Elle est juive, tout comme sa mère, d'origine séfarade ; elle se décrit comme étant « une Juive laïque n'ayant jamais été dans une synagogue dans son enfance », se sentant « comme une citoyenne du monde »[17].
Elle décrit sa famille comme « bourgeoise » et explique que sa sœur jumelle et elle sont très différentes : elle ayant toujours été plutôt « artiste et la tête dans les nuages » alors que Joy est assez « discrète et cartésienne »[9]. Eva Green a les cheveux de couleur blond foncé, mais elle les teint en brun foncé depuis l'âge de 15 ans[18].
Son nom de famille est d'origine suédoise et se prononce /gʁeːn/ (« gréén »), ce qui signifie « branche [d’un arbre] »)[3],[19]. Cependant, c'est avec la prononciation anglaise de son nom qu'elle est connue : /ɡʁin/ (« grine »).
Remarquée pour sa grande capacité de travail, bien qu'étant une élève réservée, elle arrête cependant ses études à 16 ans. Après s'être rêvée égyptologue (à la suite d'une visite au Louvre à l’âge de 7 ans[22]), elle change d'avis, à 14 ans, après avoir vu la prestation d'Isabelle Adjani dans L'Histoire d'Adèle H.[23].
Sa mère pensait qu'une carrière d'actrice ne conviendrait pas à la sensibilité de sa fille, mais elle soutiendra plus tard son projet. Après sa formation théâtrale à la Webber Douglas Academy of Dramatic Art, Eva Green retourne à Paris où elle joue dans plusieurs pièces. Elle annonce avoir, pendant ses études, « toujours choisi les rôles des personnages mauvais » parce que « c'est un excellent moyen de canaliser ses émotions »[réf. nécessaire].
C'est en 2003, qu'elle commence réellement sa carrière cinématographique, en jouant le rôle d'Isabelle dans Innocents: The Dreamers, de Bertolucci. Sa prestation, décrite par ce dernier comme : « si belle que c'en est indécent »[25], lui vaut des éloges et un début de notoriété, notamment pour les scènes où elle apparaît nue et qu'elle surmonte. Eva Green précise que Bertolucci lui semble « manipulateur »[26], mais dans un but créatif, non intrusif. En comparant avec son précédent travail pour la scène, elle indique qu'en jouant devant une caméra, elle est « un instrument de musique obéissant à un chef d'orchestre » sur certaines scènes et qu'au cinéma « on doit laisser place à l'improvisation »[27].
Elle apparaît ensuite dans la superproduction Arsène Lupin, en 2004. Ses projets suivants sont surtout des productions britanniques et américaines.
Percée à Hollywood (2005-2007)
L'année suivante, elle fait une entrée remarquée à Hollywood, en décrochant le premier rôle féminin de la fresque historique et religieuse Kingdom of Heaven, de Ridley Scott, dans lequel elle prête ses traits à la reine Sibylle de Jérusalem. Bien que nombre de ses scènes aient été coupées au montage (pour être rétablies dans la version director's cut), sa prestation est une nouvelle fois saluée[28].
À cette époque, elle manque des rôles dans d'autres films remarqués (du fait de son engagement sur le tournage du film de Scott), comme : The Constant Gardener de Fernando Meirelles (qu'elle avait pourtant rencontré), ainsi que Le Dahlia noir de Brian De Palma, dont elle refusa également le rôle parce qu'elle ne souhaitait pas être cataloguée comme « femme fatale ». Kingdom of Heaven est un échec en salles, mais lui confère néanmoins le statut d’« actrice à suivre ».
Pourtant, un an avant le début du tournage, elle refuse de participer à l'audition, mais passe une « audition à l'aveugle » (sans texte), puis est invitée à Prague pour une seconde audition, quelques jours seulement avant d'entamer le tournage. On[style à revoir] lui présente alors une nouvelle version du script, qu'elle préfère et qui lui fait accepter de rejoindre le projet[30]. Le studio a cependant des doutes quant à son accent français, son personnage étant d'origine anglaise, Eva Green doit donc travailler son accent pour le rôle[28]. Le film est un grand succès critique et commercial et lui vaut plusieurs récompenses.
