La Lorraine allemande est le nom traditionnel donné jusqu'au XIXe siècle à la partie germanophone de la Lorraine. Cette appellation était utilisée tant par les Lorrains germanophones que par l’administration ducale, royale, révolutionnaire puis impériale[n 1].
Le traité de Ribemont de 1179 démembre le duché de Lorraine et assure à Ferry Ier la possession des territoires lorrains de langue allemande avec Bitche pour capitale[2]. Simon II, son frère, conserve quant à lui le reste du duché qui sera finalement réunifié en 1205 sous Ferry II.
En 1790, à l’époque de la Révolution, des députés du bailliage de Sarreguemines réclament la création d’un département spécifique de « Lorraine allemande », qui aurait comme chef-lieu Saint-Avold ou Sarreguemines ; demande qui est rejetée par l'Assemblée constituante à Paris[5],[n 2]. La Lorraine allemande est finalement partagée en deux départements en grande partie francophones : la Moselle et la Meurthe. En , une partie de la Lorraine allemande, le comté de Sarrewerden[6], est rattachée au département du Bas-Rhin[7].
À l'issue de la guerre franco-prussienne de 1870, l’Empire allemand obtient en 1871 via le traité de Francfort la quasi-totalité de l'Alsace et une partie de la Lorraine correspondant à l'actuel département de la Moselle. La région annexée est alors désignée sous le nom de Reichsland Elsaß-Lothringen, ce qui est alors traduit en France par « Alsace-Lorraine » et, après , par « Alsace-Moselle »[n 3]. La partie lorraine de ce Reichsland correspond à l'entité administrative appelée le Bezirk Lothringen, ce qui est parfois traduit par « Lorraine allemande »[9],[10],[11] lorsqu'il est question de cette époque. Dès lors le mot « allemande » perd son sens purement linguistique car, indépendamment des critères linguistiques et culturels antérieurs, une partie de cette entité (Metz, Delme et Vic entre autres) n'est pas traditionnellement germanophone.
Aux électeurs de Lorraine Allemande (1848), document BNF.
An die Wahlmänner des Deutsch-Lothringens (1848), document BNF.
Linguistique
À la fin du XIXe siècle, la limite linguistique romano-germanique de Lorraine suit une ligne allant du Donon au sud-est à Rédange (Redingen) au nord-ouest[12]. La partie située à l’est de cette limite, qui constitue une partie du département de la Moselle, était désignée jusqu'en 1870 sous le nom de Lorraine allemande et ses habitants sous le nom de « Lorrains allemands », « Allemands de Lorraine ».
Nancy, la capitale historique du duché de Lorraine, et Metz, l'ancien chef-lieu de la région Lorraine, se situent toutes deux dans la partie historiquement francophone. Précisons que Metz a comporté, durant l’annexion de 1871-1918, une importante communauté germanophone[13], du fait de l'émigration de nombreux Français refusant cette annexion et l’installation de Lorrains de la Lorraine germanophone, où la natalité était forte, et de l’immigration allemande, nécessairement puissante dans un chef-lieu et forteresse militaire[14]. La toponymie témoigne de cette limite linguistique : il y a ainsi de part et d’autre de l’ancienne frontière linguistique Audun-le-Tiche (Deutsch-Oth) et Audun-le-Roman (Welsch-Oth). De même, la rivière Nied est composée de la Nied allemande (deutsche Nied) et de la Nied française (französische Nied), qui suivent presque exactement la limite linguistique et non pas la frontière politique[15].
C'est le duc Mathieu II de Lorraine (1193-1251) qui est le premier à ordonner que les actes publics soient écrits en français dans le pays roman et en allemand dans la Lorraine allemande[16]. Dom Calmet témoigne expressément pour le dix-huitième siècle comme pour le treizième, qu'une partie de la Lorraine parle l'allemand et l'autre le français, et que sur les frontières la plupart des peuples parlent ces deux langues[17]. Par ailleurs, Robert de Hesseln indique vers 1771 que « L'idiôme de cette partie de la Lorraine est l'Allemand ; mais tel qu'il ne seroit peut-être pas entendu dans une des villes d'Allemagne »[3].
