Ady Steg est né le , dans un shtetl situé dans les Carpates de Ruthénie, une région du jeune État tchécoslovaque. Il nait au sein d'une famille juive orthodoxe[4]. Son père, Mordechai (Martin) Steg, né le à Bistra (Autriche-Hongrie), quitte le village pour Paris en 1928, et y fait venir le reste de la famille (sa femme Feige née Mayer et quatre enfants : Henri, Adolphe (Ady), Bitia (Albertine) et Malka (Rachel) en 1932. Ils habitent au 12, rue de Cotte dans le 12e arrondissement de Paris.
Son père, Martin Steg, est interné[6], comme des milliers de juifs étrangers, à Beaune-la-Rolande, avant d'être déporté à Auschwitz par le convoi no 5 en date du [7],[8]. Il survivra à la déportation[9] et retournera à Paris.
En , élève au lycée Voltaire, Ady Steg porte l'étoile jaune. Ce qui suscite, a-t-il dit, « l'émotion ou la consternation » de ses camarades, mais aussi la réaction de son professeur de lettres, M. Binon, qui ce jour-là, fait étudier le célèbre texte de MontesquieuDe la tolérance[10].
Prévenu la veille au soir par un camarade de lycée, dont le père avait échangé avec une personne de la préfecture, il échappe à la rafle du Vel’ d’Hiv, le à Paris, la famille s'étant cachée dans un appartement inoccupé et voisin du leur, avec l'aide de la concierge[11]. Avec des faux papiers et grâce à un passeur, il arrive à franchir la ligne de démarcation et gagner la zone libre, avec sa sœur Albertine.
Ady s'engage dans les FFI de Sarlat, puis au 3e Bataillon d'Armagnac dans le Gers.
Carrière
Les activités du professeur Ady Steg ne sont pas seulement dans le domaine médical, mais aussi au service de la communauté juive très éprouvée par la Shoah.
Docteur en médecine
Il fait ses études de médecine et se spécialise en urologie dans le service du professeur Pierre Aboulker à l'hôpital Cochin. Il est interne des hôpitaux de Paris en 1953, chef de clinique en 1957, chirurgien des hôpitaux de Paris en 1966. Il succède au professeur Aboulker et est nommé professeur titulaire de la chaire d’urologie et chef du service d’urologie de l’hôpital Cochin (1976-1990).
Il est élu président de la Société française d’urologie en 1986, président de l'Association française d’urologie (1987-1989)[13], et secrétaire général de l’Association européenne d’urologie (1984-1992)[14].
Sa sœur Bitia (Albertine) Cherki (décédée en 2020), habitait à Jérusalem en Israël et est la mère du rabbinOuri Cherki. Son autre sœur, Rachel Malka Zucker (1923-2009), habitait à Haïfa en Israël. Son frère aîné, Henri (Yerihim Hayim), (1922-2016), résidait à Paris en France et avait été membre de la résistance, et militant actif de la LICA devenue depuis la LICRA.
↑« Page d'accueil », sur Fondation pour la Mémoire de la Shoah (consulté le )
↑Arrêté du 25 mars 1997 relatif à la mission d'étude sur la spoliation durant l'Occupation des biens appartenant aux juifs résidant en France (lire en ligne)