvier 2017[96].
Benoît Hamon critique l'absence de volonté de François Hollande pour appliquer ses propres engagements et estime qu'appeler à « voter pour le moins pire » comme le dirait le PS ne peut assurer une victoire du président sortant[97]. Parmi ses propositions figurent la reprise du « processus continu de réduction du temps de travail », la mise en œuvre d'un « revenu universel d'existence » et le développement des « formes alternatives d'entrepreneuriat ».
Fin septembre, il se rend aux États-Unis pour rencontrer le sénateur Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate de 2016, mais aussi des experts et des militants sociaux dans l'optique de renouveler le débat politique en France[98]. Durant ce séjour, il explique ce qui fait partie de son projet, « dont le revenu universel d’existence, dont la légalisation du cannabis, dont la taxe sur les robots, dont la constitutionnalisation des biens communs[99]. » Celui-ci est nourri du travail de chercheurs tels la philosophe Chantal Mouffe, les économistes Thomas Piketty et Aurore Lalucq ou la députée européenne Mady Delvaux[36].
Se démarquant de la droite et du Premier ministre Manuel Valls durant l'été 2016 à propos de la polémique sur le burkini, il reproche à François Hollande la tiédeur de sa position[100]. Le 31 octobre, Benoît Hamon avait souhaité que François Hollande soit candidat à la présidentielle de 2017[101].
Profitant des désistements de François Hollande et de Manuel Valls[102], il est invité en heure de grande écoute de L'Émission politique sur France 2 le [103]. Si l'audience est médiocre, il obtient cependant de très bons scores de satisfaction[104]. Il y reconnaît assumer « des passerelles » avec le programme de Jean-Luc Mélenchon mais s'en différencie sur son rapport à l’Union européenne, disant ne pas croire qu’il faille établir « un rapport de force » avec Bruxelles et les partenaires européens : « Le protectionnisme [doit] s’exercer aux frontières de l’Europe » et non pas à l’intérieur. Étant persuadé que les évolutions technologiques « vont amener les hommes et les femmes à travailler moins », il est favorable à la mise en place progressive d’un revenu universel d’existence estimant ce virage comme allant vers « une nouvelle Sécurité sociale »[103],[105]. Souhaitant « continuer à investir [dans] l’éducation nationale », il veut étendre la réforme de l’éducation prioritaire aux lycées[103].
Vu d'abord comme « troisième homme de la primaire », ses thèmes de campagne singuliers (revenu universel, visas humanitaires pour les réfugiés, etc.) forcent ses concurrents à se situer par rapport à son programme, favorisant une dynamique inattendue[111]. Lors du deuxième débat télévisé, Benoît Hamon plaide pour la création d'un visa humanitaire à destination des migrants[112],[113].
Il est l'objet d'une polémique en décembre 2016 lorsqu'il est invité à réagir à la diffusion d'une séquence d'un reportage de France 2 réalisé en caméra cachée sur un café de la ville de Sevran où les femmes ne seraient pas bienvenues. Refusant d'y voir a priori une influence islamiste, il déclare « si on parle des cafés, il y a deux choses. Historiquement dans les cafés ouvriers, il n'y a pas de femme. Là, en l'occurrence, on parle de cafés à Sevran parce qu’on estime que l’espace public est confisqué aux femmes parce qu’il serait à majorité musulmane[114] ». Quelques semaines plus tard, une contre-enquête du Bondy Blog validée par d'autres médias montre que le bar-PMU en question (dont le patron porte plainte pour diffamation) servait de l'alcool et ne rejetait aucunement les clientes[115],[116].
Il reçoit fin décembre le soutien du député européen et ancien syndicaliste CFDT de l'usine ArcelorMittal de FlorangeÉdouard Martin[117], puis celui d'Olivier Le Bras, ancien délégué FO de l'entreprise bretonne Gad, qui a été l'objet d'un conflit social très médiatisé en 2014[118].
