À l'occasion du concordat de 1817, une tentative est faite pour obtenir l'érection d'un siège épiscopal à Laval. Elle échoue cette fois encore, après avoir été sur le point de réussir.
Recherches historiques
Les recherches historiques auxquelles il se livre, conduisent, vers 1840, Guillaume-François d'Ozouville à parcourir un manuscrit de Julien Leclerc du Flécheray. Il y relève le passage sur le projet d'érection d'un évêché à Laval. En 1841, un Mémoire, est présenté par lui au conseil général de la Mayenne, pour appeler son attention sur cette question. Devant son insuccès, d'Ozouville s'entoure d'un comité, dont il est président, une association de quatre ou cinq membres ; Couanier de Launay en étant le secrétaire. En 1848, la question revient une seconde fois devant le conseil général. Celui-ci a été renouvelé presque intégralement, ses séances sont devenues publiques, il se prononçe en faveur de la mesure.
Un comité
Un nouveau comité, composé de membres du conseil général et du conseil municipal de Laval, se constitue alors sous la présidence de Jules Leclerc d'Osmonville ; les secrétaires sont d'Ozouville et Esprit-Adolphe Segrétain, l'ancien secrétaire devient trésorier. Ce comité, par les démarches qu'il fait en différentes circonstances, contribue à faire grandir la question. II la soumet aux pères du concile régional de Rennes, en 1849 ; il la fait exposer à Paris, au ministre des Cultes et même au président de la République. Il reçoit communication des intentions bienveillantes de madame veuve Berset de Vaufleury, et s'entend avec elle sur les termes du legs par lequel elle abandonne pour l'évêché son hôtel et le vaste terrain qui en dépend, évalué à environ 150 000 francs. L'importance que prend alors la demande de la Mayenne, engage les habitants du Mans à réfuter le Mémoire publié par d'Ozouville en 1842 et resté jusque-là sans réponse. Ceci se fait dans un contre-mémoire daté du , qui est répliqué par d'Ozouville, en date du de la même année. Cependant le conseil général, malgré l'opinion connue et contraire de l'évêque du Mans, renouvelle périodiquement son vote favorable.
L'appui du département
En 1851, Napoléon Le Gendre de Luçay, préfet de la Mayenne, appelle toutes les communes du département à se prononcer à leur tour. L'arrondissement de Laval, sur 92 communes, ne donne que deux votes contraires ; sur 72 communes, celui de Château-Gontier n'exprime aussi que deux oppositions ; celui de Mayenne formule 22 votes défavorables sur 100 communes. La position des communes opposantes, tout au nord de l'arrondissement et sur les confins de la Sarthe, explique cette divergence d'opinion. Le département entier s'associe donc à la demande.
Les reliques d'Iomède
À cette même époque, une translation solennelle des reliques de saint Iomède est organisée à Laval. Les restes de ce jeune saintmartyr venant de la catacombe de Saint-Calixte, sur un désir exprimé à Rome au nom d'Isidore Boullier, curé de la Trinité, par M. l'abbé Véron, ont été accordés à Laval par Jean-Baptiste Bouvier, évêque du Mans. La cérémonie a lieu le . Le corps du saint est porté processionnellement de la chapelle de Saint-Michel à l'église de la Trinité, eu passant sur le territoire des trois paroisses de la ville. Cinq évêques, Charles de Forbin-Janson, évêque de Nancy ainsi que ceux du Mans, de Rennes, d'Angers et de Nantes, et l'abbé de la Trappe du Port-du-Salut, suivent la châsse, qui est précédée par quatre cents prêtres. Le récit édité l'année même précise qu'il y a à Laval, ce jour-là, à-peu-près 50 000 personnes[5].
L'évêque du Mans Jean-Baptiste Bouvier, originaire de Saint-Charles-la-Forêt s'oppose à l'érection de l'évêché de Laval. Il jouit d'une haute estime dans l'épiscopat français, et a de bonnes relations avec le Saint-Siège[Note 1],[Note 2].
Il sera le dernier évêque du grand diocèse du Mans avant l'érection du diocèse de Laval par démembrement de celui du Mans. Mayennais d'origine, il est pourtant farouchement opposé à la partition du diocèse du Mans. Le pape a attendu son décès pour procéder au découpage du diocèse.
Demande à Napoléon III
Le terme marqué dans toutes les demandes renouvelées depuis quelques années est arrivé. Le moment est venu de présenter de nouveau ces demandes, de les faire parvenir plus haut, et de solliciter une décision définitive. Le clergé parle le premier et adresse une pétition à Napoléon III. Tous les corps constitués de Laval imitent son exemple. Deux des députés de la Mayenne, Esprit-Adolphe Segrétain, maire de Laval et député de l'arrondissement de Château-Gontier, et Jules Leclerc d'Osmonville, ancien maire de Laval et député de l'arrondissement de cette ville, obtiennent une audience de l'Empereur, auquel ils exposent les désirs du pays qu'ils représentent[Note 3].