En 2008, elle joue dans Dark World (Franklyn), un film fantastique dans lequel elle donne la réplique à Ryan Phillippe et Sam Riley à travers deux rôles différents, puis, l'année suivante, elle se voit offrir le rôle principal de Cracks, première réalisation de Jordan Scott (la fille de Ridley Scott). Elle y incarne une professeure mythomane, dont l'influence sur ses élèves est contestée par une nouvelle venue.
Elle était pressentie pour interpréter Tania dans Un secret, de Claude Miller, mais ce dernier engage finalement Cécile de France pour ce rôle, en raison de sa ressemblance physique et de sa proximité avec le personnage[31].
Elle poursuit néanmoins son exploration du cinéma européen, avec deux drames mêlant romance et science-fiction réaliste : en 2010, la coproduction franco-germano-hongroise Womb, de Benedek Fliegauf et, en 2011, le long-métrage britannico-dano-suédois Perfect Sense, de David Mackenzie.
Retour à Hollywood et télévision (2011-2016)
Elle revient ensuite à Hollywood, mais, cette fois, à la télévision ; en 2011, elle interprète Morgane, dans la nouvelle adaptation du cycle arthurien qu'est Camelot. Après la diffusion du pilote de la série, les critiques sont prometteuses à son égard[d], alors même qu'elle y joue aux côtés de comédiens tels que Joseph Fiennes, Claire Forlani ou Sebastian Koch. La série est néanmoins arrêtée, faute d'audience, au terme de la diffusion d'une unique saison de 10 épisodes, par la chaîne câblée Starz.
L'actrice prépare déjà son retour au grand écran et ce, devant la caméra de Tim Burton, où elle incarne la sorcière Angelique Bouchard Collins(en), dans la comédie horrifique Dark Shadows. Cette adaptation de la série éponyme est un échec critique et déçoit commercialement, mais la prestation de l'actrice est à nouveau remarquée.
L'année 2014 s'avère particulièrement riche pour elle, avec près de quatre films et une nouvelle tentative télévisuelle.
Elle livre parallèlement des performances plus intimistes : d'abord dans le drame indépendant américain White Bird, de Gregg Araki, dans lequel elle joue une mère portée disparue ; puis en incarnant une jeune veuve, dans le western danois The Salvation, de Kristian Levring, qui marque ses retrouvailles avec Mads Mikkelsen.
Mais c'est à la télévision qu'elle livre une performance acclamée par la critique : la chaîne Showtime lui fait en effet à nouveau confiance, avec un rôle plus développé : celui d'une autre figure mystérieuse et douée de pouvoirs paranormaux, Vanessa Ives(en), dans la série fantastique Penny Dreadful, qui fait apparaître des figures emblématiques de la littérature anglaise tels que Victor Frankenstein et Dorian Gray ; elle y joue aux côtés de Josh Hartnett et Timothy Dalton. Elle a aussi l'occasion de travailler avec John Logan et Sam Mendes, respectivement scénariste et réalisateur des deux derniers James Bond, qui officient ici en tant que, respectivement, showrunner et producteur.
À l'occasion du Festival de Cannes 2014, elle apparaît dans Le Grand Journal de Canal+ et déclare qu'il s'agissait sans doute du rôle le plus complexe de sa carrière[32]. La série est un succès tant critique que commercial et se trouve renouvelée pour une deuxième, puis une troisième saison, diffusées respectivement au cours des printemps 2015 et 2016.
Retour en Europe (depuis 2016)
En 2016, la carrière d'Eva Green prend un véritable tournant, avec le rôle de Miss Peregrine et les Enfants particuliers, une adaptation du roman éponyme par le cinéaste Tim Burton, avec qui elle signe ici sa deuxième collaboration. Pour ce rôle, elle renoue avec l'aspect gothique[33] qui avait fait sa renommée et s'inspire, pour son interprétation, du personnage de Mary Poppins[34]. C'est la première fois, dans sa carrière, qu'elle tourne avec de jeunes acteurs puisqu'en effet, Asa Butterfield, Ella Purnell et Pixie Davies (qui incarnent les rôles principaux), sont respectivement âgés de 19, 20 et 10 ans[35].
