Les États-Unis accueillent pour la première fois cet événement sportif, organisé depuis 1983 par World Athletics et, pour cette édition, par USA Track and Field (USATF). Les compétitions sur route (marathon et marche) se déroulent dans les rues d'Eugene, tandis que l'ensemble des autres épreuves se déroule au sein du stade Hayward Field[3].
L'équipe des États-Unis est la nation la plus récompensée avec 33 médailles, dont 13 titres. Elle devance l'Éthiopie (10 médailles dont 4 titres) et la Jamaïque (10 médailles dont 2 titres).
Le Conseil de l'IAAF, en , a délibérément choisi de ne pas faire jouer de candidatures entre plusieurs villes afin de retenir, pour la première fois dans l'histoire des championnats du monde, une ville américaine, en récompensant ce faisant un pays qui a fourni un grand nombre d'athlètes à ce sport, mais aussi la « Ville émeraude », siège de l'équipementier Nike. Cette situation ne s'était présentée dans le passé que lors des Championnats du monde d'athlétisme 2007, mais dans ce dernier cas deux candidats s'étaient retirés de la compétition, laissant Osaka sans adversaire[4].
En , Sebastian Coe est soupçonné de conflits d'intérêts dans l'attribution de ces championnats. Il est en effet employé par Nike, équipementier dont le siège est situé à Eugene. Le , il reconnaît que cette attribution « n'a pas été correcte » (source The Times)[5],[6]. Le , une information judiciaire est ouverte à Paris sur les conditions d'attribution des championnats à Eugene[7].
Une Wild Card est par ailleurs attribué aux athlètes n'ayant pas réalisé les minima de qualifications mais se trouvant dans l'une des situations suivantes :
Pour la première fois, des trophées seront décernés aux trois meilleures nations en fonction des points obtenus lors des épreuves individuelles[14].
Par ailleurs, en 2022, le 50 kilomètres marche (masculin et féminin) ne figure plus au programme des championnats du monde, ces deux épreuves étant remplacées par le 35 kilomètres marche[15].
Problèmes de visas
Début juillet, plusieurs athlètes annoncent ne pas savoir s'ils pourront participer aux Mondiaux faute d'avoir reçu leur visa pour les États-Unis dans les temps. C'est le cas du Jamaïcain Gregory Prince engagé sur le 400 m ou encore de l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou engagée sur le 100 m[16]. Le Kényan Ferdinand Omanyala annonce son forfait pour les Mondiaux faute de visa, avant de finalement le recevoir le , la veille du début de la compétition[16].
Le , le champion du monde et champion olympique en titre du 400 m Steven Gardiner annonce son forfait à la suite d'une inflammation aux tendons[22]. Quelques heures plus tard, c'est la championne olympique du marathon Peres Jepchirchir et la vice-championne olympique 2016 du 800 mFrancine Niyonsaba qui annoncent leurs forfaits pour cause, respectivement, d'une blessure à la hanche[23] et d'une fracture de fatigue[24].
Faits marquants
15 juillet
Allyson Felix médaillée de bronze du relais 4 × 400 mètres mixte.
Lors du concours de lancer du marteau masculin, le Polonais Paweł Fajdek remporte son cinquième titre mondial consécutif, seul athlète à avoir réussi cet exploit après Sergueï Bubka (six fois champion du monde de saut à la perche) et Lars Riedel (cinq fois champion du monde du lancer du disque)[30].
Le Chinois Wang Jianan, qui se situe en cinquième position de la finale après les 5 premiers sauts, remporte finalement le titre du saut en longueur masculin à sa dernière tentative (8,36 m)[33]. L'Américaine Chase Ealey offre aux États-Unis son premier titre de championne du monde au lancer du poids, en s'imposant avec la marque de 20,49 m.
