Jean Epstein est né à Varsovie d'un père français et d'une mère polonaise[1]. Après des études secondaires en Suisse, à la Villa Saint-Jean, puis des études de médecine à Lyon, Jean Epstein se passionne pour la littérature et le cinéma.
Il est l'auteur d'une œuvre théorique considérable, amorcée dès 1921 par la publication de son essai Bonjour Cinéma aux Éditions de la Sirène et poursuivie par quelques essais : Le Cinématographe vu de l'Etna, L'Intelligence du cinématographe, Le Cinéma du diable.
Dans les années 1930, Epstein a tourné principalement des films documentaires. Pendant l'occupation de la France par les Allemands, il n'a été autorisé à travailler dans aucun studio, a même été temporairement détenu par la Gestapo, en raison de son origine juive[2], mais a pu échapper à la déportation, notamment du fait de l’intervention de l’actrice Orane Demazis[3].
Jean Epstein fonde avec sa « lyrosophie » - davantage une hypothèse qu’un concept[4] -, une esthétique, « alliance indivisible de sa propre philosophie et de la poésie en vue de l’exploration des états sensibles »[5].
La Cinémathèque française rend hommage à Jean Epstein dans ses nouveaux locaux en nommant sa troisième salle de projection Salle Jean Epstein.
Une allée et une rue portent son nom à Quimper (Finistère)[8].
Citation
« Puisque s'avérait photogénique ce qui bouge, ce qui mue, ce qui vient pour remplacer ce qui va avoir été, la photogénie, en qualité de règle fondamentale, vouait d'office le nouvel art au service des forces de transgression et de révolte. » - Le Cinéma du Diable, 1947[9]
La Poésie d'aujourd'hui. Un nouvel état d'intelligence. Lettre de Blaise Cendrars, La Sirène, 1921
La Lyrosophie, La Sirène, 1922
Le Cinématographe vu de l'Etna, Les Écrivains réunis, 1926
L'Or des mers, Valois, 1932
Les Recteurs et la sirène, Fernand Aubier-Montaigne, 1934
La Photogénie de l'impondérable, Corymbe, 1935
L'Intelligence d'une machine, Melot, 1946
Le Cinéma du diable, Melot, 1947
Esprit de cinéma, Jeheber, 1955
Éditions récentes :
Écrits sur le cinéma, 2 vol., Seghers, 1974-1975
Écrits complets, volume I : 1917-1923, La Poésie d’aujourd’hui. La Lyrosophie et autres écrits, préface de Jocelyne Saab, introduction de Sarah Keller, 512 p., éditions de l’Œil, Montreuil, 2019. Volume II : 1920-1928, Bonjour cinéma. Le cinématographe vu de l’Etna et autres écrits, préface de Marylène Negro, introduction de José Moure, 320 p., éditions de l’Œil, Montreuil, 2019. Volume IV : 1928-1948 : Romans, articles et scénarios bretons, préface de Valerie Massadian, introduction d'Éric Thouvenel, 372 p., éditions de l'Œil, Montreuil, 2022. Volume VI : 1945-1950, Cours, Esprit de cinéma, articles, préface de Yann Gonzalez, introduction de Marie-Charlotte Téchené, 288 p., éditions de l’Œil, Montreuil, 2020.
↑Nicolas Thys, « Science et esthétique dans la Lyrosophie de Jean Epstein », 1895. 78 | 2016, mis en ligne le 01 mars 2019, consulté le 05 mai 2020. URL : http://journals.openedition.org/1895/5109 ; DOI : https://doi.org/10.4000/1895.5109
↑David Faroult, « Epstein, un inclassable nécessaire », Le Monde diplomatique, , p. 26
↑Acte de décès no 339 (vue 5/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil de 6e arrondissement, registre des décès de 1953.
Jean Mitry, « Entretiens avec Jean Epstein et Douglas Fairbanks », 1895, revue d'histoire du cinéma, no H-S « Jean Mitry », , p. 25-29 (lire en ligne)
Joël Daire, Jean Epstein, une vie pour le cinéma, éditions La Tour verte, 2014
Roxane Hamery et Éric Thouvenel (dir.), Jean Epstein. Actualité et postérités, Presses universitaires de Rennes, 2016 [présentation en ligne] (ISBN9782753543188)
Laura Vichi, Jean Epstein, Il Castoro, 2003
Laura Vichi, L'Intelligenza di una macchina. Omaggio a Jean Epstein, Futura Press, 2000
Occitane Lacurie, « Histoire du diable, Lettre de Vilem Flusser à Felix P. Ingold (et réponse de Jean Epstein) », Débordements, (lire en ligne)
Filmographie
James June Schneider, Jean Epstein, Young Oceans of Cinema, Bathysphère Productions, 2011