Deux ans plus tard, elle retrouve le réalisateur britannique Tim Burton sur le tournage d'une nouvelle adaptation du film d'animation Dumbo. Elle y incarne une jeune trapéziste française, aux côtés des acteurs Colin Farrell, Michael Keaton, et Danny DeVito. Pour l'actrice, le rôle implique un défi physique : bien qu'ayant le vertige, elle déclare avoir été amenée à faire des cascades et des acrobaties[38]. Finalement, elle s'entraîne pendant plusieurs mois au trapèze et à la roue.
La même année, elle opère un retour très remarqué au sein du cinéma français, en tenant le rôle principal dans Proxima, drame de la réalisatrice Alice Winocour. Elle y interprète une spationaute qui s'apprête à partir en mission et doit laisser sa fille sur Terre. Pour ce rôle, elle suit un entraînement intensif de plusieurs mois pour incarner le personnage[39]. Grâce à ce film, elle obtient des nominations aux Lumière et César de la meilleure actrice. C'est la première fois qu'elle est nommée à chacune de ces cérémonies.
À partir de la nouvelle décennie, Eva Green commence de plus en plus à partager sa carrière entre productions françaises et américaines. Elle devait jouer, en 2020, dans un film intitulé A Patriot, de Dan Pringle, avec Helen Hunt et Charles Dance, duquel elle était également coproductrice ; mais le projet a été abandonné et un procès a été engagé entre Green et la maison de production White Lantern[40]. Le 28 avril 2023, elle obtient gain de cause[41].
En revanche, sa participation à la superproduction française en deux parties Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan et Les Trois Mousquetaires : Milady se confirme[42] ; elle est réalisée par le cinéaste Martin Bourboulon, qui commence à bénéficier d'une certaine reconnaissance depuis Eiffel. Nouvelle adaptation française de l'œuvre d'Alexandre Dumas, l'actrice y tient le rôle de l'antagoniste Milady de Winter. Le tournage du film débute à Saint-Malo en et se poursuit jusqu'en [43],[44]. Elle joue aux côtés de François Civil, Romain Duris, Pio Marmaï, Vincent Cassel et Lyna Khoudri. Connue pour sa justesse de jeu et son fort investissement, l'actrice française travaille en étroite collaboration avec Martin Bourboulon pour davantage développer le personnage de Milady de Winter. Ainsi, elle confie que « les scénarios l'ont aussi rendue beaucoup plus guerrière. Elle a de vraies scènes de combat où elle apparaît plus forte que les autres. La Milady de Martin Bourboulon a voyagé dans beaucoup de pays, notamment en Asie. Elle a des façons de se battre différentes de celles des mousquetaires, proches de ce qu'on peut voir dans Tigre et Dragon. Son look va avec tout ça. »[45]. Peu de temps après, elle retrouve Vincent Cassel sur le tournage de la série policière Liaison.
Avant de revenir au cinéma français, Eva Green incarne une créatrice de mode enfantine atteinte de troubles psychologiques dans le thriller irlandais Nocebo, nouvelle réalisation du cinéaste Lorcan Finnegan après son film Vivarium avec l'acteur américain Jesse Eisenberg. Elle y interprète un rôle charismatique, aux côtés du comédien britannique Mark Strong, grand habitué du genre[46] ; ce rôle lui permet de poursuivre son exploration du genre horrifique, face à l'actrice Chai Fonacier(en) dans le rôle d'une mystérieuse nanny(en) philippine et guérisseuse traditionnelle, dans un plaidoyer sensible contre le capitalisme sauvage, le néocolonialisme et l'aveuglement spirituel moderne[47],[48].
Dans les années 2010, Eva Green partage son temps entre Paris et Londres[50].
Elle estime « toxique d’afficher sa vie privée » et défend sa réserve sur ses partenaires dans la vie[51]. De 2001 à 2002, elle entretient une liaison avec l'acteur français Yann Claassen[52],[53]. En 2005, elle rencontre l’acteur néo-zélandaisMarton Csokas sur le tournage de Kingdom of Heaven. Celui-ci interprète le rôle du mari du personnage de l’actrice. Ils vivent alors en couple jusqu’en 2009[52]. Au sujet de leur séparation, l’actrice évoque la « difficulté de maintenir une relation lorsqu’on est accaparé par les tournages »[54].
