Il doit son nom à la Sèvre Nantaise, dernier grand affluent de la Loire, et à la Sèvre Niortaise, fleuve côtier qui se jette dans l'océan Atlantique au niveau de l'anse de l'Aiguillon. À ce titre, il est l'un des rares départements français portant le nom de deux cours d'eau qui ne sont pas confluents.
Les habitants des Deux-Sèvres sont appelés les Deux-Sévriens.
En 1973, les habitants du Puy-Saint-Bonnet décident de quitter les Deux-Sèvres et de rejoindre le département de Maine-et-Loire afin d'associer leur commune à la communauté urbaine de Cholet.
L'industrie trouve au XIXe siècle et XXe siècle à se développer dans le département (traitement des peaux et laines, chamoiserie et ganterie niortaises, production de chaux, de houille à Saint-Laurs, de matériel agricole, produits laitiers, farines de minoteries industrielles et alcool de betterave, allumettes, lubrifiants, colles ou pâtes alimentaires, et au XXe sièclecontreplaqué / filière bois / bois exotiques (Groupe Rougier, premier employeur industriel du département) et secteur automobile (avec encore active la société Heuliez à Cerizay, et de la chimie industrielle, avec trois grandes usines chimiques, dont le site Solvay anciennement Rhodia de Melle et de Saint-Léger-de-la-Martinière (rachetée en 1972 par le groupe Rhône-Poulenc, avec ses 750 employés, devenue la seconde entreprise du département)[3],[4]. Rien que pour les sites de fabrication construits avant 1950, « dont subsistent des vestiges et dont la production a été diffusée au-delà des limites du canton où ils sont implantés »[5], ce sont 288 usines encore actives ou non, qui figurent dans le patrimoine industriel régional, abritant quelques architectures et machines remarquables, mais aussi parfois de lourdes séquelles de pollution. En moyenne, 31 entreprises ont été créées tous les dix ans dans le département, « avec une pointe à 53 entre 1890 et 1899, et une chute à 7 pour la période de 1940 à 1950, mais pour quatre décennies, le nombre de créations correspond exactement à cette moyenne »[6].
Au la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine.
Le département attire l'attention des médias le , à la suite d'une manifestation d'opposition aux retenues de substitution installés à Sainte-Soline par les agriculteurs locaux[7], projet validé par le tribunal administratif de Poitiers le [8].
Comme le département voisin de la Vendée, les Deux-Sèvres ont été traditionnellement marquées par un clivage politique entre le Nord et le Sud, hérité en grande partie de la guerre de Vendée. Tandis que le Nord, région bocagère de grands propriétaires catholiques, est historiquement plutôt ancré à droite, le Sud, qui connaît une importante présence protestante et une forte implantation du mouvement coopératif (notamment « via » les mutuelles, voir Niort), vote traditionnellement à gauche (Melle est ainsi le fief de la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, à l'élection présidentielle française de 2007).
Les Deux-Sèvres ont longtemps été considérées comme un bastion de la droite, mais les élections cantonales de 2008 donnent une majorité de gauche au Conseil Général. Au cours des élections municipales de 2008, la ville de Thouars est également passée à gauche. Les Deux-Sèvres offrent des scores relativement bas au Front national par rapport au niveau national.
Il faut noter enfin le basculement lors des législatives de 2007 de la 4e circonscription (Bressuire-Thouars) à gauche, ce qui porte à trois députés de gauche et un député de droite la représentation des Deux-Sèvres. Le redécoupage des circonscriptions, qui ne sont désormais plus que trois, se fait à l'avantage de la gauche : lors des élections législatives de 2012, la droite ne remporte aucun siège.
Les élections municipales de 2014 mettent fin à la progression de la Gauche dans le département. La perte de Niort dès le premier tour sonne comme un coup de tonnerre dans la vie politique locale. Ce tableau donne les résultats pour les principales communes des Deux-Sèvres.
Par ailleurs, ce département est bordé par la région des Pays de la Loire où, à l'ouest, il jouxte la Vendée et, au nord, celui de Maine-et-Loire.
Selon les données de l'Institut Géographique National, le centre géographique du département des Deux-Sèvres est représenté par la commune de Mazières-en-Gâtine[11].
Par ailleurs, le département possède une seule communauté d'agglomération, qui s'est constituée autour de Niort, préfecture et principale ville des Deux-Sèvres :
Pour Ernest Nègre, dans son ouvrage de référence Toponymie générale de la France, la racine des Sèvres est préceltique, dérivant de Sab, signifiant « Sève, jus, liquide, suc » et du suffixe ara.
Il ajoute que la Sèvre Niortaise vient de Sepvret, soit le nom de la source de ce fleuve[13].
