Charles Moreau – ou Moreau, dit Moron – nait le [1],[2] à Jérémie dans l’île de Saint-Domingue quelques années avant les événements qui changèrent l'état politique de cette île ; il est créole[3],[Note 1], fils de Louis et de Françoise Borderat.
Fort jeune, à peine quatorze ans[3], il vient en France pour y faire ses études, et vit à Bordeaux quand y parvient la nouvelle de ces événements dont sa famille pâtit particulièrement : Charles se retrouve à Bordeaux comme abandonné et sans ressources. Une bordelaise généreuse le prend en charge et décide le jeune homme à recevoir ses bienfaits[4].
Très vite Charles Moreau montre des dons pour les mathématiques[5]. Il se présente en 1794 au jury de sélection de la première promotion de l'École polytechnique[6],[Note 2] où il est reçu dans la promotion du 4frimairean III () sous le patronyme de Moron[8], puis admis le 11nivôsean III ()[9],[10]. Il est connu ensuite sous le nom de Moreau, dit Moron[8],[11].
Sa fiche matricule de ce qui est encore l'École centrale des travaux publics[10],[Note 3] indique une naissance au Cap-Français (aujourd'hui Cap-Haïtien) et non pas Jérémie[12] comme l'écrivent ses biographes et en témoigne son acte de mariage[1]. Elle mentionne que cet élève a été enregistré et connu à l'École sous le nom de Moron, que son véritable nom qu'il ignorait alors est Moreau, patronyme qu'il a repris à sa sortie de l'École[8],[10],[11],[Note 4].
Elle précise enfin que son correspondant est le sieur Testas, négociant à Bordeaux, demeurant rue Nugris no 8. Il s'agit très vraisemblablement de Pierre, l'un des deux frères bordelais Testas, habitant rue Huguerie et gérant à Bordeaux la vente du sucre et du coton en provenance de leur propriété que dirige leur frère François, une sucrerie et des maisons, précisément située à une demi-lieue de Jérémie, sur l’île de Saint-Domingue[14].
Un éminent professeur de mathématiques
À sa sortie de l'École où il s'est forgé une réputation d'habile mathématicien[15], Moreau démissionne le 12thermidoran V () et reprend son indépendance pour enseigner les mathématiques à Paris[16].
Le 20nivôsean VII (), âgé de vingt-deux ans, il épouse à Paris Joséphine Anne Madeleine Muraire[1], âgée de seize ans[17], parente du conseiller d'état Honoré Muraire. Six mois plus tard, le 1erthermidoran VII () naît leur fils Charles Constant Ernest[18],[2].
Heureux en ménage, passionné par ses travaux mathématiques, Moreau n'a qu'un regret : Saint-Domingue n'est plus libre et cette pensée l'obsède[19] ! Une circonstance fortuite change alors le cours de la vie de celui en qui, selon son biographe Augustin Jal, les deux grands géomètres, Laplace et Lagrange, auraient vu comme leur successeur[20].
Passant sur la place de Saint-Germain-l'Auxerrois, Moreau voit un groupe de curieux devant l'étalage d'un marchand de gravures. C'est la représentation d'un des faits éclatants de l'armée d'Italie qui attire et retient ainsi les passants. La relation qu'il en lit provoque chez lui une exaltation telle qu'il tombe en syncope car il vient d'avoir la révélation de son destin. Sa résolution est prise, les considérations de famille ne peuvent rien contre le devoir qu'il vient de s'imposer : il sera marin[Note 5].
Charles Moreau se rend immédiatement au ministère de la Marine pour s'engager et l'éminent professeur de mathématiques[22] reçoit une feuille de route comme simple matelot.
Le temps mis par Moreau pour rejoindre Brest où il doit embarquer sur le Dix-Août que commande Bergeret, celui pris ensuite par les échanges de courrier entre Bergeret et son ministre, la publication du décret d'exemption d'âge, le fait que Bruix n'est encore ministre que les deux premiers mois de l'année 1799 laissent conclure que l'engagement de marin date des tout premiers jours de 1799, si ce n'est de décembre 1798.