L'Éthiopien Tamirat Tola remporte le marathon en 2 h 5 min 36 s, battant l'ancien record des championnats qui était détenu depuis 2009 par le Kenyan Abel Kirui en 2 h 6 min 54 s[34]. Sur le 10 000 m, l'Ougandais Joshua Cheptegei conserve son titre mondial en 27 min 27 s 43[35]. Lors de la finale du 110 m haies, l'Américain et meilleur performeur mondial de l'année Devon Allen est disqualifié pour un millième[36]. La victoire revient au champion du monde en titre américain Grant Holloway dans le temps de 13 s 03.
La Kényane Faith Kipyegon remporte le 1 500 mètres féminin en réalisant la dixième meilleure performance mondiale de tous les temps en 3 min 52 s 96[44]. La Belge Nafissatou Thiam améliore de plus de deux secondes son record personnel sur le 800 m de l'heptathlon pour remporter le titre, battant de seulement 61 points la Néerlandaise Anouk Vetter[45].
Le Brésilien Alison dos Santos devient le premier athlète de son pays à remporter un titre mondial en remportant le 400 m haies masculin avec un nouveau record des championnats en 46 s 29, battant l'ancien record datant de 1993[47]. Le Britannique Jake Wightman gagne le 1 500 mètres masculin avec la meilleure performance mondiale de l'année en 3 min 29 s 23 et le 2e meilleure temps de l'histoire des championnats du monde[48].
La Kazakhe Norah Jeruto bat le record des championnats en 8 min 53 s 02 — troisième meilleur temps de toute l'histoire — pour remporter l'or sur le 3 000 m steeple féminin[52]. La Chinoise Feng Bin réalise un premier lancer à 69,12 m lors de la finale du lancer du disque féminin, plus de trois mètres supérieur à son record personnel, pour s'offrir l'or[53] tandis que l'Américaine Valarie Allman devient la première américaine à monter sur un podium mondial en lancer du disque en prenant le bronze[54].
L'Américain Noah Lyles conserve son titre mondial sur le 200 m masculin en battant le record des États-Unis de la distance en 19 s 31, record détenu depuis 1996 par Michael Johnson[55]. La Jamaïcaine Shericka Jackson réalise la deuxième meilleure performance de tous les temps en 21 s 45 sur le 200 m féminin pour remporter l'or[56]. Dans les qualifications du triple saut masculin, le quadruple champion du monde américain Christian Taylor ne parvient pas à se qualifier pour la finale avec un meilleur saut mesuré à 16,48 m.
22 juillet
Sydney McLaughlin, championne du monde du 400 m haies avec un nouveau record du monde.
La Bahaméenne Shaunae Miller-Uibo remporte son premier titre mondial sur le 400 m féminin après deux titres olympiques en 2016 et 2020[59]. Pour la première fois depuis 2003, aucune Américaine ne s'est qualifiée pour cette finale[60]. Toujours sur 400 m, l'Américain Michael Norman remporte l'épreuve masculine en 44 s 29 devant le Grenadien Kirani James qui décroche l'argent après l'or en 2011 et le bronze en 2015[61].
L'Américaine Sydney McLaughlin remporte le titre sur le 400 m haies féminin avec un nouveau record du monde en 50 s 68, devenant la première athlète à franchir la barrière des 51 secondes[62].
23 juillet
Andre De Grasse, dernier relayeur du Canada, à l'arrivée du relais 4 × 100 mètres.
Après l'abandon sur blessure dans le 400 m du décathlon du favori canadien Damian Warner, c'est le Portoricain Ayden Owens-Delerme qui occupe la première place de la compétition après les 5 épreuves de la première journée[65]. Dans l'épreuve du relais 4 × 100 m masculin, les Canadiens amenés par Andre De Grasse s'imposent devant les favoris américains en 37 s 48. Chez les femmes, l'équipe jamaïcaine composée notamment des 3 médaillées sur 100 m, s'incline face aux États-Unis et ne prend que la médaille d'argent.
24 juillet
Tobi Amusan remporte le titre du 100 m haies après avoir battu le record du monde en demi-finale.
