La sonate K. 111, en sol mineur, notée Allegro, est une pièce curieuse où Scarlatti joue avec des accords en contretemps répétés 26 fois dans un même geste (soit 52 avec les reprises)[1]. L'ouverture présente un arpège descendant à la main droite, dès la première mesure. À la mesure 5, les arpèges passent à la main gauche et les accords se répètent jusqu'à la fin à la main droite dans une harmonie insistante, jusqu'à l'ennui. C'est comme si nous entendions une série infinie d'ouvertures. Mais dans le même temps, l'arpège peut agir comme une conclusion et apparaître en tant que cadence rompue (mesures 11 et 37). Ce matériau se mue donc en trois fonctions syntaxiques ambiguës. Dans les accords, Scarlatti n'hésite pas à placer des quintes parallèles (mesures 30, 32, 34)[2]. Le développement de la seconde partie est sensiblement celui de la sonate K. 106[3].
Pestelli relie l'origine de la sonate à une toccata de Seixas (éd. Doderer no 24)[3].
Premières mesures de la sonate en sol mineur K. 111, de Domenico Scarlatti.
Manuscrits
Le manuscrit principal est le numéro 14 du volume XV (Ms. 9771) de Venise (1754), copié pour Maria Barbara ; l'autre est Parme III 17 (Ms. A. G. 31408)[4]. Une copie figure à Londres, manuscrit Worgan, Add. ms. 31553 no 17[5] ; une autre à Saragosse, source 3, B-2 Ms. 32, fos 93v-95r, no 47 (1751–1752)[6].
Les dates indiquées sont celles de l'édition des Essercizi et de la copie des volumes — et non la date de composition des œuvres.Les accolades figurent les paires ou les triptyques des manuscrits de Venise, Parme, Madrid et Saragosse, etc.Voir aussi : Concordances des catalogues et manuscrits des sonates