Moreau est-il déjà tenu par un engagement impossible à résilier quand il se marie le 20nivôsean VII ()[1] ? La future épouse sait-elle qu'elle est enceinte à seize ans de près de deux mois et demi d'un garçon lequel, selon son acte de naissance[18] de l'état civil reconstitué de la ville de Paris (reconstitution à laquelle a participé notamment Augustin Jal), naitra cent quatre-vingt-onze jours après le mariage de ses parents ?
Ces questions interpellent et expliqueraient peut-être pourquoi Moreau laisse femme et enfant à Paris pour vivre sa vie de marin.
Une vocation tardive de marin
Moreau rejoint Brest pour embarquer sur le Dix-Août que commande le capitaine de vaisseauJacques Bergeret. Ce dernier pressent rapidement que sous ce volontaire novice il y a un futur officier d'une grande valeur. Évoquant l'aspirant de marine qu'il a côtoyé et bien connu à bord du Dix-Août, Joseph de Bonnefoux est impressionné par « la taille élevée de Moreau, le caractère sévère de sa figure, son costume original, son organe pénétrant, sa parole incisive, l'impétuosité de ses mouvements, le ton d'autorité de son regard[26],[Note 6] ».
Bergeret aide Moreau, lui témoigne de l'amitié et demande au ministre que son matelot soit soumis à l'épreuve de l'examen d'aspirant de première classe[24]. Le ministre, c'est Bruix[23] ; il aime les hommes qui ont de la capacité et du vouloir, mais il est le gardien de la loi laquelle exclut du concours toute candidature passé un certain âge. Bergeret insiste et défend si bien la cause de Charles Moreau que le ministre l'exempte des conditions d'âge.
Le jour de l'examen les curieux se sont déplacés pour voir comment va se comporter le bénéficiaire d'un tel traitement de faveur devant l'éminent ingénieur-constructeur de la Marine française Lancelin. Au bout d'un quart d'heure, l'examinateur s'est fait son opinion : « Citoyen, votre savoir est connu. Ne poussons pas plus loin une épreuve où en définitive le beau rôle est à vous. Car, je vois, si vous preniez la peine de m'interroger à votre tour, je pourrais bien ne pas répondre[27] ! »
Charles Moreau se signale par son zèle à apprendre son nouveau métier d'officier de marine : toujours debout, toujours sur le pont quand le sifflet du maître annonce une manœuvre[30]. Baudin, qui a reçu pouvoir du gouvernement pour encourager et promouvoir ceux que le voyage montre dignes d'avancement, le nomme provisoirement enseigne de vaisseau le 28vendémiairean X ()[31],[32] à Timor, dans la baie de Kupang[33],[a 1], nomination confirmée le 3brumairean XII ()[34] au retour de la mission.
Le 18prairialan XI (), après une absence de deux ans sept mois et dix-huit jours[35],[36], le Naturaliste, qui s'est séparé le [35] du Géographe[Note 7] à l'île King[38],[a 2] (actuelle Tasmanie) pour rapporter les premières collections en France, est de retour au Havre. Charles Moreau obtient alors un congé de trois mois qu'il va partager avec sa famille.
Le , les Britanniques, sans déclaration de guerre préalable, saisissent ou arraisonnent une centaine de navires français et bataves. Il en est fini de la paix d'Amiens : la France déclare la guerre à l'Angleterre. Bonaparte (Napoléon 1er) choisit alors Boulogne-sur-Mer comme base pour mener l'invasion de l'Angleterre.
Tous les chantiers navals français travaillent à préparer le jour où l'armée d'Angleterre traverserait la Manche. Paris donne l'exemple : des ateliers sont installés sur l’esplanade des Invalides et des manœuvres sont organisées sous le pont de la Concorde. Les villes, les départements, les grandes institutions rivalisent de zèle pour offrir des vaisseaux, des péniches à fond plat, des voiles.