L'Italien Massimo Stano remporte la médaille d'or du 35 kilomètres marche en 2 h 23 min 14 s, compétition qui se dispute pour la première fois dans le cadre des championnats du monde[66]. Au saut à la perche masculin, et alors assuré de sa médaille d'or, le Suédois Armand Duplantis tente et franchit à son deuxième essai une barre à 6,21 m, améliorant d'un centimètre son propre record du monde[67]. Au saut en longueur féminin, Malaika Mihambo conserve son titre mondial en établissant la marque de 7,12 m, offrant à l'Allemagne sa seule médaille d'or dans ces championnats.
Battu sur 1 500 m, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen prend sa revanche sur 5 000 m en s'imposant en 13 min 9 s 24, tout comme l'Américaine Athing Mu qui domine la finale du 800 m en 1 min 56 s 30. Lors des demi-finales du 100 m haies, la Nigériane Tobi Amusan améliore de manière inattendue le record du monde de la discipline en 12 s 12[68], et deux heures plus tard, elle s'impose en finale en 12 s 06 mais avec un vent favorable de 2,5 m/s supérieur à la limite autorisée. Les États-Unis remportent les relais 4 × 400 m masculins et féminins.
Allyson Felix, qui avait participé aux séries, décroche à cette occasion son 14e titre de championne du monde, record absolu pour un athlète. Dans l'épilogue du décathlon, le Français Kevin Mayer, 6e à l'issue de la première journée, remonte tous ses concurrents grâce à ses performances au lancer du disque, au saut à la perche et au lancer du javelot, totalisant 8 816 points et décrochant son deuxième titre de champion du monde[69].
Le classement du trophée par équipe est déterminé en fonction des points attribués à chaque finaliste (8 premières places). 8 points sont attribués à une 1re place, 7 points à une 2e place, et ainsi de suite jusqu'à un point attribué à une 8e place[71]. Les États-Unis remportent ce trophée avec 328 pts, devant la Jamaïque (110 pts) et l’Éthiopie (106 pts).
Une prime de 100 000 $ est attribuée à l'athlète ou l'équipe qui établit un record du monde lors de cette compétition. Par ailleurs des primes sont attribuées aux huit finalistes[72] :
Épreuves individuelles
: 70 000 $
: 35 000 $
: 22 000 $
4e : 16 000 $
5e : 11 000 $
6e : 7 000 $
7e : 6 000 $
8e : 5 000 $
Épreuves par équipes
: 80 000 $
: 40 000 $
: 20 000 $
4e : 16 000 $
5e : 12 000 $
6e : 8 000 $
7e : 6 000 $
8e : 4 000 $
Légende
Records et Performances
AR : Record continental (area record)
CR : Record des championnats (championship record)
MR : Record du meeting (meet record)
NR : Record national (national record)
OR : Record olympique (olympic record)
PB : Record personnel (personal best)
SB : Meilleure performance personnelle de la saison (season's best)
WL : Meilleure performance mondiale de l'année (world leader)
WJR : Record du monde junior (world junior record)
WR : Record du monde (world record)
Circonstances et Conditions
DNF : N'a pas terminé (did not finish)
DNS : N'a pas pris le départ (did not start)
DQ : Disqualification (disqualification)
NM : Essai non réussi (No Mark)
Q : Qualifié « directement » au prochain tour (ou à la prochaine compétition), lors d'une compétition majeure, grâce au classement ou à la réalisation des minima (automatic qualifier)
q : Qualifié au prochain tour (ou à la prochaine compétition), lors d'une compétition majeure, grâce au repêchage ou à la réalisation de l'une des meilleures performances parmi celles des « non qualifiés directement » (grâce au meilleur temps ou à la meilleure distance par exemple) (secondary qualifier)
Notes et références
Notes
↑ abcdefghij et kLes athlètes ayant participé aux séries des relais sont également médaillés.