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Haut valyrien

Haut valyrien
Valyrian
Auteur George R. R. Martin, David J. Peterson
Date de création vers 2013
Pays Empire valyrien
Nombre de locuteurs ?
Catégorie langue imaginaire
Classification par famille
Échantillon
Nyke Daenerys Jelmāzmo hen Targārio Lentrot, hen Valyrio Uēpo ānogār iksan. Valyrio muño ēngos ñuhys issa.
Traduction : Je suis Daenerys du Typhon de la Maison Targaryen, du sang de l'ancienne Valyria. Le haut valyrien est ma langue maternelle.

Le haut valyrien est une langue de fiction de la série de livres Le Trône de fer, de George R. R. Martin et de son adaptation télévisée Game of Thrones. Le haut valyrien est souvent mentionné dans les romans mais n'est pas développé au-delà de quelques mots. Le linguiste David J. Peterson a développé cette langue, ainsi que le valyrien d'Astapor qui en est dérivé, spécialement pour la série télévisée à partir des fragments présents dans les romans[1].

Dans le monde du Trône de fer, le haut valyrien occupe une niche culturelle similaire à celle du latin dans l'Europe médiévale[2]. C'était la langue parlée dans l'empire valyrien dont les Targaryens sont les descendants. Dans les romans, il est décrit comme n'étant plus utilisé comme langue vernaculaire, mais plutôt comme langue d'enseignement et d'éducation au sein de la noblesse d'Essos et de Westeros, beaucoup de chansons et d'œuvres littéraires étant également composées en haut valyrien.

Création

Afin de mettre au point le dothraki et le haut valyrien (et ses dérivés), HBO choisit le linguiste David J. Peterson à l'issue d'un concours à destination de créateurs de langues construites. Le producteur lui accorda une grande liberté dans le développement des langues de la série, l'auteur des romans George R. R. Martin ne s'étant lui-même pas intéressé outre mesure à la dimension linguistique de son œuvre[2]. Les romans publiés à ce jour comportent seulement quelques mots en haut valyrien, dont valar morghūlis (« tous les hommes doivent mourir »), valar dohaerys (« tous les hommes doivent servir ») et dracarys (« feu-dragon »). Dans le sixième roman The Winds of Winter, David J. Peterson aurait également fourni à George R. R. Martin des traductions supplémentaires en valyrien[2].

David J. Peterson n'a pas encore créé de système d'écriture pour le valyrien, mais il a déjà annoncé penser à un système proche des hiéroglyphes égyptiens, pas nécessairement dans le style, mais plutôt dans leur fonctionnement, ceux-ci constituant un système alphabétique, phonétique et idéographique intriqués[3].

En , le valyrien comportait déjà 667 mots, de nouveaux venant s'ajouter presque quotidiennement[4].

Phonologie

Consonnes[5].
Labiale Dentale Alvéolaire Palatale Vélaire Uvulaire Glottale
Nasale m [m] n [n] ñ [ɲ]
Occlusive p [p]
b [b]
t [t]
d [d]
k [k]
g [g]
q [q]
Fricative v
[v] ~ [w]
(th [θ]) s [s]
z [z]
(kh [x])
gh [ɣ]
h [h]
Spirante j [j]
Roulée r
[r] ~ [ɾ]
Battue
Latérale l [l] lj [ʎ]
Voyelles[5].
Type Antérieure Postérieure
Fermée i [i] - ī []
y [y] - ȳ []
u [u] - ū []
Moyenne e [e] - ē [] o [o] - ō []
Ouverte a [a] - ā []

Grammaire

Le haut valyrien est une langue flexionnelle, dont les noms et les adjectifs se déclinent (selon le genre, le nombre et le cas), et les verbes se conjuguent (selon la personne).

Noms

Genre

Le haut valyrien connaît quatre genres (David J. Peterson parle indistinctement de « genres » et de « classes »[6]), lesquels ne correspondent pas nécessairement au sexe biologique[7] :

  • classe solaire (vēzenkon qogror)
  • classe lunaire (hūrenkon qogror)
  • classe terrestre (tegōñor qogror)
  • classe aquatique (embōñor qogror).

