En , il est nommé secrétaire-général de la Commission théologique internationale. À partir de 2006, il a mené l'évaluation du concept des limbes, c'est-à-dire du sort des enfants morts sans avoir reçu le sacrement du baptême, et se range à l'opinion qu'il existe un espoir que ces derniers puissent malgré tout trouver le salut et jouir de la vision béatifique[1].
Il démissionne de son poste de secrétaire-général de la Commission théologique internationale le où il est remplacé par Charles Morerod, prêtre dominicain.
Le , le pape François le nomme à la tête de Congrégation pour la doctrine de la foi en remplacement du cardinal Gerhard Müller dont le mandat n'est pas renouvelé[2].
Couverture d'abus sexuels
L'affaire Trotta
Dans plusieurs articles de La Repubblica et du Monde, Luis Ladaria est accusé d'avoir insuffisamment œuvré contre les prêtres pédophiles. Il aurait, en particulier, renvoyé à l'état laïque un prêtre accusé d'abus sexuels sur mineurs, mais tout en précisant explicitement dans une lettre que ses agissements ne devaient pas être signalés à la justice[3],[4]. L'ex-prêtre, Gianni Trotta, devient alors entraîneur de football et agresse une dizaine de mineurs entre 2012 et 2014, et est, en 2016, condamné à 8 ans de prison pour violences sur un enfant de 12 ans[3]. En 2019, Trotta est reconnu coupable de violences sexuelles aggravées, production et diffusion de pédopornographie et sollicitation de mineurs et est condamné à un total de 20 ans de prison pour les crimes commis en 2014 contre 10 mineurs âgés de 11 à 13 ans. Les juges de ce dernier procès insistent à nouveau sur l'attitude des supérieurs du prêtre qui « gardèrent un silence absolu, lui permettant même de continuer à porter le clergé et d'être appelé Don Gianni, permettant ainsi à l'accusé de continuer avec des mineurs et d'en faire l'objet de ses abominables perversions »[5].
L'affaire Preynat
Dans le cadre de l'affaire du cardinal Barbarin, Ladaria Ferrer est cité à comparaître en 2018 par un tribunal lyonnais à la suite de la découverte lors d'une perquisition à l'archevêché d'une lettre adressée au cardinal Barbarin où il lui recommandait « les mesures disciplinaires adéquates [contre le père Bernard Preynat] tout en évitant le scandale public », ce qui pouvait constituer une complicité de non-dénonciation de crime. Le Saint-Siège refuse alors de donner suite à la citation le en invoquant l'immunité de Ladaria « dans l'exercice de fonctions souveraines »[6].
Le mercredi dans L'Osservatore Romano, il fait publier une tribune revenant sur la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis. Il cherche à couper court dans cette tribune à toute rumeur qui dans certains pays remet en cause le caractère définitif de la lettre, car elle n'aurait pas été définie ex cathedra. Le futur cardinal affirme donc l'impossibilité de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes, comme « une vérité qui appartient au dépôt de la foi », cette impossibilité appartenant donc à la « substance du sacrement »[7].
Le , son mandat de préfet arrivant à échéance, le Pape nomme l'archevêque argentin Víctor Manuel Fernández pour lui succéder à partir de la mi-septembre 2023[9].
Fin septembre 2023, il annonce qu'il ne participera pas au Synode sur la synodalité, alors qu'il faisait partie des membres directement nommés par le pape François. Sa démission pourrait être liée à la remise en cause des procédures de l'enquête sur Mario Rupnik concernant des abus sexuels[10].
Le , il atteint l'âge de 80 ans, ce qui l'empêche de participer au prochain conclave.
Publications
Luis F. Ladaria est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont deux ont été traduits en langue française.
Mystère de Dieu, mystère de l'homme - Théologie trinitaire, Paris, Parole et silence, 2011
Mystère de Dieu, mystère de l'homme - Anthropologie théologique, Paris, Parole et silence, 2011
Il a également rédigé la préface à la traduction française de la somme d'Antonio Orbe(es), Introduction à la théologie des IIe et IIIe siècles, Paris, Cerf, 2012.