Sur les questions de sécurité, il veut une loi d’orientation commune à la sécurité intérieure et à la défense, leur budget cumulé devant atteindre 3 % du PIB d’ici à 2022[119]. Il entend maintenir l'appartenance de la France au commandement intégré de l'OTAN[120], estimant que celle-ci est « neutre », tout en affirmant que « ce ne peut pas être l'OTAN qui fait la politique étrangère de l'Union européenne »[121]. Face à la menace terroriste, il plaide pour une meilleure mutualisation des services de renseignement et pour la création d’une agence européenne, mais ne souhaite pas pérenniser l'état d'urgence[119]. Il se dit favorable à l'encadrement de la distribution du cannabis[122], préférant « consacrer l’argent mobilisé sur la répression à la prévention[103] » et rétablir une police de proximité[119]. Lors du dernier débat télévisé, il est jugé le participant le plus convaincant par l'institut Elabe pour 29 % des sondés, un point devant Arnaud Montebourg et sept devant Manuel Valls, avec un avantage encore plus net chez les sympathisants de gauche à 34 % contre 24 % pour Valls et 23 % pour Montebourg[123].
Le , il arrive en tête du premier tour de la primaire devant Manuel Valls[124]. Il reçoit alors le soutien d'Arnaud Montebourg[125] et de Martine Aubry[126]. Il reçoit également le soutien de Noël Mamère[127] et son orientation écologiste est saluée par Nicolas Hulot[128].
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections. Il est également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans l'article, au point d'en compromettre la neutralité en accordant à un aspect du sujet une importance disproportionnée.
Au moment du premier tour de la primaire, les vainqueurs possibles étaient distancés dans les sondages en cinquième position avec moins de 10 % des voix et Jean-Luc Mélenchon appelait déjà à son retrait[134]. Toutefois, la dynamique de Benoît Hamon le replace dans les jours qui suivent son succès entre 16 % et 18 %, devant le candidat de la France insoumise[135],[136]. Il maintient le cap fixé lors de la campagne des primaires, alors que les intentions de départ vers la candidature Macron ne semblent pas massives[131]. Le 30 janvier, lendemain de sa victoire à la primaire, il est reçu à Matignon par le Premier ministreBernard Cazeneuve, qui lui apporte un soutien modéré[137]. Reçu par le présidentFrançois Hollande le 4 février suivant, il ne reçoit là aussi qu'un soutien relatif de sa part[138]. Lors de la convention d'investiture du 5 février, il appelle au rassemblement des socialistes[139]. Sa campagne présidentielle est codirigée par les députés Mathieu Hanotin et Jean-Marc Germain[140].
Pour sa campagne, il maintient les principes développés durant la primaire, ce qui lui vaut des défections au sein de l'aile social-libérale du PS[145]. Au premier rang figure la mise en place par étapes d'un revenu universel d'existence. En mars, il modifie son projet de mise en place d'un revenu d'existence. Fusionnant le RSA et la prime d'activité (à la faveur de la mise en place du prélèvement à la source de l'impôt), la première phase de son déploiement dès 2018 ne concernerait plus les personnes éligibles au RSA, mais les salariés gagnant jusqu'à 1,9 fois le SMIC[146]. De manière dégressive, chaque individu aurait ainsi de 600 € de revenu universel et encore plus de 200 € pour un salarié au niveau du SMIC (1 150 € net)[147],[148]. D'un coût ajusté de 35 milliards d'euros, son financement serait abondé par le recyclage d'une partie des dépenses du pacte de responsabilité, la création d’une taxe progressive sur le patrimoine fusionnant la taxe foncière et l’ISF et la cotisation sociale assise sur la valeur ajoutée[146]. Les modalités de parvenir à l'objectif d'un revenu de 750 € par mois pour l'ensemble de la population doivent être définis lors d'une conférence citoyenne en début de mandat[23]. Parmi ses priorités figure l'éducation, afin de réduire les inégalités scolaires, qui sont en France les plus fortes parmi les pays de l'OCDE. Il veut limiter strictement le nombre d'enfants par classe en CP, CE1 et CE2, étendre aux lycées la réforme de l'éducation prioritaire et favoriser la mixité sociale[23]. Enfin, il souhaite faire adopter par référendum dès juin 2017 le principe du « 49.3 citoyen » par lequel 1 % du collège électoral français peut obtenir la convocation d'un référendum avant la promulgation d’une loi. Afin d'éviter l'influence des lobbies, les 450 000 signataires devront répondre à des critères de représentativité régionale et le référendum devra réunir un seuil minimal de participation. Dans le même temps, il souhaite restreindre l'actuel article 49.3 aux seuls projets de loi de finances[23].
