Linguistiquement, La Petite-Pierre se situe dans la zone du francique rhénan.
Géographie
Localisation
Petite ville du Bas-Rhin à 24 km au nord de Saverne et 57 km au nord-ouest de Strasbourg, située dans un défilé des Vosges conduisant de l'Alsace à la Lorraine, au pied de l'Altenbourg. La Petite-Pierre, ancien chef-lieu de canton, et la partie « plateau » du canton portant son nom sont généralement considérés comme la limite Est de l'Alsace Bossue ou krumme Elsass, particularité géologique, géographique, cartographique mais aussi architecturale (maisons à schopf, villages rues).
La commune compte plusieurs entités géographiques et cadastrales : la cité médiévale fortifiée (Staedtel), le Faubourg et les quartiers et lieux-dits limitrophes, deux hameaux, au sud du ban communal, Kohlthal et Imsthal, et deux lieux-dits situés sur la limite communale, localisation de maisons forestières (ONF), à savoir la Rothlach et le Loosthal.
La commune se trouve sur un socle de grès très épais (sol pauvre, acide), ce qui explique l'importante couverture forestière. Ce massif se situe entre la vallée de la Moder au nord, et celle de la Zinsel du Sud, en direction de Phalsbourg. Au nord-est du ban communal passe la ligne de partage des eaux entre les sous-bassins de la Sarre (Moselle) et le bassin principal du Rhin.
L'Eichel, d'une longueur totale de 32,4 km, prend sa source dans la commune de Petersbach et se jette dans la Sarre à Herbitzheim, après avoir traversé 16 communes[2].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang d'Imsthal (0,4 ha) et l'étang du Donnenbach, d'une superficie totale de 3,3 ha (3,3 ha sur la commune)[Carte 1],[3].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Moder ». Ce document de planification concerne le bassin versant de la Moder dont le territoire s'étend sur 1 720 km2. Le périmètre a été arrêté le . La commission locale de l'eau a été créée le , puis modifiée le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat des eaux et de l’assainissement Alsace-Moselle (SDEA)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 846 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 10,4 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Berg », sur la commune de Berg à 13 km à vol d'oiseau[7], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 37,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,8 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9].
Ces lignes sont desservies par les trains TER Grand Est.
Urbanisme
Typologie
Au , La Petite-Pierre est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (91,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,6 %), zones urbanisées (2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Au XVIe siècle, le comte palatin Georges-Jean de Veldenz reçoit le comté de Lützelstein ; il vient y résider de préférence à son comté allemand de Veldenz. Il modernise le château et lui donne son aspect actuel.
Sensible à la situation précaire de ses coreligionnaires réformés dans le duché de Lorraine où Lützelstein forme une enclave, il résout de bâtir dans son comté une ville nouvelle : Phalsbourg, mais le château de La Petite-Pierre reste son lieu de résidence.
Au XVIIe siècle, la ville occupée par la France est fortifiée sur impulsion de Vauban par Jean Nicolas Lefebvre de Ladonchamps, capitaine au régiment de Normandie, qui a levé les plans de l'Alsace pour Vauban et créé le fort, également connu sous le nom de fort Le Fébure[19].
Dans l'église on voit plusieurs tombeaux d'anciens seigneurs du pays, notamment de deux comtes de Lutzelstein.
Non loin de la Petite Pierre s'élevait autrefois le château d'Imbstall que l'église collégiale de Neuwiller donna à titre d'échange, en 1503, à l'électeur palatin Philippe. Les limites de dépendance du château donnèrent lieu en 1624 à une composition arbitrale entre les palatins et le chapitre. Près d'Imstall se trouve une source minérale qui n'est plus exploitée. À Imbstall, Rothlach se trouve un joli moulin appelé Lützelsteinermühle qui fait partie de la commune. En 1745, un orage épouvantable détruisit les récoltes de cette commune et des environs et un vent violent découvrit une grande partie des maisons. En octobre de la même année, lorsque les habitants étaient parvenus à réparer leurs maisons, un violent incendie éclata et en réduisit la plus grande partie en cendres. Dix-sept maisons seulement furent épargnées.
La montagne qui domine le fort de La Petite-Pierre porte le nom d'Altenbourg (vieux château) ce qui semble indiquer qu'elle portait, dans les temps reculés, un château, dont l'histoire ne nous a pas conservé le souvenir. Des redoutes établies par Turenne empêchent de reconnaître les traces qu'il peut avoir laissées.
En 2022, le budget de la commune était constitué ainsi[24] :
total des produits de fonctionnement : 742 000 €, soit 1 182 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 588 000 €, soit 937 € par habitant ;
total des ressources d'investissement : 534 000 €, soit 850 € par habitant ;
total des emplois d'investissement : 298 000 €, soit 474 € par habitant ;
endettement : 725 000 €, soit 1 154 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d'habitation : 14,76 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 30,03 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 108,88 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 23 690 €[25].
Jumelages et pactes d'amitié
La ville de Little Rock, capitale de l’État de l’Arkansas, aux États-Unis, entretient un pacte d'amitié avec la ville de La Petite-Pierre depuis le .
Population et société
Démographie
Évolution démographique
Pyramide des âges
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27].
En 2021, la commune comptait 612 habitants[Note 3], en évolution de −2,86 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
François Antoine Louis Bourcier (1760 - 1828), général français de la Révolution et de l’Empire, nom gravé sous l'Arc de Triomphe, né à La Petite-Pierre ;
Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832) est passé par La Petite-Pierre lors de ses nombreuses pérégrinations alsaciennes ;
Émile Erckmann (1822 - 1899), écrivain, dont le compère Alexandre Chatrian était le financier ; il est plus connu sous le pseudonyme commun d'Erckmann-Chatrian qu'il partageait avec son ami ;
Louise Weiss (1893 - 1983), journaliste, écrivain, européenne et féministe, elle s'est engagée dans les premiers projets d'une union européenne et a été membre lors de la création du Parlement européen. À 86 ans, elle y prononcera, au titre de doyenne, un discours d'ouverture historique lors de la première session du nouveau parlement à Strasbourg le ;
René Char (1907 - 1988), écrivain, résistant, a passé six mois, durant la drôle de guerre, durant l'hiver rigoureux de 1939/40, dans les forêts entre La Petite-Pierre et Petersbach, parcourant la forêt pour inspecter les positions de tir à Hinsbourg, à Struth (près du Hartmannshof) et à Petersbach ; un sentier littéraire, au départ du stade, près de la Maison forestière dite de La Petite Pierre, propose un circuit avec des stations évoquant des poèmes que le secteur, la saison et les rencontres ont inspirés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Bernard Vogler, « Liste de localités ayant de nos jours une église simultanée », in Antoine Pfeiffer (dir.), Protestants d'Alsace et de Moselle : lieux de mémoire et de vie, SAEP, Ingersheim ; Oberlin, Strasbourg, 2006, p. 298 (ISBN2-7372-0812-2).