Les noms de choses animées et individualisables appartiennent généralement au genre solaire ou lunaire, alors que les autres relèvent du genre terrestre ou aquatique. Les adjectifs vēzenkon, hūrenkon, tegōñor et embōñor sont dérivés de noms qui appartiennent eux-mêmes aux genres auxquels ils renvoient[6],[8].

Selon David J. Peterson, le genre des mots valyriens est beaucoup plus facile à prévoir phonologiquement que dans les langues naturelles qui l'utilisent comme le français[6], le genre valyrien partageant quelques propriétés dérivatives communes avec les langues bantoues. Ainsi, beaucoup de noms humains (généralement en -a et en -ys) sont du genre solaire ou lunaire, tandis que beaucoup de noms de plantes ou de nourriture (souvent en -on) sont de type terrestre[9].

Nombre

Le haut valyrien connaît quatre nombres :

  • singulier (ex. vala « un homme »)
  • pluriel (ex. vali « des hommes »)
  • paucal (ex. valun « quelques hommes »)
  • collectif (ex. valar « tous les hommes »)

Le paucal et le collectif d'un nom peuvent eux-mêmes servir à dériver un nouveau nom, auquel il est même possible d'appliquer de nouveau les désinences propres au nombre. Par exemple[7] : azantys « soldat » → azantyr « armée » → azantyri « armées ».

Cas

Le haut valyrien connaît huit cas[10] :

Déclinaisons

Par nature, chaque nom valyrien obéit à un schéma de déclinaison, c'est-à-dire que sa désinence varie selon son genre (solaire, lunaire, terrestre, aquatique), le nombre qu'on lui attribue (singulier, pluriel, paucal, collectif) et le cas (nominatif, vocatif, accusatif, etc.) correspondant à sa fonction dans la phrase (sujet, complément d'objet direct, etc.).

Il est possible d'identifier six classes de déclinaison des noms valyriens, chaque schéma comportant parfois un ou deux sous-types.

L'appartenance d'un nom à une classe de déclinaison dépend notamment de la désinence du nominatif de ce nom. De façon générale, on constate qu'il est possible de déterminer la classe de déclinaison d'un nom à partir de son nominatif seul (ainsi, jaos et engos , mais aussi bartos, dārilaros, partagent comme noms solaires de la troisième déclinaison la même désinence -os). Cette technique est en général prohibée dans les langues naturelles (par exemple en latin il est nécessaire de connaître au moins le nominatif et le génitif, et cela ne suffit pas toujours), mais au stade actuel du développement du haut valyrien, il semble bien que chaque déclinaison corresponde à une désinence unique, ce qui permet généralement de ne se fier qu'au nominatif.

Ainsi :

1e 2e 3e 4e 5e 6e
solaires -ys -os -es -is -r/-ri
lunaires -a/-ia -y -o/-io -e -i
terrestres -on/-ion -ien
aquatiques -ar -or/-ȳr -ir

On constate ainsi que chaque classe de déclinaison renvoie, pour chaque désinence, à un thème de voyelle : -a-, -y-, -o-, -e-, -i-, tandis que le genre se manifeste par un thème consonantique -s, -, -n, -r.

De plus, à certaines conditions, certains noms partagent la même désinence bien qu'ils soient à des cas différents. David J. Peterson fait ainsi remarquer[11] que ce phénomène de convergence permet de reconnaître le schéma de déclinaison propre à un nom, et ainsi de déterminer son genre (solaire, lunaire, terrestre, aquatique). Par exemple, les noms lunaires de la première déclinaison partagent la même désinence -oti au génitif, datif et locatif pluriel, tandis que les noms solaires de la deuxième déclinaison partagent le même instrumental et comitatif singulier -omy, mais ont un locatif pluriel différent du génitif et du datif.

Quoi qu'il en soit, la construction correcte des noms valyriens demande en principe la connaissance pour chaque mot de sa classe de déclinaison (1e, 2e, 3e, 4e, 5e ou 6e) et de son genre (solaire, lunaire, terrestre, aquatique). Par exemple, on trouve dans certains dictionnaires de haut valyrien en cours de construction[12] la convention suivante : "jaos, 3sol. : chien", qui signifie : "chien se dit (au nominatif) jaos, nom solaire de la troisième déclinaison. Il faut donc lui appliquer le modèle ēngos".

Première déclinaison

La première déclinaison regroupe les noms lunaires et aquatiques dont le thème de voyelle est -a-.