Parmi les autres mesures de son programme, Benoît Hamon propose également une augmentation du Smic, des minima sociaux et du Minimum vieillesse, une nouvelle loi Travail pour remplacer celle de Myriam El Khomri, une augmentation du budget de la recherche et du développement, une taxe sur les robots, une taxe sur les profits des banques, la priorité au « fabriqué en France » en réservant 50 % des marchés publics aux petites et moyennes entreprises françaises, une interdiction des perturbateurs endocriniens, une sortie du nucléaire avant 2040 en « fermant les réacteurs en fin de vie », le droit de vote des étrangers aux élections locales, une loi anticoncentration des médias, le recrutement de 40 000 nouveaux enseignants en cinq ans et la légalisation de l’usage du cannabis pour les majeurs[149].
En février 2017, il se rend au Portugal, pays qui s'est doté pour la première fois d'un gouvernement d'union de la gauche dirigé par António Costa associant socialistes, écologistes et communistes dans une optique de sortie de l'austérité. Parallèlement, Hamon négocie un accord programmatique avec l'écologiste Yannick Jadot pour que celui-ci rejoigne sa démarche[150] et commence des discussions avec Jean-Luc Mélenchon, qui se révéleront infructueuses[151],[152]. Le , le candidat Europe Écologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot annonce son retrait de l'élection présidentielle et son ralliement à Benoît Hamon[153]. Le , cet accord est ratifié à 79,53 % par les électeurs de la primaire écologiste[154].
Conformément à l'engagement pris lors de la primaire, le Parti radical de gauche soutient Benoît Hamon pour la présidentielle. Sa présidente Sylvia Pinel indique qu'un accord a également été signé pour les prochaines élections législatives[155]. Sur le plan européen, Benoît Hamon rejette un repli national, mais veut réorienter le projet européen et de ses institutions. Estimant que l’austérité s’y est imposée comme conséquence d'un déficit démocratique en Europe (la « troïka » de l’Eurogroupe, de la BCE et de la Commission européenne n'étant pas issue du suffrage universel), il propose aux États membres de la zone euro un traité budgétaire qui prévoit la mise en place d’une Assemblée issue des Parlements nationaux[156]. En déplacement aux Antilles mi-mars, il promet un « fonds Égalité réelle » abondé de 2,5 milliards sur le quinquennat pour financer des travaux d’infrastructures, une loi d’indemnisation pour les victimes des insecticides chlordécone et paraquat[157]. Dans son discours, il met plus en valeur les éléments positifs du mandat de François Hollande de façon à mieux se concilier les soutiens de ses anciens adversaires de la primaire[158].
