Ce village est situé sur la route départementale n° 4 de Nancy à Verdun, à 32 kilomètres environ de Nancy et de Saint-Mihiel. Il s'étend sur les dernières ondulations de cette contrée montagneuse appelée la Haye, qui viennent mourir contre la plaine de Woëvre. Au nord-ouest, dans un vallon très encaissé, coule le ruisseau d'Esch(e) qui reçoit la Réhanne[2]. Le territoire est également arrosé par le ruisseau de Naly-fontaine qui n'est pas recensé par le SANDRE.
D’après les données Corine land Cover, le ban communal de 950 hectares comprend en 2011, plus de 64 % de terres arables et de prairies, 29 % de forêt et seulement près de 3 % de zones urbanisées[3]. (Fig. 1 ban communal).
Le Réhanne, d'une longueur de 10 km, prend sa source dans la commune de Royaumeix et se jette dans l'Esch sur la commune, après avoir traversé trois communes[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 833 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nonsard », sur la commune de Nonsard-Lamarche à 16 km à vol d'oiseau[10], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 690,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17 °C, atteinte le [Note 2],[11],[12].
Au , Manonville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[16]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (52,7 %), forêts (25,7 %), prairies (12,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,9 %), zones urbanisées (2,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Mannonis villa (977), Monoldi villa (sans date), Menovile (1262), Menonville (1275), Magnonvilla (1402) et Manonville-le-Chastel (1477), sont les différentes formes recensées dans le Dictionnaire topographique du département de la Meurthe[20].
Du nom propre germanique Manno, au cas régime, que l'on retrouve dans Manneville-ès-Plains (Seine-Maritime, Manonis villam vers 1023), dans Manonviller, Manoncourt, etc. Le second élément est l'ancien françaisvil[l]e au sens de « domaine rural », puis « village ». Ce type de toponyme s'est formé au haut Moyen Âge[21].
La micro-toponymie de la commune est riche avec des lieux dits oubliés comme la Justice, au Moulin Bois, au Pressoir, Dieulouard (Dieu le garde) etc. (Fig. 1).
Histoire
Antiquité et préhistoire
Les traces d'occupations humaines anciennes ne sont pas absentes puisqu' E OLRY signale la découverte de substructions non datées au lieu dit le Breuil[22] sur la commune et que des artéfacts de l'age de pierre ont été trouvés sur la limite avec la commune de Lironville[23].
A partir du XIIIe siècle des seigneurs de Manonville dont H. Lefevbre a détaillé la généalogie dans son ouvrage[26] sont nommés dans les chroniques. Depuis cette époque jusqu'à la Révolution, le château et la seigneurie ont été l'apanage de trois familles principalement, d'abord l'ancienne maison de Manonville éteinte depuis longtemps, jusqu'au milieu du XVe siècle. Louis XI roi de France, autorise alors son conseiller au pays d"Anjou à recevoir "les foi et hommage" de Jeanne de Manonville (fille de Jean et de Allarde de Chambley), veuve de Jean de Beauvau (1421 - 1468) pour le château de Rorthey. Puis la maison de Beauvau depuis le milieu du quinzième siècle jusqu'au commencement du dix-septième, et enfin la famille Barrois qui forma la seconde maison de Manonville, jusqu'à la Révolution[26].
Il y avait très anciennement à Manonville un hôpital Il était situé à l'extrémité du village à droite de la route en allant vers Noviant, le pressoir banal existe encore, il appartient au château (cf. rue du Pressoir), il y avait également deux moulins sur l'Esche dont un a laissé son empreinte cadastrale au lieu-dit Moulin au bois[27]. La présence d'un gibet ou de fourches patibulaires est possible au lieu-dit la Justice
les habitants possédaient un droit d'usage sur un bois appelé la Rappe, de quatre-vingts arpents environ qui explique l'excroissance communale sur la carte (Fig. 1). L'église renfermait le tombeau d'Alophe de Beauvau, mort en 1548 et de Charles de Beauveau.