D'après Henri de Sybel, la partie Nord-Est de la Lorraine s'appelait l'Allemagne dans la bouche du peuple, les habitants en étaient allemands, presque sans mélange ; jusqu'en 1748, les délibérations officielles s'y faisaient en allemand, l'instruction s'y donnait en allemand, la justice s'y rendait aussi en allemand dans toutes les instances[17].
Historique du terme
L’appellation « Lorraine allemande » fait son apparition dans les ouvrages francophones au minimum dès 1692[18]. Son équivalent en langue allemande, soit Deutsch-Lothringen, fait quant à lui son apparition au minimum dès 1742[19].
Avant la Renaissance et jusqu'au XIXe siècle, les habitants de la Lorraine allemande se désignaient eux-mêmes comme Deutschlothringer (Lorrains allemands) et leur langue comme « Deutsch », y compris à une époque où il n’existait pas encore de langue allemande normée commune à l’ensemble de l’espace germanophone. Avant l'unification allemande de 1871, le terme « Deutsch » ne renvoyait pas à une notion politique ou géographique (citoyen ou habitant de l’Allemagne) mais à une communauté linguistique rassemblant l’ensemble des populations de langue allemande, quelle que soit leur nationalité[20]. Ce terme ne recouvrait pas uniquement la langue allemande normée (l’allemand standard, langue officielle dans plusieurs États européens) mais l’ensemble composé par la langue normée, les différentes formes d’allemand régional (regionale Umgangssprache) et l’ensemble des dialectes et sociolectes de l’espace germanophone. Les habitants de la Lorraine francophone étaient désignés par leurs voisins germanophones sous le terme de « Welschlothringer », l’adjectif Welsch désignant plus généralement toutes les populations de langue romane[21].
L’appellation de Lorraine allemande a trouvé sa consécration dans la terminologie officielle. Le Duché de Lorraine fut découpé au XIIIe siècle en trois bailliages (districts administratifs et judiciaires) : le bailliage de Nancy, le bailliage des Vosges et le bailliage d'Allemagne, dont la capitale fut d’abord Vaudrevange (Wallerfangen) avant d’être transférée à Sarrelouis (Saarlouis) en 1680 puis à Sarreguemines (Saargemünd) en 1698[22],[n 4]. En 1630, le duc François II manifestait la volonté que « la langue allemande soit entretenue, voire cultivée, dans notre comté [Saarwerden], en faveur de nos sujets allemands qui sont environ un tiers des habitants de la Lorraine »[22],[n 5]. En 1760, Voltaire fait la remarque suivante au comte de Tressan : « Vous voilà gouverneur de la Lorraine allemande : vous aurez beau faire, vous ne serez jamais Allemand [...] La Lorraine allemande vous fait-elle oublier l'Académie française, dont vous seriez l'ornement ? »[23].
En 1823, Johan Jacob Weber, originaire de Boulay (Bolchen) et curé (archiprêtre) de Volmunster (Wolmünster) dans le pays de Bitche, publia un ouvrage intitulé Etwas Gegengift wider den Zeitgeist für den gemeinen Mann in Deutsch-Lothringen (« Un peu d'antidote contre l’esprit du temps, pour l’homme ordinaire de Lorraine allemande »)[24]. En 1848, l'Assemblée nationale constituante rédige en allemand standard un document destiné aux électeurs de la Lorraine allemande[25].