Les Deux-Sèvres possèdent un climat océanique, du fait de la proximité du département avec l'océan (environ 80 km). Voici les données mensuelles pour quelques paramètres pour la station de Niort.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
323 615
327 846
328 817
333 155
331 243
336 655
350 103
353 766
354 282
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
346 694
342 474
339 466
337 627
310 060
309 820
308 481
308 841
312 756
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
312 842
321 118
326 467
335 829
342 812
345 965
344 392
359 711
370 939
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
-
-
-
-
-
-
-
374 743
374 587
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[16] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[17] puis population municipale à partir de 2006[18].)
La densité de population des Deux-Sèvres est de 62,4 hab./km2 en 2021, ce qui le classe au cinquième rang en Nouvelle-Aquitaine devant la Vienne (62,9 hab./km2) et derrière la Haute-Vienne (67,3 hab./km2) ; cependant, sa densité demeure inférieure à celle de la région qui s'établit à 72,2 hab./km2. Comparé à la densité de la France métropolitaine qui est de 106,5 hab./km2, le département des Deux-Sèvres apparaît comme un département moyennement peuplé.
Cependant, le département se caractérise à la fois par une démographie assez dynamique (solde naturel et solde migratoire positifs)[Note 3] et une urbanisation qui se renforce, notamment avec Niort dont l'unité urbaine compte 70 128 habitants en 2010. Le département compte onze unités urbaines de plus de 5 000 habitants en 2010 et un taux urbain proche de la moitié de la population départementale.
Plus de la moitié de la population est urbaine
Le département recense dix villes de plus de 5 000 habitants au recensement de 2010, alors qu'il n'en comptait que six en 1999 et il cumule 37 communes de plus de 2 000 habitants dont une vingtaine sont classées urbaines — contre trente au recensement de 1999.
Par ailleurs, le département recense onze unités urbaines dépassant les 5 000 habitants en 2010 contre sept au recensement de 1999.
Liste des quinze communes les plus peuplées du département
L'économie des Deux-Sèvres reste essentiellement rurale. Le département étant particulièrement présent sur la chaîne de la production laitière (20 % des fromages de chèvre produits en France le sont dans le département[19], beurre d'Échiré…) et de la viande. Sur les vingt-cinq dernières années, la population active agricole a connu une forte diminution, mais reste encore importante en comparaison de la moyenne nationale.
D'après la chambre d'agriculture des Deux-Sèvres dans sa revue Chamb@gri79, les Deux-Sèvres étaient en France les premiers producteurs de melon et de lait de chèvre en 2010.
Plusieurs secteurs de l'industrie sont représentés :
l'agroalimentaire (abattage, préparation de plats cuisinés, nutrition animale) ;
le bois (scieries, panneaux de bois, charpenterie, parqueterie…) transformation (fabrication de meubles, mobilier de bureau, équipements de magasins) et négoce international ;
l'automobile (assemblage avec Heuliez, centre de développement, équipementiers, spécialistes comme Sovam ou Libner, transports urbains comme Irisbus) ;
les produits minéraux (carrières en particulier, le département étant l'un des dix principaux producteurs en France) et cimenterie des Ciments Calcia ;
la confection, en cours de restructuration ce secteur d'activité historique, surtout présent dans le nord-ouest du département, se tourne aujourd'hui vers les produits à forte valeur ajoutée ;
l'emballage et le conditionnement ;
la chimie (gommes, peintures, vernis, résines synthétiques).
Le département compte peu de grosses unités industrielles, et le secteur repose sur un tissu de PME. Ces PME sont essentiellement localisées à Niort et dans le Nord-Ouest du département.
Le secteur des services est très important dans le département et plus particulièrement à Niort et dans son agglomération, qui abrite les sièges sociaux de nombreuses mutuelles d'assurances nationales (MAAF, MAIF, Macif). Ces mutuelles ont fait évoluer leur activité en se diversifiant dans l'assurance des particuliers, l'assurance santé, l'assurance vie, la prévoyance, la gestion d'actifs, l'assistance (IMA).
Aux côtés de cette activité « assurances » et « banque », des sociétés de services locales ou antennes de groupes internationaux, liées à ces activités sont implantées :
courtage d'assurances (François Bernard Assurances, etc.) ;
audit et expertise comptable (Groupe Y, KPMG, Fiducial, etc.) ;
Niort est aussi un centre logistique et commercial important dans le Centre-Ouest de la France.
Les exportations des Deux-Sèvres se sont élevées à 987 millions d'euros en 2005, principalement vers l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Le premier poste à l'exportation étant les « Produits de la construction automobile »[20].
Selon l'Insee la même année, le PIB par habitant des Deux-Sèvres s'élevait à 25 328 euros, chiffre le plus élevé de la région Poitou-Charentes et le 28e en France. Ce chiffre ayant connu une forte progression entre 2000 et 2005 (+ 24,77 %). Sur la période, en valeur absolue, les Deux-Sèvres connaissent la cinquième plus forte croissance de cet indicateur après les Hauts-de-Seine, Paris, la Savoie et les Hautes-Alpes. À titre de comparaison, le PIB par habitant de la Charente s'élève à 23 867 euros (36e position), de la Vienne à 23 197 euros (45e position) et de la Charente-Maritime à 20 974 euros (75e position).