Mi-mars, des sondages stagnants le plaçant en quatrième position des candidats et le refus ostensible de son ancien concurrent à la primaire Manuel Valls de le parrainer, le mettent sous pression avant le grand meeting qu'il doit tenir à Bercy le 19 mars[159]. Devant une foule de 20 000 personnes, il prononce un discours remarqué — y compris par ses adversaires politiques[160] — et inscrit sa campagne dans le prolongement de l’histoire politique de la gauche française, revendiquant, entre hier et aujourd’hui, l’héritage des « mineurs de Carmaux que défendait Jaurès et les ouvriers de Florange ou Whirlpool », « les congés payés de Blum et les 35 heures de Martine Aubry », ou « l’abolition de la peine de mort avec Badinter et le mariage pour tous avec Christiane Taubira[161] ». Resté ancré à gauche, il fait néanmoins applaudir l'exécutif pour son action contre le terrorisme[159]. Dans une allusion au discours du Bourget de François Hollande (« Mon ennemi, c'est la finance »), il dénonce les « candidats du parti de l'argent » — ciblant implicitement Macron et Fillon —[162] au sein d'un discours où Hamon donne également une forte place à l'écologie quand son prédécesseur invoquait lui surtout l'Europe[163].
Alors que Benoît Hamon a semblé en retrait lors du premier débat télévisé entre les cinq principaux candidats[164], des sondages placent Jean-Luc Mélenchon, jugé plus offensif et convaincant, devant le candidat socialiste au lendemain du 21 mars[165],[166]. Il fustige « ceux qui se revendiquent démocrates mais qui sont fascinés par des régimes de plus en plus autoritaires ». « Moi — dit-il — je ne jouerai pas l'Europe à la roulette russe »[167].
Avec 6,36 % des suffrages exprimés, il obtient le plus faible score de la gauche socialiste depuis Gaston Defferre à l'élection de 1969 (5,01 %). Sa campagne est décrite comme une « cuisante défaite » mettant « le PS au bord du gouffre »[168], Benoît Hamon admettant lui-même « un désastre », « une défaite morale »[169]. Pour le second tour opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il appelle « à battre le plus fortement possible le Front national, à battre l’extrême droite en votant pour Emmanuel Macron, même si celui-ci n’appartient pas à la gauche et n’a pas vocation à la représenter demain[170] »,[171]. Il est le 2e candidat ayant effectué le plus de dépenses de campagne, derrière Emmanuel Macron et devant François Fillon[172].
Défaite aux élections législatives de 2017
Pour les élections législatives, le PS adopte une plate-forme qui ne reprend pas plusieurs des propositions de la campagne présidentielle de Benoît Hamon (revenu universel, hausse du Smic, 49.3 citoyen...)[173]. Le 10 mai, il annonce le lancement prochain d'un mouvement visant à « reconstruire une gauche inventive [et] qui dépassera les étiquettes politiques » sans pour autant quitter le PS. Opposé à certaines des mesures prioritaires du président Macron comme la remise en cause de l’ISF et du droit du travail, il se place dans une opposition au projet politique d'En marche[174] !
Départ du Parti socialiste et création de Génération·s
Estimant que le Parti socialiste n'est plus fédérateur, Benoît Hamon annonce le son départ du parti et la création d'une nouvelle formation. D'abord appelé Mouvement du , son parti est ensuite baptisé Génération·s. Il souhaite une grande réunion de structuration et d’organisation pour l'automne 2017 avant la tenue « d’états généraux de toute la gauche pour fabriquer une maison commune en vue des élections municipales de 2020 »[177].
Le , il quitte avec une dizaine d'élus le groupe socialiste du conseil régional d'Île-de-France et annonce la création d'un nouveau groupe rassemblant ceux-ci et les élus écologistes, et composé d'une vingtaine d'élus[178],[179]. Celui-ci porte le nom d'Alternative écologiste et sociale[180].
Des révélations, fin 2017, sur les violences sexuelles à l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), deux organisations dont il a longtemps été militant ou dirigeant, le fragilisent[181].
En , Benoît Hamon annonce sa candidature aux élections européennes de 2019 à la tête d'une liste d'« alliance citoyenne »[182]. Après que sa « votation citoyenne » a été refusée par les dirigeants de gauche, il refuse de s’allier avec Place publique, qui noue finalement une alliance avec le Parti socialiste[183]. Envisageant un possible résultat décevant aux élections européennes, il annonce vouloir tirer « les leçons d'un deuxième échec majeur au suffrage universel »[184]. Le 26 mai 2019, la liste qu'il conduit arrive en huitième position, avec 3,27 % des suffrages, ce qui ne lui permet pas d'obtenir un siège de député européen[185],[186]. Benoît Hamon annonce alors se mettre en retrait de la vie politique[187],[188].