En 1869, deux ans avant la première annexion par l'Allemagne, une pétition intitulée « Pétition en faveur de l'enseignement simultané du français et de l'allemand dans les écoles primaires de la Lorraine allemande (Moselle) - Les habitants de la Lorraine allemande (Moselle) à Sa Majesté l'Empereur » fut adressée à Napoléon III après la décision du conseil départemental de l’éducation de la Moselle de supprimer l’enseignement de l’allemand. Un exemplaire de cette pétition est déposé aux Archives départementales de la Moselle. Cette pétition est très claire quant à la perception de leur langue par les Mosellans germanophones de l’époque. La pétition de 1869 commence par la phrase suivante : « Nous prenons la respectueuse liberté de porter devant Votre Majesté nos humbles doléances au sujet du système de proscription, adopté dans nos écoles primaires, contre l'enseignement de l'allemand, notre langue maternelle». Les signataires refusent pour l’allemand la qualification de langue étrangère et incluent dans cette désignation à la fois la langue littéraire et le dialecte (« N'est-ce pas aussi nous faire une insulte sanglante que d'assimiler à une langue étrangère au milieu de nous, notre vieille langue maternelle, la langue parlée par nos ancêtres, sans interruption et à l'exclusion de tout autre, depuis plus de 2000 ans.»)[26].
Cette demande témoigne que dans l'esprit des mosellans de l'époque la notion de langue allemande ou d' allemand ne coïncide pas encore avec le sens que ces mots ont commencé à prendre après la fin du premier Empire dans plusieurs États de ce qui constituait un embryon de la future Allemagne : la confédération germanique. Certains mouvements pangermanistes développent progressivement l'idée que tous ceux qui parlent l'allemand doivent former une nation allemande, Cela se concrétisera en 1866 par la confédération d'Allemagne du Nord puis en 1871 par la création du second Empire germanique en 1871 sous la domination prussienne. Il fut encore longtemps d’usage dans les dialectes mosellans de désigner les Allemands en général, et les voisins sarrois en particulier, comme « d’Prèisse » (les Prussiens, la Sarre étant devenue territoire prussien après 1815), et non pas comme «d’Dèitsche/Ditsche» puisque dans la conception qui prévalait jusqu’à l’annexion de 1871. Un Lorrain germanophone était à la fois Français (citoyen français) et Deutsch (de langue et culture allemandes), ce qui ne signifiait en aucun cas une adhésion de cœur à la nationalité allemande. Ce n’est que plus tard que le terme « Dèitsch/Ditsch » s’est généralisé pour désigner ce qui se rapporte à l’Allemagne stricto sensu. Au XXIe siècle, nombre de Lorrains germanophones désignent leur langue maternelle comme « Dèitsch/Ditsch » ou « Plattdèitsch/Plattditsch » lorsqu'ils se réfèrent au seul dialecte et précisent « Hochdèitsch/Hochditsch » s’ils veulent se référer à la langue allemande littéraire normée. D'autres termes ont cependant fait leur apparition en raison des événements ultérieurs.
Ce n'est en effet qu'après 1918 que la notion de Lorraine allemande deviendra beaucoup plus ambigüe, certains continuant à se situer dans le cadre de la conception traditionnelle, d'autres faisant référence à l'actuel département de la Moselle dont seulement une partie était traditionnellement de langue allemande, le reste ayant été germanisé. Après le second conflit mondial et les tentatives d'assimilation forcée par le régime nazi, le terme Lorraine allemande avait pris une nouvelle signification et de ce fait sa disparition était inéluctable. Les appellations « Lorraine allemande » ou « Lorraine de langue allemande » et leur équivalent allemand "Deutsch-Lothringen/Deutschlothringen" ont cependant été utilisées dans toute une série d'articles historiques faisant référence à la situation avant 1870 publiés en français et en allemand entre 1929 et 2002 par l'historien sarregueminois Henri Hiegel[27] dans diverses revues d'histoire régionale [28]. L'expression «Lorraine allemande» est également utilisée par les historiens Gérard Bodé, Pascal Flaus, Pierre Horn et Denis Schneider [29]. Dans une présentation de l'ouvrage «Pour Dieu et pour le Roi. Le combat pastoral et «politique» de Jean-Jacques Weber 1767-1833), archiprêtre de Volmunster et de Rohrbach» [30] coécrit avec Henri Hiegel, faite à l'occasion des « Journées d'Études Mosellanes », Gérard Henner indique «Est-ce que les actuels habitants de Volmunster sauront lire en notre livre le destin tumultueux de leurs ancêtres, frappés de plein fouet par les événements nationaux et si proches des frontières...? En tout cas, nous Lorrains de la Lorraine-Allemande (Weber la délimite de Sierck aux Vosges, en passant par Boulay, Forbach, Sarreguemines et Sarrebourg) nous nous y retrouverons bien pour ce qui concerne 1823»[31].
