Un triangle de Kepler est un triangle rectangle dont les carrés des longueurs des côtés sont en progression géométrique selon la raison du nombre d'or. Les rapports des longueurs des côtés sont donc 1 : √φ : φ (approximativement 1 : 1,272 : 1,618)[1].
Les angles non droits valent et radians, soit environ 38° et 52°.
Les triangles possédant de telles propriétés portent le nom du mathématicien et astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630), qui le premier démontra que ces triangles sont caractérisés par un rapport entre le petit côté et l'hypoténuse égal au nombre d'or[2]. Ces triangles combinent le théorème de Pythagore et le nombre d'or, notions qui fascinaient Kepler.
Particularité : dans ces triangles, une hauteur, une médiane, et une bissectrice sont concourantes (hauteur relative à l'hypoténuse, médiane relative au petit côté de l'angle droit et bissectrice relative à l'autre côté de l'angle droit).
Orthogonalité
Le fait qu'un triangle de côtés 1, √φ et φ forme un triangle rectangle provient de la propriété du nombre d'or φ:
que l'on peut réécrire :
La réciproque du théorème de Pythagore permet d'en déduire que ce triangle est rectangle.
Caractérisation parmi les triangles rectangles
A similitude près, le triangle de Kepler est l'unique triangle rectangle dont les longueurs des côtés sont en progression géométrique.
En effet si est la raison de cette progression, la condition de Pythagore s'écrit soit .
Relation aux moyennes arithmétique, harmonique et géométrique
un carré de côté de longueur égale au côté de longueur intermédiaire du triangle.
On constate que les périmètres du carré (4a√φ) et du cercle (aπφ) sont égaux à moins de 0,1 % près.
Il s'agit de la coïncidence mathématique. Le carré et le cercle ne peuvent pas avoir exactement le même périmètre, car sinon ce serait une solution au problème classique de la quadrature du cercle, qui est impossible à résoudre du fait que π est un nombre transcendant.
Les pyramides d'Égypte
Selon certaines sources, le triangle de Kepler apparaîtrait dans la conception des pyramides d'Égypte[4],[5]. Néanmoins, il est peu probable que les anciens Égyptiens aient connu le nombre d'or φ et encore moins l'aient utilisé dans leurs bâtiments[6].
Notes et références
↑(en) Roger Herz-Fischler, The Shape of the Great Pyramid, Wilfrid Laurier University Press, , 293 p. (ISBN0-88920-324-5, lire en ligne).
↑ a et b(en) Mario Livio, The Golden Ratio : The Story of Phi, The World's Most Astonishing Number, New York, Broadway Books, , 149 p. (ISBN0-7679-0815-5).
↑(en) Angelo Di Domenico, « The golden ratio—the right triangle—and the arithmetic, geometric, and harmonic means », The Mathematical Gazette numéro 89, 2005.
↑(en) George Markowsky, « Misconceptions about the Golden Ratio », College Mathematics Journal, Mathematical Association of America, vol. 23, no 1, , p. 2 à 19 (DOI10.2307/2686193, JSTOR2686193, lire en ligne [PDF]) :
« It does not appear that the Egyptians even knew of the existence of φ much less incorporated it in their buildings. »