Ɩ (minuscule : ɩ), appelé iota latin, est une lettre additionnelle qui est utilisée pour écrire certaines langues africaines comme le gurenne, le kabiyé, le moba ou le moore, ainsi que le comox au Canada. Sa graphie est basée sur la minuscule de la lettre iota grecque (ι). Sa forme majuscule possède souvent une crosse pour la différencier du I majuscule.
Utilisation
Bien que souvent visuellement identique au iota grecque, le iota latin n’est pas utilisé dans les notations de logique.
Dans l’alphabet phonétique international, en 1942, Daniel Jones propose le iota latin minuscule ‹ ɩ › (déjà proposé par J. Spieser en 1904[1] pour éviter la confusion dans certains contexte comme entre ‹ ɪn › et ‹ m ›, ou encore par H. E. Palmer(en) en 1925 pour la voyelle ɪ atone) pour remplacer la petite capitale i ‹ ɪ ›, à la suite du mouvement en faveur de l’utilisation de polices de caractères sans empattement, comme la police Gill Sans. Dans ces polices, la petite capitale est une simple barre verticale, différente de la minuscule i uniquement par le point de cette dernière[2]. Palmer avait plutôt proposé un symbole pour transcrire une voyelle [ɪ] inaccentuée[3] plus élevée notamment en anglais américain[4].
Le iota latin minuscule est adopté, en 1943[5], comme alternative au symbole petite capitale I ‹ ɪ ›, utilisé pour représenter une voyelle pré-fermée inférieure antérieure non arrondie et officiellement retirer en faveur de ce dernier en 1989.
(en) Daniel Jones, « ðə letəz ɪ ənd ʊ », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], no 78, , p. 14–15 (JSTOR44705115)
Daniel Jones, « desizjɔ̃ ɔfisjɛl », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], no 80, , p. 27–28 (JSTOR44705153)
(en) John S. Kenyon et Daniel Jones, « amɛrɪkən ɪŋglɪʃ », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], vol. 5 (42), no 17, , p. 1-5 (JSTOR44704297)
(en) H. E. Palmer, « “ʌnstrɛst ɪ », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], vol. 3 (40), no 12, , p. 23-25 (JSTOR44748057)
(en) H. E. Palmer et Daniel Jones, « “dʒæpəniːz ɪŋɡlɩʃ” (trænskraɩbd baɩH. E. Palmer) », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], , p. 21-22 (JSTOR44748047)
(de) J. Spieser, « unzərə lautʃrift », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], , p. 69–72 (JSTOR44700567)