Mentions du gentilé
En français, le gentilé est mentionné sous la forme Lorrains allemans en 1635[32], puis Lorrains-Allemands en 1758[33], 1809[34], 1844[35] et 1851[36] ; ainsi que sous la graphie Lorrains allemands en 1859[37], 1864[38] et 1866[39].
En allemand, ce gentilé est mentionné sous la forme Deutsch-Lothringer en 1841[40] et en 1869[41].
Apparition de l'appellation « Lorraine francique »
L'ambiguïté du terme « Lorraine allemande » étant devenue gênante en raison du sens pris par le mot « allemand » depuis 1870 puis sous le régime nazi, il fallait bien désigner ce territoire par un terme nouveau, non pour en nier les aspects plus anciens mais pour couper avec les connotations nationalistes du mot. Certains utilisèrent « Lorraine germanophone » ou « Lorraine thioise » mais le concept de « Lorraine francique » se répandit. Cette dénomination a l'avantage de faire référence à l'implantation géographique et à l'histoire de la langue pratiquée. C'est une langue apparentée à celle des francs et située sur le territoire lorrain. La désignation de « Lorraine francique », et son corollaire la « langue francique lorraine » pour désigner la langue régionale de Lorraine germanophone, ne fait pas l'unanimité linguistiquement parce que la Lorraine germanophone comporte une petite zone où l’on parle un dialecte qui présente certains caractères du Bas-alémanique du groupe de l’allemand supérieur. Cela concerne en fait partiellement 5 des 108 points d'enquête de l'atlas linguistique de Lorraine germanophone[42]. La dialectologie allemande subdivise certes les principaux dialectes allemands parlés en Moselle, en dehors de la petite zone citée précédemment, en francique mosellan, francique luxembourgeois et francique rhénan lorrain. Mais Il n'existe pas de langue francique uniforme ou normée (« langue toit ») on fait référence à un continuum dialectal[43]. Ce continuum relève du moyen-allemand et plus précisément du Westmitteldeutsch (moyen allemand de l’ouest). L'ensemble des dialectes mosellans est désigné par certains sous le terme générique de Lothringerdeutsch (allemand de Lorraine)[44], par d'autres sous le terme de lothringisch, par d'autres encore sous le terme de francique de Lorraine. Cette dernière appellation est reprise en particulier par Albert Hudlett, professeur à l'université de Haute Alsace dans son ouvrage charte de la graphie harmonisée des parlers franciques -platt- de la Moselle germanophone.
Historiquement l'origine franque de ces dialectes est incertaine. Les historiens sont partagés sur l’origine du peuplement de la Lorraine allemande et donc sur l’origine des dialectes qui y sont parlés. Il est cependant certain que les francs se sont établis sur ce territoire, La revendication d’une filiation directe de la langue régionale de Lorraine allemande avec la langue de Charlemagne et de Clovis relève partiellement du mythe[45] car ces deux figures historiques n'ont pas implanté systématiquement leur langue dans les territoires qu'ils ont conquis. La langue a ensuite subi de nombreuses évolutions, à la suite de l'immigration, principalement après la guerre de Trente Ans, de populations venues du Tyrol, de Suisse alémanique et de Bavière (zones où l’on parle des dialectes de l’allemand supérieur).La langue parlée a également interféré avec l’allemand littéraire, langue écrite, de culture et du culte depuis la fin du XVe siècle[46],[47].