En décembre 2020, le magazine Challenges annonce que Benoît Hamon lance, en partenariat avec la mairie de Trappes, une "école populaire", s'inspirant des centres de formation danois[189].
En février 2021, il rejoint avec Génération·s la liste EELV de Julien Bayou pour les élections régionales en Ile-de-France[190],[191]. Il est en deuxième position dans les Yvelines[191].
Retrait de la vie politique
Benoît Hamon annonce en qu’il quitte la vie politique pour devenir directeur général d’une ONG de soutien aux migrants, Singa Global. Cependant, il reste conseiller régional en Île-de-France[192].
L'universitaire Timothée Duverger voit en Benoît Hamon le tenant d'une « deuxième gauche radicale » à travers le « syncrétisme » qu'il opère entre « sa fidélité à la deuxième gauche, d’abord à Michel Rocard, puis à Martine Aubry » d'une part, et « son engagement à l’aile gauche du Parti socialiste » d'autre part, ce qui constitue « une offre politique inédite »[29]. Durant sa campagne présidentielle, les politologues Frédéric Sawicki et Pierre Bréchon présentent Benoît Hamon comme un social-démocrate[194],[195]. Damon Mayaffre relève que lors de sa campagne de présidentielle, « Benoît Hamon eut ses mots et ses thèmes préférés, et apporta sa touche d'originalité dans cette campagne en articulant le discours d'une gauche sociétale animée par l'idéal d'un vivre-ensemble harmonieux et fraternel »[196].
Économie
Timothée Duverger relève qu'« il est l’auteur de deux rapports du Parlement européen, d’inspiration altermondialiste, visant à réguler la finance internationale, l’un en 2006 sur la révision stratégique du Fonds monétaire international (FMI), l’autre en 2009 sur les paradis fiscaux et le secret bancaire », ce qui montre qu'il « bifurque ainsi vers la gauche radicale, où il conquiert son autonomie politique »[29].
Comme François Hollande et Nicolas Sarkozy avant lui, il s'est engagé à respecter l'engagement européen de ne pas dépasser 3 % de déficit annuel en fin de mandat[197].
Benoît Hamon veut favoriser les produits fabriqués en France et les petites et moyennes entreprises pour lesquelles il souhaite réserver 50 % des marchés publics[197]. Il souhaite également que les entreprises qui créent des emplois soient moins imposées que les autres[197].
Revenu universel et allocation d'autonomie
Mediapart relève que comme porte-parole du PS et coordinateur de la convention sur l’égalité réelle, il « porte la proposition phare du MJS à la charnière des années 2000, l’allocation d’autonomie. Elle existait déjà quand Benoît Hamon le présidait en 1994, et avait été partiellement reprise par Martine Aubry en 1997 (appelée alors « projet Eva », pour « entrée dans la vie active »), mais sans suites. Cette allocation, qui se veut alors « unique » et « regroupant l’ensemble des aides existantes (aides au logement, bourses sur critères sociaux…) » était estimée dans les textes du MJS de l’époque à environ 800 euros. Ramené à sa “tranche 18-25 ans” pour une première application, le revenu universel aujourd’hui prôné par Hamon [début 2017], et qui a contribué à sa dynamique de campagne primaire, n’en est finalement pas si éloigné… »[24]
Droits des travailleurs
Il souhaite des nouveaux droits pour les salariés par une meilleure représentation dans les instances de direction, une reconnaissance du burn-out et le droit universel à la formation tout au long de la vie. Partisan de la réduction négociée du temps de travail, il souhaite un droit inconditionnel au temps partiel accompagné d'une compensation salariale[198].