Le sous-type dāria laisse suggérer qu'il existe une variante en -ia-, mais seules certaines formes sont attestées.

Note : par convention, les formes précédées d'une * sont seulement hypothétiques car non encore attestées dans les textes valyriens disponibles. Des confirmations (suppression de l'astérisque) ou substitutions pourront avoir lieu lorsque de nouveaux textes viendront confirmer ou infirmer les formes proposées.

Lunaires type vala (-a) Sous-type dāria (-ia)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif vala vali valun valar dāria dārī[13] *dārȳn *dāriar
accusatif vale valī valuni valari *dārie *dārȳni *dāriari
génitif valo valoti valuno valaro dārio[14] *dārȳti *dārȳno *dāriaro
datif valot valunta valarta *dāriot *dārȳnta *dāriarta
locatif valā valunna valarra *dār *dārȳnna *dāriarra
instrumental valosa valossi valussa valarza *dārȳsa *dārȳssi *dārȳssa *dāriarza
associatif valoma valommi valumma valarma *dārȳma *dārȳmmi *dārȳmma *dāriarma
vocatif valus valis valussa valarza dārȳs[15] *dārīs *dārȳssa *dāriarza
Aquatiques type embar (-ar)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif embar embri embrun embrar
accusatif embri emb embruni embrari
génitif embro embroti embruno embraro
datif embrot embrunta embrarta
locatif embār embrunna embrarra
instrumental embrosa embrossi embrussa embrarza
associatif embroma embrommi embrumma embrarma
vocatif embus embis embrussa embrarza
Deuxième déclinaison

La deuxième déclinaison regroupe les noms solaires et lunaires dont le thème est -y-.

Solaires type loktys (-ys)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif loktys loktyssy loktyn loktyr
accusatif lokti loktī loktyni loktyri
génitif lokto loktoti loktyno loktyro
datif loktot loktynty loktyrty
locatif loktȳ loktī loktynny loktyrry
instrumental loktomy loktommi loktyssy loktyrzy
associatif loktymmy loktyrmy
vocatif loktys loktyssys loktyssy loktyrzy
Lunaires type tresy (-y)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif tresy tresi tresyn tresyr
accusatif tresi tresī tresyni tresyri
génitif treso tresoti tresyno tresyro
datif tresot tresynty tresyrty
locatif tresȳ tresī tresynny tresyrry
instrumental tresomy tresommi tresyssy tresyrzy
associatif tresymmy tresyrmy
vocatif tresys tresys tresyssy tresyrzy
Troisième déclinaison

La troisième déclinaison regroupe les noms solaires, lunaires, terrestres et aquatiques dont le thème est -o-.

Les sous-types rūs et deks ne doivent pas porter à confusion car leur nominatif est contracté (*rūhos, *dekos).

Les types et sous-types āeksio, dārion et Mȳr suggèrent des variantes en -io-.

Solaires type engos (-os) Sous-type rūs (*-[h]s) Sous-type deks (-ks)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif engos *engossa engun *engor rūs rūhossa - - deks *dekossa - -
accusatif *enguni *engori - - - -
génitif engo *engoti *enguno *engoro rūho *rūhoti - - *deko *dekoti - -
datif *engot *engunto *engorto rūhot - - *dekot - -
locatif *engunno *engorro - - - -
instrumental *engoso *engossi *engusso *engorzo so rūhossi - - *dekso *dekossi - -
associatif *engummo *engormo - - - -
vocatif *engos *engossas *enguso *engorzo s *rūhossas - - *deks *dekossas - -

Le sous-type rūs regroupe les noms rūs (bébé), kiōs (printemps), baes (sommet), jaes (dieu), Lys (cité de Lys), qui ont un radical se terminant par un -h (rūh-, kiōh-, baeh-, jaeh-) qui provoque une contraction avec la désinence -os au nominatif, au vocatif et à l'accusatif (ex. *rūhos → rūs, et *jaehos → jaes, mais rūho et jaeho au génitif) et également avec la désinence -oso à l'instrumental et à l'associatif (*rūhoso → rūso, et *jaehoso → jaeso).

