Il s'embarqua à l'âge de 14 ans comme pilotin[1] sur un bâtiment de commerce dont son père était l'armateur, et fit plusieurs voyages aux Antilles de 1787 à 1793. La guerre éclata entre la France et l'Angleterre et il entra donc dans la marine de la République, servant successivement comme chef de timonerie à bord des frégatesl'Andromaque et la Fraternité. Nommé aspirant de première classe en 1794, il passa sur la frégate la Précieuse qui faisait partie de l'armée navale aux ordres de l'amiral de Villaret-Joyeuse.
Missions diverses
Au combat que cette armée soutint le contre l'amiral Howe, Milius chargé d'aller dans un canot porter, sous le feu de l'ennemi, une remorque a un bateau complètement démâté. Il remplit sa mission avec tant d'intelligence et d'intrépidité qu'il obtint en récompense le grade d'enseigne de vaisseau. À la fin 1794, il s'embarqua sur la Virginie et assista aux brillants combats que cette frégate soutint contre les Anglais. En , il se trouvait à la bataille de Groix, où il rendit les plus grands services et obtient le grade de lieutenant de vaisseau le . Il s'embarqua comme lieutenant de pied chargé du détail sur la Révolution et fit sur ce bateau l'infructueuse bataille d'Irlande.[1] Il passa ensuite sur la frégate l'Immortalité, à bord de laquelle il participa aux trois combats qu'elle soutint sur les côtes d'Irlande. Dans le dernier, la frégate tomba aux mains des Anglais et Milius fut retenu prisonnier. De retour, il s'embarqua sur la frégate le Dix-Août.
Malade durant une partie du voyage, il abandonne l'expédition à Port Jackson, le , et parvient à rejoindre l'île de France en via la Chine[3] par d'autres moyens. Il prend le le commandement du Géographe (qui arrive à l'île de France le ) à cause de la mort (de phtisie) de Nicolas Baudin, le [4]. Cette nomination est mal acceptée par le second Freycinet, l'état-major et l'équipe des naturalistes. Milius mène le navire à bon port qui fait son entrée à Lorient le .
Le gouvernement de Bourbon
Milius, alors capitaine de vaisseau et directeur du Port de Brest[5], est nommé gouverneur de Bourbon le 11mars 1818 et l'est du au , date à laquelle il quitte l'île après avoir demandé son rappel, écœuré qu'il était du peu de reconnaissance des habitants de Bourbon pour ses réalisations. Celles-ci furent particulièrement nombreuses dans le domaine de l'éducation. Ainsi, le , il décide de fonder à Saint-Denis le collège Royal de Bourbon, qu'il place sous la direction du colonel Maingard lorsqu'il ouvre en 1819. Cette même année, il fonde par ailleurs la Société philotechnique de Bourbon afin d'entretenir le goût des arts, des lettres et des sciences dans la colonie[6]. Il introduit la vanille dans l'île en organisant des expéditions dans le monde afin de ramener de nouvelles espèces[7].
En matière d'aménagement, Milius se révèle également un homme d'action. Il sillonne l'île, dresse de nombreux rapports pour les autorités ministérielles et donne de l'impulsion à plusieurs projets hors du champ de l'instruction qu'il contribue à développer. Ainsi, il préconise le développement de la petite culture et fait construire une jetée au Barachois pour l'embarquement et le débarquement des marchandises[8]. C'est également sous son gouvernement que sont conduits les travaux du canal sur la Rivière Saint-Étienne pour un montant de 400 000 francs[9] qui devait approvisionner Saint-Pierre en eau[6]. Par ailleurs, si l'on en croit Louis Héry, il fut à l'origine de la découverte par le botanisteNicolas Bréon des sources thermales de Cilaos pour l'avoir envoyé les chercher avec l'aide d'un médecin appelé Sénac.
Il doit sa déconvenue à la poigne qu'il manifesta en utilisant les pouvoirs de commandant et d'ordonnateur de La Réunion que le gouvernement royal avait concentrés en ses mains en tentant de tirer les leçons de la précédente administration, celle d'Hilaire Urbain de Laffite du Courteil. Elle lui créa de nombreux problèmes avec une partie de la population qui l'accusa de despotisme et en fit l'objet de sombres cabales[6].
Gouverneur de la Guyane
Milius se retrouve administrateur de la Guyane de 1823 à 1825. Durant ce séjour, il fait remplacer l'ancienne église de Cayenne, l'église Saint-Nicolas, en lançant la construction de la cathédrale Saint-Sauveur qui n'est achevée qu'en 1833, soit bien après son départ.
↑Chambre de commerce et d'industrie de la Réunion (1974-1979, Numéros 38-39), La revue de la Chambre de commerce et d'industrie de la Réunion, Saint-Denis de La Réunion, (ISSN0335-2471, OCLC473746172, BNF34374897, SUDOC037321226), page 55
↑Beolens, Watkins & Grayson, 2011 : The Eponym Dictionary of Reptiles. Johns Hopkins University Press, p. 1-296
Annexes
Bibliographie
Pierre-Bernard Milius, Récit du voyage aux Terres australes par Pierre--Bernard Milius, second sur le Naturaliste, édité par Jacqueline Bonnemains & P. Hauguel, Le Havre, Société havraise d'études diverses, 1987.
Pierre-Bernard Milius, Voyage aux Terres australes. Un officier de marine de l'expédition Baudin découvre l'Australie et la Tasmanie : 1800-1804, Besançon, La Lanterne magique, 2009