Répétant « je ne serai plus socialiste sans être écologiste »[107], Benoît Hamon place l'écologie au cœur de ses propositions. Sa ligne est qualifiée de social-écologiste[108].
Plus particulièrement en vue de l'élection présidentielle de 2017, cette exigence environnementale élevée lui permet d'enregistrer le soutien de l'actuel parti des Écologistes par la voix de Yannick Jadot, qui ne se présente pas[150]. Nicolas Hulot estime que « pour une fois, un socialiste [a] une vision exigeante de ce sujet-là. Pour lui, l’écologie n’[est] pas, comme c’est souvent le cas, une variable d’ajustement »[200].
Alors que ses concurrents François Fillon et Marine Le Pen sont impliqués dans des enquêtes judiciaires, il propose en mars la suppression de l'immunité parlementaire[201] après s'être précédemment engagé à interdire les emplois familiaux parmi les collaborateurs parlementaires[202]. Faisant de la transparence un axe fort de sa campagne en dévoilant par anticipation son patrimoine et l'identité des personnes qui soutiendraient sa campagne au-delà de 2 500 €, il propose d'instaurer l'obligation d'un casier judiciaire vierge pour être candidat à l'élection présidentielle[203], de renforcer les pouvoirs de la Commission des comptes de campagne (CNCCFP) et de doubler les peines d'inéligibilité pour infraction au financement des campagnes politiques ainsi que d'obliger les parlementaires à publier un récapitulatif annuels des dépenses synthétiques de l'usage de leur indemnité représentative de frais de mandat[204]. Il propose la notion de « 49-3 citoyen » qui prévoit la possible convocation d'un référendum par 1 % du corps électoral pour proposer l'examen d'un projet de loi ou s'opposer à sa promulgation[197].
En 2016, il est la cible de critiques pour avoir relativisé l'absence de femmes dans des cafés de certains quartiers, des hommes ayant expliqué dans un reportage de France 2 que les femmes n'avaient pas à se rendre dans les cafés : « Dans ce café, il n'y a pas de mixité. On est à Sevran, on n'est pas à Paris. C'est des mentalités différentes. C'est comme au bled ! ». Benoît Hamon cherche alors une justification historique plus que religieuse à cette misogynie, déclarant : « Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes ». Il reconnaît par la suite une « maladresse », ajoutant : « Ce que je voulais dire, c'est que le sexisme n'est pas l'apanage des musulmans », un relativisme fataliste qui indigne[206],[207].
En 2008, il participe à la campagne de soutien menée par l'essayiste Caroline Fourest à la liberté d’expression pour Ayaan Hirsi Ali, députée néerlandaise d’origine somalienne menacée de mort pour avoir écrit le court-métrage Soumission, réalisé par Théo Van Gogh[208]. Il soumet au Parlement européen le vote d’un fonds pour protéger les personnes menacées de mort en raison de leur liberté d’expression, auquel les députés conservateurs font pourtant barrage[208].
Légalisation du cannabis
Estimant que les politiques de prohibition du cannabis en France ont échoué à interrompre la progression de la consommation du cannabis, il juge « hypocrite » de nier « que les politiques de répression et de prohibition ne marchent pas » et ajoute que les rivalités entre trafiquants provoquent de nombreux homicides[209]. Voyant dans l'encadrement de la distribution du cannabis« un moyen de tuer les trafics, plutôt que les trafics tuent. (...) C'est parce que je pense qu'il est dangereux de se droguer qu'il faut légaliser »[210], il s'appuie sur les exemples du Portugal, du Colorado et le vote en 2017 d'une loi en ce sens au Canada[211].
Droit de la famille
Il est opposé à la GPA[212]. Le , la fondation Terra Nova (proche du PS) publie le texte Mères porteuses : extension du domaine de l'aliénation. Benoît Hamon fait partie du groupe de réflexion à l'origine de ce texte, qui dénonce la proposition d'encadrement législatif de la gestation pour autrui[213]. Il se dit en revanche favorable à la PMA pour les femmes célibataires et les couples de femmes[214].