Le sous-type deks regroupe comme le précédent les noms avec contraction du radical, celui-ci étant cette fois -k. Les noms concernés sont deks (pied), eleks (oreille) et Aeliks (prénom d'Aelix, premier des trois fils d'Aerys Targaryen de Peyredragon). Les seules formes réellement attestées sont celles du nominatif, vocatif et accusatif, mais David J. Peterson a déclaré[16] qu'ils fonctionnaient bien sur ce modèle. À partir de là, la forme *dekso est la plus logique[17], mais d'autres hypothèses (comme *deso ou même *dēso) sont envisageables.

Lunaires type āeksio (-io) Sous-type pēko (-o)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif āeksio āeksia *āeksȳn *āeksior pēko pēka *pēkun *pēkor
accusatif *āeksȳni *āeksȳri *pēkuni *pēkori
génitif āeks āeksȳti *āeksȳno *āeksȳro *pēkō *pēkoti *pēkuno *pēkoro
datif āeksiot *āeksȳnto *āeksȳrto *pēkot *pēkunto *pēkorto
locatif *āeksȳnno *āeksȳrro *pēkunno *pēkorro
instrumental *āeksȳso āeksȳssi *āeksȳsso *āeksȳrzo *pēkoso *pēkossi *pēkusso *pēkorzo
associatif *āeksȳmmo *āeksȳrmo *pēkummo *pēkormo
vocatif āeksios *āeksias *āeksȳsso *āeksȳsso *pēkos *pēkas *pēkusso *pēkorzo
Terrestres type belmon (-on) Sous-type dārion (-ion)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif belmon belma belmun belmor dārion *dāria *dārȳn *dārior
accusatif *belmuni belmondi *dārȳni *dārȳndi
génitif belmo belmoti *belmuno belmondo dārio dārȳti *dārȳno *dārȳndo
datif belmot *belmunto *belmundo *dāriot *dārȳnte *dārȳnde
locatif *belmunno *belmorro *dārȳnno *dārȳrro
instrumental *belmoso *belmossi *belmusso *belmorzo dārȳso *dārȳssi *dārȳsso *dārȳrzo
associatif *belmummo *belmormo *dārȳmmo *dārȳrmo
vocatif *belmos *belmas *belmusso *belmorzo *dārios *dārias *dārȳsso *dārȳrzo
Aquatiques type lentor (-or) Sous-type Mȳr (-ȳr)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif lentor *lentra *lentrun *lentror Mȳr *Mȳra *Mȳrun *Mȳror
accusatif *lentruni *lentrori *Mȳruni *Mȳrori
génitif lentro *lentroti *lentruno *lentroro *Mȳro *Mȳroti *Mȳruno *Mȳroro
datif lentrot *lentrunto *lentrorto rot *Mȳrunto *Mȳrorto
locatif *lentrunno *lentrorro *Mȳrunno *Mȳrorro
instrumental lentroso *lentrossi *lentrusso *lentrorzo roso *Mȳrossi *Mȳrusso *Mȳrorzo
associatif *lentrummo *lentrormo *Mȳrummo *Mȳrormo
vocatif lentos *lentas *lentrusso *lentrorzo ? ? *Mȳrusso *Mȳrorzo

Mȳr suit le modèle lentor mais donne Mȳr au nominatif et accusatif singulier, témoignant d'une contraction de la forme *Mȳror.

Les vocatifs singulier et pluriel sont indécidables. Les hypothèses *Mȳros et *Mȳras sont envisageables, mais il semble que David J. Peterson fasse une règle du fait que les aquatiques perdent leur -r- au vocatif[18]. *Mȳos et *Mȳas sont également envisageables, à moins qu'une contraction en *Mȳs intervienne, auquel cas le singulier et le pluriel deviennent indiscernables.

Quatrième déclinaison

La quatrième déclinaison regroupe les noms solaires, lunaires et terrestres et dont le thème est -e-.

Targārien est une variante en -ie- dont, cette fois, toutes les formes sont attestées.