La presse britannique lui prête une relation avec Tim Burton à partir de [55], soit un an après la rupture du cinéaste avec son ancienne muse et compagne Helena Bonham Carter. Eva Green dément cette rumeur[56].
Collaborations avec des marques
Eva Green représente la marque de vêtements Emporio Armani, pour la collection printemps-été 2005. À partir de 2007, elle est l'égérie du parfum Poison de Dior. En 2014, elle est présente dans une publicité pour la marque L'Oréal : une affiche où elle apparaît est accrochée un temps sur la façade du Palais des festivals, à Cannes.
À partir de cette année-là, elle représente également la marque de liqueur Campari. Elle est, en outre, ambassadrice de la marque de stylos Montblanc[57].
En 2018, elle présente le SUV électrique I-Pace dans une publicité télévisuelle pour Jaguar.
Les Sorcières de la rue des tempêtes de Marlène Jobert, lu par Marlène Jobert et Eva Green, illustrations Frédéric Pillot, Contes et légendes jeunesse, 2018
Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling, lu par Marlène Jobert et Eva Green, illustrations Hervé Le Goff, musique Jean-François Leroux, Contes et légendes jeunesse, 2019
La Belle et la Bête, lu par Marlène Jobert et Eva Green, illustrations Eric Puybaret, Glénat Jeunesse, 2020
Distinctions
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
↑« I was in this play and I didn't get on with the director and didn't like the play. It was very grotesque, you know? Too much make-up and wigs and I was playing, like, this coquette. I was on stage for most of the time apart from three minutes when I was allowed to go off and pee in a bucket. And for those three minutes I was sitting on a bucket, peeing and crying at the same time. Oh, it was terrible. It was a nightmare. I hated it so much. ». Biographie sur IMDb[source insuffisante].
↑« Camelot shows promise mostly thanks to Green's emotionally charged performance as the vengeful sorceress whose only interests are achieving her perceived rightful place as queen of the land. » thehdroom.com, 26 février 2011.
↑Gérard Lefort, « Un joli « moi » de mai », sur liberation.fr, (consulté le ) : « Eva Green, fille de Marlène Jobert et de Walter Green qui joua dans “Au hasard Balthazar” de Bresson »
↑« Eva Green. Son grand-père inhumé, hier, au Vieux-Marché. », sur letelegramme.fr (Le Télégramme), (consulté le ) : « Cinéaste et photographe, Lennart Green, décédé la semaine dernière à l'âge de 93 ans, a été inhumé, hier après-midi, au Vieux-Marché, dans le caveau familial. L'épouse de Lennart Green est, en effet, Jeanne Le Flem, fille du compositeur Paul Le Flem. […] a assisté aux obsèques de celui qui n'est autre que le beau-père de Marlène Jobert [l'épouse du fils de Jeanne et Lennart Green, le Dr Walter Green]. »
↑Blog de Le Barbu, « Article paru dans Ouest-France le 24 Janvier 2007 : "Jeanne Green-Le Flem inhumée au Vieux-Marché" », sur lebarbu1.skyrock.com, (consulté le ) : « Quinze jours après celles de son mari, Lennart Green, les obsèques de Jeanne Green-Le Flem, décédée vendredi à l'âge de 95 ans, ont été célébrées, mardi après-midi, en l'église du Vieux-Marché, près de Lannion. La cérémonie a eu lieu dans l'intimité familiale en présence, notamment, de sa fille, la comédienne Marika Green, de ses petites-filles Joy et Eva Green (qui joue dans Casino Royale le dernier James Bond) et de sa belle-fille Marlène Jobert [l'épouse du fils de Jeanne et Lennart Green, le Dr Walter Green]. Madame Green-Le Flem, fille du compositeur Paul Le Flem, a été inhumée dans le caveau familial du cimetière du Vieux-Marché." »