Les élèves de l'École polytechnique, auxquels Napoléon donnera l'année suivante 1804 le statut militaire, entendent également participer à cet effort de la patrie. Ils se cotisent, construisent et arment à leurs frais une chaloupe canonnière[53],[54], La Polytechnique (no 287[55],[56]), placée sous le commandement de leur ancien, l'enseigne de vaisseau Charles Moreau[57], de retour de congé et qui la conduit au camp de Boulogne.
Pendant le voyage Moreau tombe malade et, son état empirant, il est débarqué et doit à regret laisser la Canonnière poursuivre sans lui sa route vers le cap de Bonne-Espérance. Celle-ci combat — le — contre le HMS Tremendous de 74 canons et le HMS Hindostan(en) (50) au large de la province de Natal[60], et subit au Cap, le feu des batteries anglaises ().
Il est du combat du que livre cette frégate contre le trois-mâtsWaren-Hastings(en), vaisseau de la compagnie des Indes, armé de quarante-huit bouches à feu du calibre de dix-huit, qui revient de la Chine, commandé par le capitaine Larkins, et est capturé après une noble résistance[61].
Moreau est alors accusé par un rapport aussi odieux que mensonger d’avoir frappé de son poignard le capitaine Larkins après que ce vaisseau s'est rendu[62]. Le gouvernement de Calcutta expédie sur-le-champ à tous les navires l’ordre de pendre à la grand’vergue le lieutenant Moreau, si la Piémontaise vient à subir le destin du Warren-Hastings.
L’accusation du capitaine Larkins, la circulaire de la compagnie, finissent par arriver à la connaissance de Moreau : « Les Anglais peuvent donner tous les ordres qu’ils voudront, je ne tomberai pas vivant entre leurs mains[62] ».
Le combat contre le San Fiorenzo
Moins de deux ans plus tard, dans les premiers jours de , La Piémontaise est rattrapée dans le golfe de Mannar par la frégate anglaise San Fiorenzo(en) que commande George Nicholas Hardinge[63]. Un combat naval s’engage le ; la nuit vient l’interrompre, on le reprendra quand paraîtra le jour[62].
Moreau est resté sombre ; il augure mal de l’issue d’une affaire qui jusque-là n’a pas été conduite à sa guise. « Promettez-moi, dit-il à son ami Baudin, de me jeter à la mer, si par hasard demain j’étais blessé ». Baudin se récrie, « Promettez toujours ! ». Baudin détourne la tête et ne répond pas. Le 8, le lendemain, comme on l’avait prévu, l’action recommence. Moreau est à son poste sur le gaillard d'avant ; un éclat de bois le frappe à la cuisse. Il tombe ; les matelots s’empressent autour de lui[62].
Moreau est à son poste, mais c'est sur un cadre dans l'entrepont qu'il devrait être, entre les mains des chirurgiens. Car les blessures reçues la veille et cette blessure toute saignante, un bras coupé, qu'il vient de recevoir l'ont horriblement affaibli[61]. On veut l’emporter dans la cale. « Non pas dans la cale, s’écrie-t-il, à la mer[2] ! »
Le feu de la Piémontaise faiblit. Pour Moreau, il est évident que la frégate va être contrainte à se rendre ; les Anglais viendront, sabre au poing, le demander. Mais il veut mourir debout avant que le capitaine Epron ne fasse entendre cette parole fatale : « Amenez le pavillon » et que le pavillon français, s'abaissant devant le jack d'Angleterre, ne descende de la corne d'artimon. Moreau prend le parti d'échapper au vainqueur par une mort volontaire[61].
La disparition volontaire en mer
Moreau se traîne jusqu'au coltis où la frégate est sans bastingage et essaie de se jeter à la mer, mais ses forces le trahissent. Il appelle un officier : « Mon ami, rendez-moi le service de me jeter à la mer ». L'officier refuse et tâche de le persuader que la chirurgie peut encore le sauver. Moreau ne discute même pas : « Comme votre supérieur, je veux être obéi dans le dernier ordre que j'ai à vous donner, Jetez-moi à la mer ». L'officier détourne alors la tète, pousse, par-dessus le bord le corps mutilé qui tombe non pas à l'eau mais sur le dormant[Note 12] de l'écoute de misaine[61].