Recherche
En matière de recherche, le département abrite quatre centres de recherche :
CNRS-CEB à Chizé (Sciences du vivant et sciences du globe) ;
une liaison autoroutière vers l'Est, avec une jonction entre l'A10 et l'A20, qui avait été actée le 6 décembre 2005 par l'État.
La voie rapide Nantes-Poitiers (E62) désenclave la partie nord-ouest du département depuis 2008, année d'ouverture du tronçon Cholet-Bressuire. Cette deux fois deux voies doit maintenant se prolonger vers Parthenay puis Poitiers.
Transports en commun
Le département est traversé par les voies ferrées (voyageurs) suivantes :
Le département avait également mis en place un réseau de cars desservant les principales communes du département (délégation de service public auprès d'entreprises de transports privées locales) : le Réseau des Deux-Sèvres (RDS). Ce réseau a été repris en 2017 par la région Nouvelle-Aquitaine.
Tourisme
Les résidences secondaires
Selon le recensement général de la population du , 5,1 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes des Deux-Sèvres dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Abbaye royale et abbatiale Notre-Dame de Celles à Celles-sur-Belle
À l’origine, une « celle » (ce qui signifie « petit prieuré ») dépendant de l'abbaye de Lester (diocèse de Limoges) dont le sanctuaire, placé sous le vocable de la Vierge, voit « fleurir » dès 1095 de nombreux miracles. Il devient le lieu d’un pèlerinage fréquenté et proche d'un chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Une abbaye indépendante de l’ordre de Saint-Augustin entre 1137 et 1140, mais aussi une seigneurie ecclésiastique dont les biens vont s’accroître au gré des offrandes et des donations. Aujourd'hui, ces jardins à la française, jardins de curé, jardins à insectes, sa roue du moulin, son musée moto et ses hologrammes présentant l'abbaye comme au temps jadis, l'abbatiale avec son orgue unique en France, rendent cette abbaye incontournable dans le sud des Deux-Sèvres.
Église romane de Verrines-sous-Celles
L'église romane de Verrines est classée Monument historique et son cimetière classé Site historique. De l'église ne subsistent aujourd'hui plus que le chœur et le transept. La nef, à l'exception d'une travée, a été détruite à la Révolution française.
Résidences secondaires
Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires en 2008[21] :
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Les festivals
Le dispositif « Terre de festivals » favorise la promotion de vingt-cinq festivals deux-sévriens auprès de la population locale et des touristes depuis 2004[22].
Le Département, labellisé Terre de Jeux 2024 - le label des collectivités de Paris 2024 - accueille sur son territoire le passage du Relais de la flamme[24].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑À noter que dans le département, on enregistre environ 4 500 naissances/an pour seulement environ 3 500 décès. Les Deux-Sèvres se placent ainsi dans les premiers départements de France pour le taux de natalité, en hausse depuis 2000[réf. nécessaire].
↑H. Etienne et J.-C. Limasset, Ressources en charbon de la région Pays-de-la-Loire : Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée, Nantes, BRGM, (lire en ligne [PDF]).
↑Antoine Colin, « Niort. La flamme olympique prend la direction des Deux-Sèvres », sur AUNISTV : La Rochelle Charente-Maritime, toute l'information en continu. Actualités locales, faits divers, économie, loisir, culture, sport, politique, (consulté le ).
Étienne Dupin, Statistique du département des Deux-Sèvres, Imprimerie des Sourds-Muets, Paris, an IX (lire en ligne)
Étienne Dupin, Mémoire statistique du département des Deux-Sèvres adressé au ministre de l'intérieur, d'après ses instructions, Imprimerie de la République, Paris, an XII (lire en ligne)
Étienne Dupin, Second mémoire sur la statistique du département des Deux-Sèvres, chez P. Plisson, Niort, an X
Étienne Dupin, Dictionnaire géographique, agronomique et industriel du département des Deux-Sèvres, chez P. Plisson, Niort, an XI (lire en ligne)
Henri Gelin, « La destruction des loups dans les Deux-Sèvres », dans Mémoires. Société historique et scientifique des Deux-Sèvres 1905, 1re année, 1906, p. 87-100(lire en ligne)
Louis Merle, La formation territoriale du département des Deux-Sèvres. Étude de géographie historique, Mémoire de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1938
Philippe Contamine, « Les Deux-Sèvres monumentales : introduction géographique et historique », dans Congrès archéologique de France. 159e session. Monuments des Deux-Sèvres. 2001, Société française d'archéologie, Paris, 2004, p. 7-17