Politique internationale
Politique européenne
Benoît Hamon, comme la majorité des voix de la gauche et de l'écologie libérales, se démarque de tout euroscepticisme, mais il est clairement de la tendance qui souhaite réorienter la construction européenne de manière à en faire un but et un moyen plus transparents, citoyens et progressistes en lien avec l'imposition de normes notamment socio-économiques, ou encore environnementales et sociétales. Il propose de passer par un traité ad hoc conclu entre les seuls membres de la zone euro pour fédéraliser la politique économique de la zone euro. L'Eurogroupe serait remplacé par une assemblée parlementaire composée de représentants des parlements nationaux pour 80 % et des députés européens pour 20 %. Un budget de la zone euro serait mis en place, qui serait financé par un impôt sur les sociétés. Il propose désormais de mettre en commun les dettes publiques des États de la zone euro qui dépassent les 60 % du PIB[215]. Il souhaite aller vers la création d’un smic européen et demande une révision de la directive sur les travailleurs détachés « pour que l’UE soit à nouveau synonyme de progrès social », un plan d’investissement européen de 1 000 milliards d’euros, ainsi qu'assouplir la règle des 3 % de déficit maximum[199]. Du point de vue de la politique internationale de liens économiques, Benoît Hamon est opposé aux traités de libre-échange tels que le CETA, ou à l'absence de garde-fous sociaux et écologiques cohérents.
Politique étrangère au-delà des partenariats européens
Après l'arrestation de 700 démocrates russes en mars 2017 après une manifestation contre la corruption[216], il s'insurge contre les pratiques de Vladimir Poutine[217].
Il condamne la proximité de Marine Le Pen, qu'il dit « soumise au Kremlin », avec Vladimir Poutine[218] , et se démarque de François Fillon, ainsi que de Jean-Luc Mélenchon et d'une certaine gauche antilibérale, qui sont notamment disposés à négocier la révision des frontières orientales avec la Russie, en particulier dans le cas de la Crimée. Hamon défend, lui, « la légalité internationale […] mais qu'il n'est pas acceptable de la part de Poutine qu'il annexe un territoire d'un autre État souverain, qu'il considère aujourd'hui légitime d'entretenir une guerre chez un pays voisin »[219].
Cependant, en 2010, alors porte-parole du PS, il évoque un possible rapprochement avec le Parti socialiste vénézuélien fondé par Hugo Chávez. Cette idée rencontre l'hostilité de l'aile droite du parti et de tendance libérale atlantiste dominée par Dominique Strauss-Kahn[220].
Cet ouvrage est un collage de diverses sources non-citées par l'auteur : une note du ministère de l’Économie, un article du député Henri Weber intitulé « Pour le juste échange[229] », écrit en 2010, etc.
↑« Benoît Hamon quitte la vie politique : « Les fléaux contre lesquels je me suis battu jeune sont plus forts aujourd’hui » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Primaire de la gauche : Benoît Hamon l'emporte largement et devient le candidat du PS et de ses alliés à l'élection présidentielle », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Élections régionales : en Île-de-France, Julien Bayou rassemble Benoît Hamon et les écologistes centristes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Damon Mayaffre, « Chapitre 7. Les mots des candidats, de « allons » à « vertu », dans Pascal Perrineau (dir.), Le Vote disruptif, Paris, Presses de Sciences Po, (lire en ligne), p. 137.
↑ abc et d« Hamon présente un programme recentré et rassembleur », challenges.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Communiqué de la Haute Autorité des Primaires Citoyennes - 25 janvier 2017 - Les Primaires citoyennes de la Gauche - 22 et 29 janvier 2017 », Les Primaires citoyennes de la Gauche - 22 et 29 janvier 2017, (lire en ligne, consulté le ).
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