Moreau a peur qu'on ne vienne à son secours, il fait un mouvement, se dégage de la corde qui le retient et plonge dans les flots, qui l'entraînent bientôt au milieu du sillage de la frégate[65]. Le pavillon tombe quelques instants après. La Piémontaise est prise par les Anglais après avoir subi des pertes considérables : quarante-neuf tués et quatre-vingt-six blessés. Au nombre des morts se trouvent deux enseignes et le premier lieutenant[2]. Ainsi périt Charles Moreau, entré dans la marine à vingt-deux ans et mort à trente[66].
Selon l’amiral Charles Baudin, son compagnon d’armes à bord de la Piémontaise, qui était de l'expédition Baudin sur le Géographe en tant qu'aspirant de deuxième classe et l'avait déjà côtoyé, Moreau aurait été une des gloires les plus pures et les plus éclatantes de la marine française : « Moreau eût régénéré notre marine[62] ».
Dans l'extrait du journal du capitaine de vaisseau L.-J. Epron, depuis le jusqu'au (manuscrit appartenant aux archives de la première direction de marine), le commandant de la Piémontaise ne donne aucun détail sur la fin de son officier et se contente de ces mots laconiques : « J'avais alors, par les trois affaires, quarante-neuf hommes tués, du nombre desquels le premier lieutenant[67]... ».
Un décret en date du accorde à sa veuve une pension annuelle de 800 francs. Ce décret est rendu sur le rapport de Decrès, ministre de la marine : « Sire, le lieutenant de vaisseau Charles Moreau a été tué, le dans un combat soutenu par la frégate de votre majesté la Piémontaise contre le San-Fiorenzo. Au moment de sa mort cet officier comptait dix ans environ de services… Ses talents, son courage, sa noble ambition, donnaient les plus grandes espérances. Le sieur Moreau laisse une veuve et un enfant en bas âge[2] ».
Cartographie
Sur les cartes géographiques relevées lors de l'expédition Baudin, Moreau a laissé son nom :
(en) William James(en), The naval history of Great Britain from the declaration of war by France in February 1793 to the accession of George IV in January 1820, Londres, Richard Bentley, 1847-1859, 458 p. (présentation en ligne), p. 30-33.
François Péron, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Imprimerie impériale, , 1re éd., 496 p. (lire en ligne), p. 180, 182, 199, 201, 202, 482.
François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 400 p. (lire en ligne), p. XXII, 354, 357, 385, 389.
François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre III, de Timor à Port Jackson inclusivement, t. 2e, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 532 p. (lire en ligne).
François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre IV, de Port Jackson à la Terre d'Arnheim, t. 3e, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 432 p. (lire en ligne), p. 311.
François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Suite du Livre IV, de Port Jackson à la Terre d'Arnheim, inclusivement retour en Europe, t. 4e, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 356 p. (lire en ligne).
Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne), p. XIV, 176.
↑ a et bEntendu au sens du XVIIIe siècle de « personne de race blanche » née sous les Tropiques de parents venus d'Europe et qui s'y sont installés, par opposition aux Français, Espagnols, Portugais récemment arrivés d'Europe ou simplement de passage sur une île tropicale et aux non-blancs.
↑« On les avait cherchés dans toute la France, presque toute la France d'alors, sauf quelques territoires comme la ville de Lyon jugés trop réactionnaires pour qu'on puisse avoir confiance en leurs enfants. On avait envoyé dans un pays déchiré et affamé des examinateurs choisis parmi les savants les plus reconnus pour vérifier quels candidats étaient dignes d'entrer dans une école conçue par des savants encore plus éminents. Cette institution révolutionnaire – comme tout ce qui se pensait et se faisait en cette époque ! – serait chargée de préparer les futures élites de la nation. Son premier nom : l'École centrale des travaux publics. Dans les villes et les campagnes, officiels et colporteurs faisaient l'article : on recherchait jeunes gens doués et remplis d'amour pour la patrie ! Des garçons, évidemment, la question de l'admission des filles ne se posait même pas. Enseignants, précepteurs de bourgeois, prêtres constitutionnels ou réfractaires, officiers responsables de leur régiment et capables d'y repérer des têtes bien faites ou bien pleines les avaient envoyées à ces jurys mobiles venus à Clermont-Ferrand comme à Bordeaux, à Mézières comme à Dun-Libre, le nouveau nom laïcisé de Dun-Église, ou Dunkerque. Et c'est ainsi que se firent, dans vingt deux centres d'examen, des sélections défiant toutes les traditions en vigueur de tri des responsables : le mérite et le savoir commençaient à remplacer les titres et la fortune[7]. »
↑ a et bLes fiches matricules des toutes premières promotions de l'École polytechnique n'ont pas été renseignées lors de l'admission à l'École, mais rétrospectivement à partir d’autres documents ; c'est pourquoi le haut de la page du registre où elles sont consignées porte l’indication 18.. sans autre précision.