Solaires type zaldrīzes (-es)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif zaldrīzes zaldrīzesse zaldrīzin zaldrīzer
accusatif zaldrīzī zaldrīzī *zaldrīzini *zaldrīzeri
génitif *zaldrīzo zaldrīzoti *zaldrīzino *zaldrīzero
datif *zaldrīzot *zaldrīzinte *zaldrīzerte
locatif zaldrīzē *zaldrīzinne *zaldrīzerre
instrumental zaldrīzose[19] *zaldrīzossi *zaldrīzisse *zaldrīzerze
associatif *zaldrīzome *zaldrīzommi *zaldrīzimme *zaldrīzerme
vocatif zaldrīzys *zaldrīzīs *zaldrīzisse *zaldrīzerze
Lunaires type gelte (-e)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif gelte gelti geltin *gelter
accusatif geltī *geltī *geltini *gelteri
génitif *gelto *geltoti *geltino *geltero
datif *geltot *geltinte *gelterte
locatif *geltē *geltinne *gelterre
instrumental *geltose geltossi *geltisse *gelterze
associatif *geltome *geltommi *geltimme *gelterme
vocatif *geltys *geltīs *geltisse *gelterze
Terrestres type Targārien (-ien)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif Targārien Targārī Targārȳn Targārior
accusatif Targārī Targārī Targārȳni Targārȳndi
génitif Targārio Targārȳti Targārȳno Targārȳndo
datif Targāriot Targārȳnte Targārȳnde
locatif Targāriēn Targārȳnne Targārȳrre
instrumental Targārȳse Targārȳssi Targārȳsse Targārȳrze
associatif Targārȳme Targārȳmmi Targārȳmme Targārȳrme
vocatif Targāries Targārīs Targārȳsse Targārȳrze

La forme du collectif suggère le passage de la forme *-ienr- à -ȳnd- avec contraction du phonème [nr] en [d] et allongement compensatoire du [je] (ie) en [y:] (ȳ).

Cinquième déclinaison

La cinquième déclinaison regroupe les noms solaires, lunaires et aquatiques dont le thème est -i-.

Solaires type tubis (-is)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif tubis *tubissa *tubin *tubir
accusatif *tubini *tubiri
génitif *tubio *tubȳti *tubino *tubiro
datif *tubiot *tubinti *tubirti
locatif tubī *tubinni *tubirri
instrumental *tubȳsi *tubȳssi *tubissi *tubirzi
associatif *tubȳmi *tubȳmmi *tubimmi *tubirmi
vocatif *tubys *tubissas *tubissi *tubirzi
Lunaires type brōzi (-i)
singulier pluriel paucal collectif
nominatif brōzi brōza *brōzin *brōzir
accusatif *brōzini *brōziri
génitif brōzio *brōzȳti *brōzino *brōziro
datif brōziot *brōzinti *brōzirti
locatif brōzī *brōzinni *brōzirri
instrumental brōzȳsi *brōzȳssi *brōzissi *brōzirzi
associatif brōzȳmi *brōzȳmmi *brōzimmi *brōzirmi
vocatif brōzys *brōzas *brōzissi *brōzirzi
Aquatiques type rōbir (-ir) Sous-type vestriarzir (*-zr- → -j-)
singulier pluriel paucal collectif singulier pluriel paucal collectif
nominatif rōbir rōbra rōbrin rōbrir vestriarzir vestriarja vestriarjin vestriarjir
accusatif rōbrini rōbriri vestriarjini vestriarjiri
génitif rōbrio rōbrȳti rōbrino rōbriro vestriarjio vestriarjȳti vestriarjino vestriarjiro
datif rōbriot rōbrinti rōbrirti vestriarjiot vestriarjinti vestriarjirti
locatif rōbīr rōbrinni rōbrirri vestriarzīr vestriarjinni vestriarjirri
instrumental rōbrȳsi rōbrȳssi rōbrissi rōbrirzi vestriarjȳsi vestriarjȳssi vestriarjissi vestriarjirzi
associatif rōbrȳmi rōbrȳmmi rōbrimmi rōbrirmi vestriarjȳmi vestriarjȳmmi vestriarjimmi vestriarjirmi
vocatif rōbys rōbas rōbrissi rōbrirzi vestriarzys vestriarzas vestriarjissi vestriarjirzi

Le sous-type vestriarzir est régulier, mais le phonème [zr] se transforme systématiquement[20] en [dʒ] (j), ce qui affecte la plupart des formes.