Enfin une députation solennelle part de Laval et vient à son tour solliciter une audience impériale[Note 4]. Reçue aux Tuileries le , elle est accueillie avec bienveillance : Napoléon III fait la promesse que la question sera étudiée avec maturité et impartialité.
Peu de temps après, une décision est prise. Un projet de loi, préparé par le Conseil d'État, est porté devant le Corps législatif et renvoyé par lui à l'examen d'une commission dont les trois députés de la Mayenne sont membres. Le rapport est fait par Segrelain. Le projet est revêtu de la sanction législative le . Le Sénat y donne son assentiment le .
L'approbation de Rome
Les négociations officielles avec la cour de Rome, qui seule peut consommer l'érection et la rendre valide, sont aussitôt ouvertes. La bulle d'érection n'est rédigée et revêtue de la signature du souverain pontife que le . Elle ne parvient à Paris qu'au mois de . Le Conseil d'État en ordonne l'entérinement et le décret qui la rend exécutoire est annoncé au Moniteur avec la date du . La feuille officielle porte ensuite nomination au siège de Laval de Casimir Wicart, évêque de Fréjus.
En , la maison-mère et la maison de formation de la Communauté Saint-Martin aménagent à Évron, où la communauté a acquis l'abbaye Notre-Dame d'Évron[6]. La même année, un curé de la communauté est installé à Laval[7]. À la paroisse d'Évron, la communauté était déjà arrivé en 2013[8].
En 2015, une nouvelle maison diocésaine est inaugurée à Laval[9].
Depuis 2022 est établi, à Laval, l'Espace Saint-Julien[10], lieu multigénérationnel chrétien, avec une résidence senior, une colocation pour étudiantes, un accueil périscolaire, une maison de santé et une microcrèche[11].
Par ordre chronologique, liste non exhaustive d'évêques nés en Mayenne (diocèse du Mans et diocèse d'Angers, puis diocèse de Laval) ou incardinés en Mayenne au moment de leur nomination :
En plus des personnes déjà citées dans les paragraphes ci-dessus, les personnalités suivantes ont été canonisées ou béatifiées par l'Église catholique :
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Annuaire diocésain du diocèse de Laval (édition 2010)
Notes et références
Notes
↑D'après un désir exprimé par le souverain pontife, Jean-Baptiste Bouvier était allé à Rome pour y faire examiner ses ouvrages théologiques. Au retour, il en avait donné une dernière édition, sur laquelle il avait modestement écrit : Juxla animadversirma nonnullorum theologorum romanorum emendata
↑. Il avait été désigné au choix de Pie IX, lorsqu'il invita à se rendre à Rome les évêques catholiques, dont il voulait être entouré au moment où il définirait et proclamerait le dogme de l'Immaculée Conception de la Très-Sainte-Vierge. Cette invitation ne fut adressée personnellement qu'à deux ou trois prélats de France. Jean-Baptiste Bouvier était l'un des deux prélats français nominativement invités ; quoiqu'atteint d'une maladie qui donna à Lyon de sérieuses inquiétudes pour sa vie, il voulut continuer son voyage et parvint à Rome, où il mourut, après la promulgation du dogme, à laquelle il avait pu assister.
↑MM. d'Ozouville, Segretain et Le Clerc seront décorés. Le premier de la croix de commandeur et les deux autres de celle de chevalier de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.
↑Elle était composée de : MM. Davost, archiprêtre de la Trinité ; Gerault, archiprêtre de Saint-Vénérand ; Jean-Baptiste Couanier, adjoint au maire de Laval ; Ambroise Blanchet, conseiller général, membre du conseil municipal et du bureau de bienfaisance ; De Boisricheux, conseiller général, maire de Bazougers ; Tirouflet, conseiller d'arrondissement ; Lévêque-Berangerie, président du conseil d'agriculture, membre du conseil municipal de Laval ; Chamaret, président de la Société de l'Industrie ; Auguste Guays des Touches, maire du Bignon ; Stéphane Couanier de Launay. Les deux députés, M. l'abbé Véron, et quelques compatriotes qui se trouvaient à Paris, s'adjoignirent à la députation.
Références
↑« Propre du diocèse de Laval », sur Paroisse catholique
« Saint-Benoît-les-Rivières » en Mayenne (consulté le ).
↑« Laval », sur Église catholique en France, (consulté le ).