↑La notice informatisée complétée au XXe siècle lui attribue en variante les prénoms Claude Marie et le suppose fils de Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry[9],[13], un colon créole[Note 1] propriétaire d’esclaves. Son acte de mariage – non consultable via Internet lors de l'établissement de cette notice – est sans équivoque. Charles Moreau est né le à Jérémie, fils de Louis Moreau et Françoise Borderat[1].
↑« Quoi », s'est-il dit, « tant de victoires sur terre, tant de faits retentissants ! Et sur mer, ou de grandes défaites, ou de belles actions que leur petit nombre empêche peut-être d'arriver à la popularité !... Et Saint-Domingue !... Je serai marin[21]. »
↑La fiche matricule "originale"[10],[Note 3] de Charles Moreau indique une « taille d'un mètre 56 centim. 9 » (sic !). Le système métrique décimal a été instauré par le décret "relatif aux poids et mesures" du 1ervendémiairean IV (). Il est rendu obligatoire en France à l’occasion de son cinquième anniversaire par l'arrêté du 13brumairean IX (), l'emploi de tout autre système étant interdit. Cela permet de dater la rédaction de ladite fiche matricule, au plus tôt lorsque Charles Moreau termine sa première année de scolarité. Si l'on interprète les 3 chiffres consécutifs 5, 6, 9 de cette fiche "originale" comme signifiant 5 pieds-du-roi (5 x 32,484 cm), 6 pouces (6 x 2,707 cm), 9 lignes (9 x 0,02256 cm) selon les mesures d'Ancien Régime (jusqu'en 1795) en toise du Châtelet d'après 1668, cela donnerait à l'entrée à l'X une taille mesurée arrondie à 1,81 m.
↑« Bientôt nous arrivâmes à un grand bassin formé par un terrain bas, sur lequel la rivière s'était plus librement développée ; un haut-fond occupe presque toute la largeur de ce bassin : sur la rive gauche, on observe une espèce de branche ou d'enfoncement, qui m'a paru devoir ouvrir une nouvelle communication avec la mer, et que nous nommâmes Entrée Moreau, de l'aspirant de ce nom qui nous accompagnait dans cette reconnaissance[43]. »
↑« Dans la matinée du 14, après avoir dépassé une assez jolie baie, je doublai une pointe remarquable par deux petits îlots qui se projettent en avant ; je la nommai Pointe Moreau, de l'un des aspirants de notre expédition[48]. »
↑« En effet, à peine on a doublé le cap Nord, qui, du nom de notre ingénieur, a été appelé Cap Boullanger, que le sol s'abaisse rapidement, et développe, sous l'abri de la terre de Diémen, une longue plage sablonneuse, laquelle se continue presque sans interruption jusqu'au fond de la baie des Huîtres[52]. »
↑Les dormants des écoutes passent dans une moque dont l'estrop est amarré au premier hauban de misaine de l'avant à la troisième enfléchure ; le bout s'engage dans l'estrop de la poulie d'écoute, qui a un œillet, après quoi on lui fait deux amarrages. L'écoute passe dans la dernière poulie, et ensuite par un rouet qui est dans le bord, par le travers de l'échelle, au-dessous de celui de l'écoute de misaine. Un bout fait dormant à une boucle qui est en avant du rouet en dehors du vaisseau[64].