René Georges Kleinmann, né le à Brumath et mort dans la même ville le , est un résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale. À 16 ans, il adhère à l'organisation clandestine La Main noire, un groupe composé de jeunes adolescents.
Biographie
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, bien que sa famille réside à Brumath, René Kleinmann est au collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg avec son petit frère André qui entrera avec lui dans la Résistance. Son autre frère Louis plus âgé est capitaine au deuxième Bureau de l'armée française[2].
En , René Kleinmann et son frère André sont contactés à Brumath par Marcel Weinum, le fondateur de l'organisation clandestine de la Main noire. Spontanément, ils adhèrent au groupe sous le pseudonyme de « Stolz II ». Avec d'autres membres de la Main noire, étudiants au Karl-Roos Schule, ils participent au sauvetage clandestin de 250 livres français, grecs et latin devant être brulés dans le cadre des autodafés reproduisant celles de 1933 en Allemagne. S'ils participent aux opérations de propagandes, les deux frères ne prennent pas part aux actions plus violentes de sabotages, destruction de vitrines ou de buste d'Hitler[2],[3].
Du 27 au à Strasbourg, les membres de la Main Noire sont jugés par le Sondergericht. Son jeune frère André est libéré le . René Kleinmann, quant à lui, reste dans le camp en qualité d'otage pour faire pression sur son frère, le capitaine Louis Kleinmann, qui, depuis la zone libre, organise des réseaux de renseignement et d'évasion en Alsace. Pendant cette détention, il côtoie des communistes alsaciens, des syndicalistes ou des membres du groupe de l'équipe Pur Sang. Cela lui fera dire que le camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck« est le seul coin d'Alsace où on pouvait parler français entre nous ! »[2].
Le , René Kleinmann est affecté, à sa demande, dans une équipe de déminage dans les environs de Strasbourg récemment bombardés. En récompense, il est libéré le . Mais le , il est incorporé de force dans la Wehrmacht[2],[3].
Malgré-nous
Le , pendant ses classes en Pologne, il participe à une manifestation de malgré-nous alsaciens et il est arrêté comme meneur. Il est interné à Francfort puis à la Citadelle de Strasbourg où il est jugé par le Reichskriegsgericht. Il est condamné à la peine de mort pour « sabotage et atteinte au moral de l'armée ». Son jugement est cassé après une expertise psychiatrique favorable qui aurait été réalisée grâce à la complicité du docteur Paul Flesch de Haguenau[3]. En deuxième comparution, il est condamné à une peine de 18 mois de prison. Mais au lieu d'être placé en détention, il est envoyé dans un bataillon disciplinaire d'où il s'évade le à Düren. Il rejoint les lignes américaines dans la région d'Aix-la-Chapelle[2],[3].
En 1958, il épouse Francine Lacaze. Le couple aura sept enfants[4].
Reconnaissance
René Kleinmann a été nommé président de l'Amicale des anciens déportés politiques des camps de sûreté de Vorbruck-Schirmeck et de concentration de Struthof-Natzwiller, puis en 1998 de la section Alsace de l'association nationale des Combattants volontaires de la Résistance (CVR) et de l'association bas-rhinoise des combattants de moins de 20 ans.
↑ abcdefgh et iÉric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance Département AERI, copyright 2016 (ISBN978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC1152172696, lire en ligne)
↑ abcde et fCharles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN978-2-402-22760-5, lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
Éric Le Normand avec l'aide de Damien Kleinmann, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « René Kleinmann », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN978-2-915742-32-9).
Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies, t. IV : Les communistes alsaciens, la jeunesse alsacienne dans la Résistance française, Fetzer, , 412 p. (ISBN978-2-402-22760-5, lire en ligne).