Rajiv Gandhi étudie à la prestigieuse Doon School[3]. Il rencontre sa future épouse Sonia Gandhi pendant ses études à l'université de Cambridge en Angleterre. Ne se destinant pas tout d'abord à une carrière politique, il devient pilote de ligne pour la compagnie Air India[3]. Ce n'est qu'après le décès de son jeune frère Sanjay dans un accident aérien qu'il devient le dauphin de sa mère pour prendre la tête du Parti du Congrès.
Carrière politique
Élu député en 1981[3] dans la circonscription auparavant détenue par son frère, Rajiv est choisi par son parti comme Premier ministre quelques heures après l'assassinat de sa mère[3], tuée par deux de ses gardes du corps sikhs. Deux mois plus tard, il remporte les élections législatives, profitant d'une vague de sympathie populaire à la suite de la mort d'Indira Gandhi.
Durant son mandat de Premier ministre, il apporte un certain dynamisme à une fonction qui n'avait été occupée, avant lui, que par des personnes d'un certain âge. Il rompt avec la politique socialiste pro-soviétique menée par sa mère. Il initie la libéralisation de l'économie indienne par la suppression de la licence administrative pour les entreprises, encourage l'essor des télécommunications et renforce les liens de l'Inde avec les États-Unis. Son gouvernement promulgue en 1985 une loi antiterroriste afin de faire face aux troubles indépendantistes qui secouent le Pendjab. À la suite de nombreuses critiques venant des militants des droits de l'homme, cette loi est abrogée en 1995, les juridictions d'exception mises en place étant toutefois maintenues pour juger les affaires en cours.
En 1971 est créé un Comité sur le statut des femmes en Inde, en vue de recueillir des données pour l'Année internationale des femmes, initiative de l'Organisation des Nations unies. À sa publication en 1974, le rapport issu du comité suscite un choc, révélant que la condition des femmes n'a guère évolué depuis l'indépendance. Il est à l'origine de la deuxième vague du Mouvement indien des femmes et inspirera les mesures prises par Rajiv Gandhi comme Premier ministre. Si sa mère Indira Gandhi n'était pas féministe et n'a pas eu de politique dédiée aux Indiennes, Rajiv Gandhi a en revanche compris l'intérêt de capter le vote féminin, tout comme il considérait que ce sujet s'acclimatait à ses projets de réforme de l'État et de la société. Il mène donc une politique de « féminisme d'État » (création de commissions dédiées, quotas politiques)[4].
Son gouvernement est entaché par l'affaire Bofors, nommée d'après la société suédoise du même nom. Ce scandale porte sur une quarantaine de millions de dollars, versés en échange de contrats à des politiciens indiens par l'intermédiaire de l'homme d'affaires italien Ottavio Quattrocchi(en), un proche de la famille Gandhi. Cette affaire contribue à l'échec du Parti du Congrès aux élections de novembre 1989.
Ses funérailles nationales se déroulent le 24 mai et sont télédiffusées en direct; des dignitaires de 60 pays assistent à la cérémonie[7]. Son corps est incinéré sur les berges de la rivière Yamuna, un affluent du Gange[8].