Benjamin Esdras Crémieux est né le au 30 de la rue du Pont-des-Marchands à Narbonne, où une plaque commémorative a été posée en son honneur. Il est issu d'une famille juive qui s'était réfugiée en France dès le XIVe siècle[1].
Il combat durant toute la Première guerre mondiale dans l'infanterie, comme soldat, puis sous-officier et enfin officier subalterne[2]. Son comportement au feu lui vaut 2 citations[2]. Par ailleurs il essuie trois blessures de guerre[2].
Littérature
En 1921, Benjamin Crémieux publie son premier roman autobiographique, Le Premier de la classe, où il relate son adolescence narbonnaise et ses études au collège Victor-Hugo. Le roman obtient la bourse américaine Blumenthal. Agrégé, puis docteur ès lettres[3], la carrière de Benjamin Crémieux est celle d’un intellectuel brillant, universitaire, chargé de missions diplomatiques, mais aussi découvreur passionné de la nouveauté littéraire. C'est Jean Paulhan qui l'invite à collaborer à La Nouvelle Revue française. À la même époque, il révèle Pirandello au public parisien, en faisant jouer ses plus importantes pièces.
S’égrènent ensuite maints travaux critiques, dont la littérature italienne moderne est le sujet de prédilection[4]. En 1930, son troisième ouvrage, un peu à part dans sa production, est un récit narbonnais intitulé La Grenouille et les Trois Nourrices, publié à Carcassonne, dans la collection À la Porte d’Aude, et dédié à la mémoire de François Baron, Louis Huilliet et Georges Piglowski, trois de ses amis narbonnais morts à la guerre.
Dans l’Université du temps, aux yeux des idéologues racistes, Benjamin Crémieux, qui occupe notamment dans les années 1940 le poste de secrétaire général de la section française du PEN club, incarne le cosmopolitisme de l’intellectuel juif[réf. nécessaire]. Aussi est-il souvent désigné comme tel à la vindicte fascisante. Il publie le avec René Milhaud un manifeste contre la politique anti-juive de Vichy.
En 1945, lorsqu'elle apprend la mort de son mari Benjamin Crémieux, la romancière et traductrice Marie-Anne Comnène fait paraître chez Gallimard son huitième roman, intitulé France, qu'elle lui dédie.
Écrite en juillet 1944, la nouvelle L'Impuissance de Vercors publiée dans Le Silence de la mer lui est dédiée ; elle porte en dédicace "À la mémoire de Benjamin Crémieux"
Œuvres
Du côté de Marcel Proust suivi de Lettres inédites de Marcel Proust à Benjamin Crémieux, 1929
Le Premier de la classe, 1921
Le Professeur d'Energie, in Les Nouvelles littéraires du , n° consacré au « Jubilé d'Anatole France »
L'Esprit européen dans la littérature d'aujourd'hui, 1926
Une conspiratrice en 1830, ou le Souper sans la Belgiojoso, 1928
Panorama de la littérature italienne contemporaine, 1928
La Grenouille et les Trois Nourrices, 1930
Littérature italienne, 1931
Benjamin Crémieux, XXe Siècle, première série, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Cahiers de la NRF », (1re éd. 1924), 301 p. (ISBN978-2-07-012933-1)
Benjamin Crémieux, Inquiétude et Reconstruction. Essai sur la littérature d'après-guerre, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Cahiers de la NRF », (1re éd. 1931), 185 p. (ISBN978-2-07-013197-6)