La cathédrale s'élève au centre de la ville, près du boulevard du Tzaréwitch, à l'extrémité de l'avenue Nicolas II.
Historique
Église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra
En raison de l'importance de la communauté russe installée à Nice au cours de la deuxième partie du XIXe siècle, la construction d'une église russe est décidée. La tsarineAlexandra Fedorovna lance une souscription dès 1856 et l'église Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra est inaugurée trois ans plus tard, rue Longchamp[4]. Elle est alors la première église russe d'Europe de l'Ouest[5]. Mais rapidement, elle devient trop petite pour la colonie russe qui ne cesse de grandir.
À partir de novembre 2006, la fédération de Russie revendique la propriété de la cathédrale en s'appuyant sur le fait que le terrain sur lequel elle est construite appartenait à la famille impériale de Russie avant la révolution russe de 1917[6].
Le 20 janvier 2010, le tribunal de grande instance de Nice décide, en première instance, d'attribuer la propriété de la cathédrale à la fédération de Russie, estimant que la nature du bail emphytéotique, initialement signé en 1909 pour une durée de 99 ans, et aux termes duquel la construction et l'entretien de la cathédrale sont confiés à l'Église orthodoxe de Moscou, sous l'autorité du Patriarche, a été repris depuis 1923 par l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR), puisque l'édifice est occupé par cette association, et ne donnerait pas à celle-ci droit à usucapion. Ceci signifie que malgré l'occupation continue des lieux depuis 86 ans, cette association n'obtiendrait pas la propriété effective du bâtiment, des terrains attenants, des biens et meubles contenus dans la cathédrale[7],[8]. L'avocat de l'association a aussitôt annoncé l'intention de son client d'interjeter appel de la décision. Il soutient que l'association cultuelle n'existe que depuis 1923, et n'est donc pas partie au bail emphytéotique. Il évoque le fait que ledit bail n'a pu être repris par l'association, qui n'a occupé et entretenu le bien qu'à titre précaire, et pour éviter sa dégradation. Il affirme que la fédération de Russie s'est désintéressée de la cathédrale depuis 1917 et la révolution russe, et que l'association bénéficierait de la prescription trentenaire.
Le 19 mai 2011, la première chambre civile de la cour d’appel d’Aix-en-Provence confirme le jugement de première instance, en estimant que l’État de la fédération de Russie est « fondé à reprendre possession, à la suite de l’arrivée du terme du bail emphytéotique du 9 janvier 1909, survenu le 31 juillet 2007, du bien immobilier, du terrain alentour ainsi que de tous les objets incorporés »[9]. Pour la cour, la propriété « est imprescriptible et ne se perd pas par le non-usage »[9]. L'association annonce alors son intention de se pourvoir en cassation[1] et le recteur de la cathédrale Jean Gueit, de concert avec le second prêtre Michel Philippenko[10], refuse de rendre les clés de l’édifice aux autorités russes estimant que la cour d'appel a statué sur la propriété mais pas sur l'occupation[11]. Le 12 septembre 2011, l'ACOR décide de fermer la cathédrale aux visiteurs, expliquant que la Russie lui interdit désormais de faire payer les entrées[12]. L’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, entend récupérer les clés de la cathédrale et annonce qu'il les remettra à un nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou, Nicolas Ozoline[12]. Par ailleurs, ce dernier estime que l’état du bâtiment s’est fortement détérioré, ce que conteste l’association cultuelle[13],[12]. Le 31 octobre 2011, le tribunal de grande instance de Nice, qui a été saisi par la fédération de Russie, ordonne à l’ACOR de remettre les clés de la cathédrale aux autorités russes sous sept jours et fixe une astreinte de 6 000 euros par jour de retard[11]. Finalement, le 15 décembre 2011, les clés sont remises par l'ACOR à Nicolas Ozoline lors d'une cérémonie officielle. Le fait que le nouveau recteur soit nommé par le diocèse orthodoxe russe de Chersonèse du Patriarcat de Moscou rattache désormais la cathédrale à ce dernier. Ce transfert est contesté, l'ACOR estimant qu'il est « contraire aux règles de fonctionnement de l’Église orthodoxe, tant d’un point de vue ecclésiologique que canonique[14]. ». Le 10 avril 2013, la Cour de cassation rejette le pourvoi de l'ACOR[15].
Rénovation
Alors que les offices ne sont pas interrompus, les portes de la cathédrale sont rouvertes aux visiteurs le [16] et l'entrée est dorénavant gratuite[17].
L'État russe décide d'engager une rénovation intérieure et extérieure de l'édifice devant débuter le 17 décembre 2012, jour du centenaire de la cathédrale[17]. Le 19 janvier 2016, la cathédrale est rouverte officiellement après presque deux ans de travaux[18].
Description
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La cathédrale russe orthodoxe Saint-Nicolas est surmontée de quatre clochers à bulbe (oignons) de taille moyenne et d'une plus importante. Cet édifice est orné de mosaïques et représentations bibliques de plusieurs couleurs dont les tons forment un mélange étonnant et peu commun. Les couleurs prédominantes sont le vert, l'orange et le blanc.
↑Nicolas Imbert, (sous la dir. de Valentine Zuber), Quelle(s) géopolitique(s) des diasporas orthodoxes russes en France ? (mémoire de master 2 en sociologie), Paris, École pratique des hautes études, 2020, p. 53 : « les fidèles
de l’émigration blanche historique de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice qui restaient attachés à l’exarchat du patriarcat de Constantinople, réunis autour de la figure de l’ancien recteur de la cathédrale niçoise, le père Jean Gueit, et le père Michel Philippenko. »
Luc Svetchine, Pierre-Antoine Gatier, Alexis Obolensky, et Hervé Hôte, Les Églises russes de Nice, Arles, France, Éditions Honoré Clair, , 160 p. (ISBN978-2-918371-01-4)
Charles Bilas, Luc Svetchine, La Cathédrale Saint-Nicolas de Nice, étude historique et architecturale, p. 59-91, Nice-Historique, année 2003, no 342 Texte