Discussion sur la dénomination des dialectes lorrains
Les événements politiques de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle ont altéré le sens du mot « allemand ». La désignation de Lorraine allemande et l’attachement des Lorrains germanophones à leur langue maternelle allemande sont attestés jusqu’au XXe siècle par des documents historiques et des témoignages. Ce n'est qu’au XXe siècle que l’appellation de « Lorraine francique » est revendiquée par Daniel Laumesfeld dans une thèse de doctorat soutenue à la fin des années 1970. Cette dernière appellation est destinée à marquer la différence avec l'allemand standard. C'est une démarche volontariste car le vocabulaire usuel est marqué idéologiquement depuis la Seconde Guerre mondiale et il faut clarifier le rapport avec l'Allemagne.
Ce qualificatif n'est pas utilisé spontanément par l'ensemble des Lorrains germanophones. Parmi les frontaliers lorrains germanophones interrogés dans le cadre de deux études de terrain, aucun n’a désigné sa langue comme « francique » ou « Fränkisch », les désignations employées étant « allemand », « platt », « platt lorrain », « dialecte » ou, dans le nord, « luxembourgeois »[48],[49]. Cette désignation « luxembourgeois » tient à la fois de l'usage dans ce nord et de l'état Luxembourgeois et de ses institutions qui proposent ou fixent une définition de la langue luxembourgeoise. Le journaliste Jacques Gandebeuf a rassemblé des témoignages de Mosellans ayant vécu l’annexion de fait de 1940-45, qui comportent de nombreux passages dans lesquels les témoins désignent leur langue maternelle comme « dialecte allemand », « patois allemand » ou tout simplement « allemand ». Un témoin racontant ses souvenirs d’enfant indique à propos des soldats allemands : « Moi je ne les percevais pas comme nos ennemis puisqu’ils parlaient notre langue » ; un autre témoin raconte : « J’étais reçu major de promotion en allemand. Je voulais leur montrer que j’étais aussi capable qu’eux. C’était notre langue ! »[50],[51].
Cependant le mot « francique », malgré sa nouveauté gagne du terrain et bon nombre de Lorrains s'y reconnaissent aujourd'hui. Il permet de distinguer la langue régionale parlée de l'allemand standard, même si de par le continuum linguistique, il existe un lien fort entre les deux. Ce terme est fréquemment utilisé dans la presse et dans nombre d'ouvrages. Dans son ouvrage Moselle plurielle. Identité complexe et complexes identitaires, paru en 2010, Albert Weyland mentionne « la langue allemande dans sa version francique »[52]. Gérard Botz a publié en 2013 L'histoire du francique en Lorraine - Lothringer Platt[53].
↑La demande des députés est conservée aux Archives nationales, Document D IV bis 11, dossier 235.
↑Par la directive du 14 août 1920 du sous‑secrétaire d’État à la présidence du Conseil, adressée au commissaire général de la République à Strasbourg, l'appellation d'« Alsace‑Lorraine » a été interdite, afin d'éviter les confusions (cf. Céline Gueydan, « La constitutionnalisation du droit local d’Alsace‑Moselle et la question prioritaire de constitutionnalité », in Revue française de droit constitutionnel, no 96, 2013
↑Vaudrevange et Sarrelouis se trouvent aujourd’hui dans le Land allemand de la Sarre.
↑Une copie manuscrite de cet acte se trouve aux Archives nationales, K 1195, no 48
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Dr Schneider, La Vérité sur la pétition en faveur de l'enseignement simultané du français et de l'allemand dans les écoles primaires de la Lorraine allemande, Metz, 1869 (BNF31325201)
Jules Thilloy, Les institutions judiciaires de la Lorraine allemande avant 1789, Metz, 1864 (BNF34067127)
H.Effendi AhmadS.Pd.I.Berkas:Effendi Ahmad Wakil Bupati Kayong Utara ke-3PetahanaMulai menjabat 19 September 2018PresidenJoko WidodoGubernurSutarmidjiPendahuluIdrusBupatiCitra Duani Informasi pribadiLahir2 April 1976 (umur 47)Simpang Hilir, Kalimantan BaratKebangsaanIndonesiaPartai politik PPPSuami/istriJuliantiAnak4Alma materInstitut Agama Islam Al-AqidahSunting kotak info • L • B H. Effendi Ahmad, S.Pd.I. (lahir 2 April 1976) adalah politisi PPP yang me...
