La Société de construction des Batignolles (SCB) (1871-1968) est une ancienne entreprise française de construction ferroviaire et de travaux publics au niveau national et international. Elle fut une des grandes entreprises françaises de travaux publics qui s'imposèrent au premier rang mondial entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle.
Aujourd’hui, elle fait partie de l’histoire de Spie Batignolles.
Elle produit des locomotives à vapeur pour la compagnie des chemins de fer de l’Ouest et aussi pour de nombreux réseaux, dont elle assurait la construction, comme le PO-Corrèze.
En 1911, il est constitué avec Schneider et Hersent le Consortium des ports ottomans, avec objectif de rechercher des concessions de construction et exploitation de ports au sein de l'Empire ottoman. La Banque impériale ottomane est choisie en tant que banquier et adhère au consortium en 1912[2]. Ils en signent le contrat d'association en participation pour la construction des ports en 1914[3].
À la veille de la Première Guerre mondiale, en 1913, la SCB réalise 73 % de son chiffre d'affaires à l'étranger.
Durant la Grande Guerre, la SCB développe son industrie notamment autour de l'armement et les infrastructures de guerre.
En 1928, elle se recentre sur ses activités de construction d’infrastructures ferroviaires et travaux publics, elle ferme ses ateliers de l'avenue de Clichy aux Batignolles. La construction de locomotives à vapeur et d'armements de guerre est poursuivie par sa filiale Batignolles-Châtillon installée à Nantes.
Entre les deux guerres mondiales, dans les années 1920, elle participe à la construction d’un tronçon de la ligne de chemin de fer «Congo-Océan», en Afrique de l’Ouest[4].
Avant guerre, la SCB collabore à la construction de la Ligne Maginot. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la SCB est obligée de se recentrer sur les chantiers métropolitains (75 % de son marché était en dehors de la France), et collabore alors au plus grand chantier de l'époque, la construction du mur de l'Atlantique, ce qui lui sera reproché à la libération[5].
À partir de 1947, la SCB développe fortement son activité de barrages.
↑Said Mohamed Pierre. Histoire d'une Entreprise : la Société de construction des Batignolles de 1940 à 1968. In: Histoire, économie et société. 1995, 14e année, n°2. Entreprises et entrepreneurs du batiment et des travaux publics (XVIIIe – XXe siècles) pp. 317-329. Consulté le 06 juillet 2015
↑Anne Burnel, 1995 p. 140 extrait en ligne (consulté le 13 novembre 2010).
Anne Burnel, La Société de construction des Batignolles de 1914-1939 : histoire d'un déclin, Librairie Droz, 1995, (ISBN2600000941), (extraits en ligne).
Rang-Ri Park-Barjot, La Société de construction des Batignolles: Des origines à la Première Guerre mondiale (1846-1914), Presses Paris Sorbonne, 2005, (ISBN2840503891), (extraits en ligne)
D'Ernest Goüin à Spie Batignolles
Jean Monville, Xavier Bezançon, Naître et renaître, une histoire de SPIE, 2004 et 2011
Pierre Saïd-Mohamed, Histoire d'une entreprise : la Société de Construction des Batignolles de 1940-1968,1991
Anne Burnel, La Société des Batignolles et la mise en valeur de l'Empire : l'exemple du Congo-Océan, 1909-1934
Philippe Potié, Ernest Goüin (1815-1885) et les ateliers des Batignolles, 1994
Dominique Barjot, Jacques Dureuil, 150 ans de génie civil: une histoire de centraliens, 2008
Rang-Ri Park-Barjot, Les concessions des travaux publics en Méditerranée : incontestables succès de la Société de Construction des Batignolles, Entreprises et histoire 2002/4 (n° 31), p. 13 à 24
Rang-Ri Park-Barjot, Le patronat français des travaux publics et les réseaux ferroviaires dans l’empire français : l’exemple du Chemin de fer du Yunnan (1898-1913)
Rang-Ri Park-Barjot, « La Société de construction des Batignolles en Russie (1851-1914) », in: Annie Charon-Parent, Bruno Delmas, Armelle Le Goff, La France et les Français en Russie: nouvelles sources, nouvelles approches (1815-1917), École nationale des chartes, 2011
Samir Saul, La France et l'Égypte de 1882 à 1914, Intérêts économiques et implications politiques, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1997
Maurice Vaïsse, "Les échanges économiques entre la France et l’Amérique latine pendant la présidence du général de Gaulle : une première approche", in: De Gaulle et l'Amérique latine, Presses universitaires de Rennes, 2014
Enrique Fernández-Domingo, "La grande entreprise française au Chili : à la recherche d’affaires", in: Le négoce français au Chili, Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 185-231