Sixième déclinaison

1. Noms étrangers type buzdar

singulier pluriel paucal collectif
nominatif buzdar(i) buzdari - -
accusatif buzdari buzdarī - -
génitif buzdaro buzdaroti - -
datif buzdarot - -
locatif buzdarī - -
instrumental buzdarisi buzdarissi - -
associatif buzdarimi buzdarimmi - -
vocatif buzdaris buzdarissis - -

Le -i du nominatif est optionnel. Les noms d'emprunt étrangers qui n'ont pas été absorbés par la langue (transformés puis assignés à un type de déclinaison précis) suivent en général ce modèle. Mais cela dépend principalement des locuteurs, et il n'est pas exclu que certains noms, notamment ceux qui se terminent par une voyelle (ex. mhysa), se soumettent par analogie à d'autres modèles (par exemple la première déclinaison pour les noms en -a)[21],[22]. Le genre de ces noms n'est pas non plus bien identifié.

2. Noms dérivés de la forme collective d'un autre nom

Le singulier suit la déclinaison du collectif (la déclinaison du singulier dépend donc du modèle que suit le nom original). Il n'est pas clair si le pluriel suit la sixième déclinaison des noms étranges, seul le nominatif étant connu, mais David J. Peterson n'est pas clair, car il peut être en -i ou en -y, parfois pour le même mot[23]. Il ne semble pas exister de forme pour le paucal et le collectif, mais rien ne semble interdire qu'une telle forme puisse exister.

Un exemple pour azantyr (armée), dérivé d'azantys (2sol., soldat) :

singulier pluriel paucal collectif
nominatif azantyr azantyri/azantyry - -
accusatif azantyri ? - -
génitif azantyro ? - -
datif azantyrty ? - -
locatif azantyrry ? - -
instrumental azantyrzy ? - -
associatif azantyzmy ? - -
vocatif azantyrzy ? - -

Autre exemple pour udrir (langage), dérivé d'udir (5aq., mot) :

singulier pluriel paucal collectif
nominatif udrir udriri/udriry - -
accusatif udriri ? - -
génitif udriro ? - -
datif udrirti ? - -
locatif udrirri ? - -
instrumental udrirzi ? - -
associatif udrirmi ? - -
vocatif udrirzi ? - -

3. Noms dérivés de la forme paucale d'un autre nom

Le fonctionnement semble être le même que pour les collectifs dérivés. La forme du singulier correspond à la forme paucale du nom dérivé. Le nominatif pluriel a le même degré d'incertitude entre -i et -y. Une forme attestée d'accusatif pluriel en -ī existe dans "Lannister va moriot zyha gēlȳnī addemmis" ("un Lannister paie toujours ses dettes").

Un exemple avec tīkun (aile), dérivé de tīkos (3sol., plume) :

singulier pluriel paucal collectif
nominatif tīkun tīkuni/tikuny - -
accusatif tīkuni tīkunī - -
génitif tīkuno ? - -
datif tīkunto ? - -
locatif tīkunno ? - -
instrumental tīkusso ? - -
associatif tīkummo ? - -
vocatif tīkuso ? - -

Et avec gēlȳn (dette), dérivé de gēlion (3ter., argent) :

singulier pluriel paucal collectif
nominatif gēlȳn gēlȳni/gēlȳny - -
accusatif gēlȳni gēlȳnī - -
génitif gēlȳno ? - -
datif gēlȳnte ? - -
locatif gēlȳnno ? - -
instrumental gēlȳsso ? - -
associatif gēlȳmmo ? - -
vocatif gēlȳsso ? - -

Adjectifs

Verbes

Comme le démontre le système complexe de déclinaison des noms et des adjectifs mis en place par David J. Peterson, le haut valyrien est, au moins grammaticalement, inspiré des langues indo-européennes anciennes, telles que le latin et le grec. Le système qui régit les verbes est à cette image.

Conjugaison

En haut valyrien, les verbes se conjuguent selon le temps, le mode, la voix et la personne. Ainsi on retrouve :

sans aspect aspect imperfectif aspect perfectif
temps présent présent futur parfait
temps passé imparfait plus-que-parfait
indéfini aoriste passé d'habitude

Le système de conjugaison est plutôt régulier, bien que (à l'image des langues naturelles) les verbes extrêmement fréquents (ex. être, avoir, aller) connaissent des irrégularités. Le haut valyrien distingue deux groupes de verbes, dont l'appartenance tient à la terminaison du radical

  • le radical se termine en consonne (ex. jaelagon, radical jael-, "vouloir") dont la conjugaison est simple à l'exception de la troisième personne du singulier et du pluriel
  • le radical se termine en voyelle (ex. bardugon, radical bardu-, "écrire") dont la conjugaison affecte à certaines formes le radical lui-même.