Public park in the centre of the city of Lichfield, Staffordshire, in the United Kingdom Beacon ParkMuseum Gardens with the spires of Lichfield Cathedral in the background.TypePublic parkLocationLichfield, StaffordshireArea69 acres (28 ha)Elevation80m AMSLCreated1859Operated byLichfield District CouncilOpenAll yearAwardsBALI Grand Award (2012) Beacon Park is a public park in the centre of the city of Lichfield, Staffordshire, in the United Kingdom. The park was created in 1859 when ...
Cet article est une ébauche concernant une localité togolaise. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Tcharé Administration Pays Togo Région Région de la Kara Indicatif téléphonique international +(228) Fuseau horaire UTC +0 Démographie Population 13 986 hab. (Recensement Général de la Population du Togo - 2010; actualisation partielle 2014) Densité 350 hab./km2 Géographie Coor...
Artikel ini membutuhkan rujukan tambahan agar kualitasnya dapat dipastikan. Mohon bantu kami mengembangkan artikel ini dengan cara menambahkan rujukan ke sumber tepercaya. Pernyataan tak bersumber bisa saja dipertentangkan dan dihapus.Cari sumber: MG Radio Network – berita · surat kabar · buku · cendekiawan · JSTOR MG Radio NetworkJenisJaringan radioSloganMore Than Just NewsNegara IndonesiaBahasaBahasa IndonesiaTanggal peluncuran27 April 2021Kanto...
Het winnende beeld Homage to Ling van de Zweed Gustaf Nordahl Kunstwedstrijden maakten op de Olympische Zomerspelen in 1948 in Londen voor de zevende en laatste keer deel uit van het Olympisch programma. Er werden medailles uitgereikt voor werken die geïnspireerd waren door sport in de categorieën: architectuur, literatuur, muziek, schilderen en beeldhouwen. De kunstwedstrijden werden van 15 juli tot 14 augustus in het Victoria and Albert Museum gehouden. Er waren inzendingen uit 27 landen....
Austrian psychoanalyst and psychologist Otto F. KernbergBornOtto Friedmann Kernberg (1928-09-10) 10 September 1928 (age 95)Vienna, AustriaKnown forPsychoanalytic theories on borderline personality organization and narcissistic pathologyScientific careerFieldsPsychoanalysisInstitutionsColumbia UniversityWeill Cornell Medical CollegeNewYork-Presbyterian Hospital Otto Friedmann Kernberg (born 10 September 1928) is an Austrian-born American psychoanalyst and professor of psychiatry at W...
هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (يناير 2020) بطولة السعودية الدولية للاسكواش 2008معلومات عامةالرياضة إسكواش الاتحاد الاتحاد الدولي لمحترفي الاسكواش الفترة 2008 البلد السعودية المكان الخبر الموسمالبطل ك�...
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حمض المندليك Ball-and-stick model of the mandelic acid molecule Structural formula of mandelic acid التسمية المفضلة للاتحاد الدولي للكيمياء البحتة والتطبيقية Hydroxy(phenyl)acetic acid أسماء أخرى 2-Hydroxy-2-phenylacetic acidMandelic acidPhenylglycolic acidα-Hydroxyphenylacetic acid المعرفات CAS 90-64-2 بوب كيم 1292 مواصفات الإدخال النصي المبسط للجزيئات C1=CC=C(C=...
American politician Cornelius T. JordanMember of the Virginia Senatefrom the 9th districtIn officeJanuary 12, 1916 – January 14, 1920Preceded byWilliam H. LandesSucceeded byF. Percy Loth Personal detailsBornCornelius Theodore Jordan(1855-12-30)December 30, 1855Salem, Virginia, U.S.DiedJanuary 28, 1924(1924-01-28) (aged 68)Miami, Florida, U.S.Political partyIndependentSpouseMary MoserAlma materRoanoke College Cornelius Theodore Jordan (December 30, 1855 – January 28, 1924) wa...
