HL Tauri a une magnitude apparente de 15,1[3], ce qui la rend bien trop faible pour être visible à l'œil nu.
HH 151
HL Tauri est accompagnée par l'objet Herbig-HaroHH 151, un jet stellaire émis le long de l'axe de rotation du disque et qui entre en collision avec la poussière et le gaz interstellaires alentour[9].
Disque protoplanétaire
HL Tauri est entourée par un disque protoplanétaire composés de plusieurs anneaux séparés par des bandes sombres qui sont a priori des zones vidées de leur matière par des planètesen formation[2].
Le , l'Observatoire européen austral (ESO) publie l'image la plus précise jamais réalisée d'un disque protoplanétaire, en l'occurrence celui de HL Tauri. Cette image, réalisée grâce aux observations faites avec le vaste réseau d'antennesmillimétriques/submillimétriques de l'Atacama, ALMA[15], montre une série de brillants anneaux concentriques et axisymétriques séparés par des sillons vraisemblablement créés par la présence de (proto)planètesen formation. Le disque semble beaucoup plus développé que ce que l'âge du système laissait croire, ce qui laisse penser que le phénomène de formation planétaire se passe plus rapidement que ce que l'on pensait jusqu'alors[16]. Selon Catherine Vlahakis, d'ALMA, « Lorsque nous avons vu cette image pour la première fois, nous avons été ébahis par le spectaculaire niveau de détail. HL Tauri n'a pas plus d'un million d'années, mais son disque semble déjà être plein de planètes en formation. Cette image va à elle seule révolutionner les théories de formation planétaire[17],[18]. ».
Observations du Very Large Array (2016)
L'émission des régions internes du disque de HL Tau étant optiquement épaisse à toutes les longueurs d'onde d'ALMA, le profil de la densité de surface et la distribution de la taille des grains n'avait pas pu être déterminée. Des observations furent alors réalisées avec le Karl G. Jansky Very Large Array à une longueur d'onde de 7,0 millimètres et une résolution spatiale comparable aux image d'ALMA. À cette longueur d'onde, l'émission de la poussière de HL Tauri est optiquement fine, ce qui permet d'étudier en détail le disque interne. La masse totale de poussière dans le disque est ainsi estimée à entre 0,001 et 0,003 masse solaire (environ 1 à 3 fois la masse de Jupiter, ou 300 à 1000 fois la masse terrestre), selon la valeur supposée pour l'opacité et la température du disque. Selon ces observations, la croissance des grains est rapide, il y a de la fragmentation dans le disque et formation de "clumps" denses dans les parties internes les plus denses du disque. Ceci suggère que le disque de HL Tau serait au tout début du processus de formation planétaire, avec des planètes pas encore formées dans les "gaps" mais en cours de formation future dans les anneaux brillants.
Des planètes en formation ?
Sillons dans le disque observés par ALMA (2014)
L'image du disque réalisée par ALMA montre plusieurs sillons vides de matière, signes probables d'une formation planétaire déjà en cours.
Observation d'un agrégat de poussières par le VLA (2016)
Dans un article prépublié sur arXiv en [19], Carlos Carrasco-Gonzalez et ses collaborateurs révèlent avoir observé, grâce au Very Large Array (VLA), un agrégat de poussières dans le disque interne de HL Tauri. Selon les estimations, cet agrégat aurait une masse comprise entre 3 et 8 fois celle de la Terre, indiquant qu'une super-Terre est peut-être en train de se former.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « HL Tauri » (voir la liste des auteurs).
↑ ab et c(en) Johnathan Webb, « Planet formation captured in photo », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
↑Ian W. Stephens, Leslie W. Looney, Woojin Kwon, Manuel Fern´andez-L´opez, A. Meredith Hughes, Lee G. Mundy, Richard M. Crutcher, Zhi-Yun Li, & Ramprasad Rao, « Spatially resolved magnetic field structure in the disk of a T Tauri star », ArXiv (accepted for publication in Nature), (lire en ligne)
↑ a et b(en) David A. Weintraub, Joel H. Kastner et Barbara A. Whitney, « In Search of HL Tauri », The Astrophysical Journal Letters, vol. 452, , L141-L145 (DOI10.1086/309720, Bibcode1995ApJ...452L.141W)
↑"MODELS OF THE FORMATION AND EVOLUTION OF THE SOLAR NEBULA" by A. P. Boss, G. E. Morfill, and W. M. Tscharnuter in "Origin and Evolution of Planetary and Satellite Atmospheres" edited by S. K. Atreya, J. B. Pollack, and M. S. Matthews
↑(en) Martin Cohen, « Infrared Observations of Young Stars—VI: A 2- to 4-Micron Search for Molecular Features », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 173, , p. 279–293 (Bibcode1975MNRAS.173..279C)
↑(en) Pierre Bastien, « A linear polarization survey of T Tauri stars », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 48, , p. 153–164 (Bibcode1982A&AS...48..153B)
↑(en) S. Beckwith, A. I. Sargent, N. Z. Scoville, C. R. Masson, B. Zuckerman et T. G. Phillips, « Small-scale structure of the circumstellar gas of HL Tauri and R Monocerotis », The Astrophysical Journal, vol. 309, , p. 755–761 (DOI10.1086/164645, Bibcode1986ApJ...309..755B)
↑Catherine Vlahakis, Valeria Foncea Rubens et Richard Hook, « Revolutionary ALMA Image Reveals Planetary Genesis », European Southern Observatory, (lire en ligne, consulté le )
↑Traduction libre de « When we first saw this image, we were astounded at the spectacular level of detail. HL Tauri is no more than a million years old, yet already its disk appears to be full of forming planets. This one image alone will revolutionize theories of planet formation. »
↑(en) Carlos Carrasco-Gonzalezet al., « The VLA view of the HL Tau Disk - Disk Mass, Grain Evolution, and Early Planet Formation » [« La vue du disque de HL Tau par le VLA - Masse du disque, évolution des grains et débuts de formation planétaire »], arXiv, 11 (version 1) et (version 2) (arXiv1603.03731)
Les co-auteurs sont, outre Carlos Carrasco-Gonzalez, Thomas Henning, Claire J. Chandler, Hendrik Linz, Laura Perez, Luis F. Rodriguez, Roberto Galvan-Madrid, Guillem Anglada, Til Birnstiel, Roy van Boekel, Mario Flock, Hubert Klahr, Enrique Macias, Karl Menten, Mayra Osorio, Leonardo Testi, Jose M. Torrelles et Zhaohuan Zhu.