Par ailleurs, le classement de certains verbes en -agon dans le premier ou le deuxième groupe est moins évidente, le radical de jaelagon étant jael-, mais celui de ilimagon ("pleurer") est ilima-.

Présent[11]
mode Indicatif Subjonctif
radical consonne voyelle[2][3] consonne voyelle
a e i o u a e[4] i o[5] u[5]
1e sg. -an -n -on -on -[i]on -on -[v]on -[v]on
2e sg. -ā -[ā] -[ē] -[ī] -[ō] -[ū] -ō -ō -[i]ō -ō -[v]ō -[v]ō
3e sg. -as/-za[1] -s -os -os -[i]os -os -[v]os -[v]os
1e pl. -i -[ī] -oty -oty -[i]oty -oty -[v]oty -[v]oty
2e pl. -āt -[ā]t -[ē]t -[ī]t -[ō]t -[ū]t -ōt -ōt -[i]ōt -ōt -[v]ōt -[v]ōt
3e pl. -is/-zi[1] -si -osy -osy -[i]osy -osy -[v]osy -[v]osy
Infinitif -agon -gon
Participe lun./sol. -are -re
ter./aq. -arior -rior
mode Impératif[6]
radical consonne voyelle
a e i o u
singulier -as -[ā]s -[ē]s -[ī]s -[ō]s -[ū]s
pluriel -ātās -[ā]tās -[ē]tēs -[ī]tīs -[ō]tōs -[ū]tus

Notes :

[1] Le singulier et le pluriel de la troisième personne connaissent une alternance entre deux formes (soit -as/-is, soit -za/-zi) qui dépend directement de la nature de la consonne du radical, que l'on peut classifier ainsi :

3e sg. 3e pl.
occlusive sourde -p, -t, -k, -q -sa (plus rarement -as) -zi (plus rarement -is)
sonore -b, -d, -g -as (plus rarement -za) -is (plus rarement -zi)
fricative -h, -s, -z, -gh, -v, -j -as -is
nasale -m, -n -za ou -as -zi ou -is
liquide -r, -l -za -zi
palatale -ñ, -lj -as (quelques exceptions) -is (devient -nis et -lis)

[2] À la deuxième personne du singulier, le radical -a, -e, -i, -o, -u est seulement allongé en -ā, -ē, -ī, -ō, -ū. Au pluriel, il est allongé et présente en plus la terminaison -t.

[3] Remplace totalement la voyelle du radical.

[4][5] Lorsque le radical se termine en -e, il devient -i (*-[e]on → -ion, etc.). Lorsqu'il se termine en -o et en -u, il devient -v (*-[o]on/*-[u]on → -von, etc.).

[6] L'impératif négatif (interdiction) se construit avec l'infinitif et la copule daor ("ne pas") placée à la fin.

Verbes irréguliers

Les principaux verbes irréguliers sont être (sagon), avoir (emagon) et aller (jagon).

mode Indicatif Subjonctif
verbe sagon emagon jagon sagon emagon jagon
1e sg. iksan eman jān ikson emon jon
2e sg. iksā emā iksō emō
3e sg. issa ēza is iksos emos jos
1e pl. iksi emi soty emoty joty
2e pl. iksāt emāt jāt iksōt emōt jōt
3e pl. issi ēzi isi sosy emosy josy

Références

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  3. (en) David J. Peterson, « Tīkuni Zōbrī, Udra Zōbriar », sur dothraki.com, commentaire publié le 10 avril 2013 (consulté le ).
  4. (en) David J. Peterson, « Kastāmiro Daomior », sur dothraki.com, commentaire publié le 4 juin 2013 (consulté le ).
  5. a et b (en) David J. Peterson, « Tīkuni Zōbrī, Udra Zōbriar », sur dothraki.com, publié le 8 avril 2013 (consulté le ).
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  22. (en) « High Valyrian Noun Declensions (note n° 8) », sur wiki.dothraki.org (consulté le )
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Liens externes

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