Peta kontemporer negara-negara pemakai bahasa Slavik di Eropa. Slav Selatan diwarnai biru tua, Slav Timur diwarnai hijau tua, dan Slav Barat diwarnai hijau muda. Pan-Slavisme, sebuah gerakan yang terkristalisasi pada pertengahan abad ke-19, adalah ideologi politik yang mendorong laju integritas dan persatuan suku bangsa pemakai bahasa Slavik. Dampak utamanya terjadi di Balkan, dimana kekaisaran-kekaisaran non-Slavik—Kekaisaran Bizantium, Austria-Hungaria, Kekaisaran Utsmaniyah dan Venesia�...
A problem in number theory with a very large solution Smallest solution to Archimedes's cattle problem with each icon representing around 10206 543 cattle Archimedes's cattle problem (or the problema bovinum or problema Archimedis) is a problem in Diophantine analysis, the study of polynomial equations with integer solutions. Attributed to Archimedes, the problem involves computing the number of cattle in a herd of the sun god from a given set of restrictions. The problem was discovered...
Compilation album by Flipper Sex Bomb BabyCompilation album by FlipperReleasedSeptember 8, 1988 (1988-09-08)Recorded1979–1982, various studiosGenreHardcore punk, noise rockLabelSubterranean Records (original releaseInfinite Zero/American Recordings (1995 reissue)Water Records (2008 reissue)Domino Records (2009 UK & European release) Professional ratingsReview scoresSourceRatingAllMusic[1]Robert ChristgauA−[2]The Encyclopedia of Popular Music[3 ...
Donegal on SundayTypeWeekly newspaperFormatTabloidOwner(s)Derry Journal NewspapersEditorConnie DuffyFoundedMarch 2004HeadquartersLetterkenny, County DonegalCirculation6,691(Jan-Jun 2007)[1]Websitewww.donegalonsunday.com Donegal on Sunday was a local tabloid newspaper published in County Donegal, Ireland. It launched in March 2004 as an edition of the Sunday Journal, published by the Derry Journal. Originally called the Sunday Democrat, it was based in Letterkenny. It was part of the o...
Billboard publishes annual lists of songs based on chart performance over the course of a year based on Nielsen Broadcast Data Systems and SoundScan information. This is a list of the magazine's Top Hot 100 songs of 2008.[1] The #1 song on the list was Low by Flo Rida and T-Pain, after having released the song in 2007 and spent 10 weeks at number-one. The song that came in at number two was Bleeding Love by Leona Lewis and at #3 was Alicia Keys' song No One, after spending 5 weeks at ...
Private, for-profit, Christian university in Phoenix, Arizona, U.S. Grand Canyon UniversityFormer namesGrand Canyon College (August 1949 – May 1989)[1]MottoFind Your PurposeTypePrivate for-profit university[2]EstablishedAugust 1, 1949; 74 years ago (1949-08-01)[1]AccreditationHLCReligious affiliationNon-denominational ChristianPresidentBrian MuellerProvostRandy GibbAcademic staff550 full-time faculty[3]5,801 adjunct faculty[3]Student...
This article needs to be updated. Please help update this article to reflect recent events or newly available information. (August 2017) Acer TravelMate2012's Acer TravelMate P253-MDeveloperAcerTypeLaptop / NetbookRelease date1997 (as Acer TravelMate)1990 (as TI TravelMate)Operating systemWindows / Linux[1]CPUAMD APU, AMD RyzenIntel Core i3/i5/i7GraphicsAMD Radeon (Pro), Nvidia GeForce/QuadroMarketing targetBusiness purposeWebsiteTravelMate TravelMate is a line of business-oriented la...
1781 painting by John Singleton Copley This article is about the painting. For the event, see Death of William Pitt, 1st Earl of Chatham. The Death of the Earl of ChathamArtistJohn Singleton CopleyYear1781MediumOil on canvasDimensions228.5 cm × 307.5 cm (90.0 in × 121.1 in)LocationNational Portrait Gallery (by courtesy of the Tate), London The Death of the Earl of Chatham is the title of a 1781 oil-on-canvas painting by Boston-born American artist J...