La construction du château qui servit de tous temps d'abri aux seigneurs de ce lieu remonterait au siècle des premiers barons, soit vers 1240 au plus tard.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[31].
En 2021, la commune comptait 238 habitants[Note 4], en évolution de −2,06 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'abbé Grosse indique dans son dictionnaire statistique pour cette commune vers 1836[34] :
«Territ : 709 hect., dont 440 en terres labour., 200 en forêts, 30 en prés et 20 en vignes, dont les qualités ne sont pas vantées.»
Indiquant les traditions agricoles et viticoles du village avant les épidémies qui ont détruit les vignes du Toulois. (cf. vignoble lorrain).
Secteur primaire ou Agriculture
Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs. D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[35]), la commune de Manonville était majoritairement orientée[Note 5] sur la production de céréales et d'oléagineux sur une surface agricole utilisée[Note 6] d'environ 434 hectares (en deçà de la surface cultivable communale) stable depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est réduit de 79 à 53 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 2 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 4 unités de travail[Note 7].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château du Moyen Âge XIVe, ayant appartenu aux barons de Manonville[36]Jean IV de Beauvau et ses descendants, remanié XVe/XVIe, puis XVIIIe/XIXe (gîte rural) : enceinte fossoyée. Un donjon quadrangulaire existait vers le milieu de la cour, il disparut à la fin du XVIIe.
Église Saint-Laurent XVIIIe : gisant XVIe.
Personnalités liées à la commune
Jean-Charles Louis Tardif d'Hamonville[37] (1830-1899) fut propriétaire du château de Manonville et y rassembla au XIXe siècle une importante collection ornithologique dont un inventaire a été constitué par le peintre animalier Roger Reboussin.
D'or à la croix de sable frettée d'argent, cantonnée de quatre lionceaux de gueules, armés, lampassés et couronnés d'argent.
Détails
Il s'agit des armes des seigneurs de Manonville, d'ancienne chevalerie auxquelles on a ajouté les quatre lions du blason de la famille de Beauvau. En effet cette famille fut seigneur du lieu aux XVIe et XVIIe siècles. Ainsi les armes de la commune de Manonville sont différentes de celles de Domèvre-en-Haye, chef-lieu de canton. En effet, ce chef-lieu adopta en 1953 le blason des premiers seigneurs de Manonville à la croix frettée. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
E. Olry, « Répertoire archéologique de l'arrondissement de Toul, cantons de Domêvre, Toul-Nord et Thiaucourt. Manonville », dans Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, 1871, p. 315-317(lire en ligne)
H. Lefèbvre, « Manonville et ses seigneurs », dans Mémoires de la Société d'archéologie lorraine et du musée lorrain, tome 41, 1891, p. 147-358(lire en ligne)
G. Hamm, Carte Archéologique de la Gaule. 54. La Meurthe-et-Moselle, Paris, 2005.
« Manonville », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
↑Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
↑Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jules (18-1921) Auteur du texte Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, par le Cte J. Beaupré,..., (lire en ligne), p. 87-88.
↑Lepage, Communes de la Meurthe, art. Manonville. Cartul. des évêques de Toul
↑ a et bH LEFEBRE MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'ARCHÉOLOGIE
LORRAINE ET DU MUSÉE HISTORIQUE LORRAIN.
TOME XLI (3e SÉRIE, XIX. VOLUME)
↑Le 6 octobre 1603, Claude Dayer, admodiateur de la terre de Manonville, amodie à François Gratian les deux tiers des moulins et pilons dudit Manonville avec les appartenances et dépendances,appelés communément les Moulins au Bois moyennant la quantité de cinquante-six quartes de bled.
Arch. du chât. de Manonville
↑Grosse, E. abbé., Dictionnaire statistique du Département de la Meurthe contenant une introduction historique sur le pays avec une notice sur chacune de ses villes, bourgs, villages, Creusat, (OCLC611479374, lire en ligne).