La 14e base de soutien du matériel (14e BSMAT), est l’unique formation au sein de l'Armée de terre française spécialisée en électronique-armement. Elle est l’une des 3 bases de soutien du matériel (avec la 12e et la 13e BSMAT) de l’arme du Matériel.
La portion centrale est située, depuis sa recréation le , au camp de Nouâtre en Indre-et-Loire.
C'est un pôle de soutien industriel, elle est présente sur trois sites : Nouâtre (37), Bruz (35) et Poitiers (86) chacun avec leur spécialité. Elle se distingue par son expertise dans la réparation et le stockage de matériels électronique armement et d'équipements multi-techniques, chaque site apportant ses compétences spécialisées pour assurer un soutien optimal. Elle assure le soutien des forces armées, en opérations, sur le territoire national comme sur les théâtres extérieurs[2].
Historique du camp de Nouâtre
1918 : Présence militaire à Nouâtre
Cette présence prend forme le , lorsque le sous-lieutenant JACOB, commandant la compagnie T1 du 5e régiment du Génie, prévenait par courrier monsieur le Maire de Nouâtre qu’il avait reçu l’ordre de faire procéder à l’installation, sur le territoire de la commune, d’un cantonnement destiné à 500 hommes.
1918-1940 : Établissement du Génie pour le matériel et la télégraphie
Après l’armistice, la place de Nouâtre, initialement détachement du dépôt de prisonniers de guerre de Tours, devient un dépôt de matériels du Génie et de télégraphie militaire. À ce titre, y est entreposé du matériel destiné à la construction de lignes téléphoniques, télégraphiques ainsi que des effets destinés aux services colombophiles de l’armée française, dans la partie sud-ouest du camp.
Les habitants ont du mal à voir s’établir ces militaires dans leur village, comme en témoignent les plaintes déposées pour dégradation des chemins par les véhicules ou parfois pour tapage nocturne (archives départementales).
Toutefois, les relations se pacifient avec la baisse des effectifs militaires au profit de civils, faisant du camp l’un des plus gros employeurs de la région.
Au cours des années suivantes, le camp se développe et sont édifiés des logements, un château d’eau ainsi qu’une clôture encerclant la soixantaine d’hectares de terrain réquisitionnés par le ministère de la Guerre pour constituer le camp.
1940-1945 : Occupation allemande
Devant l’avancée des troupes allemandes, le camp de Nouâtre est évacué le . Il est pris par la Wehrmacht le qui fait main basse sur les biens laissés sur place (piles, cuivre, etc.). 300 hommes de troupe sont stationnés dans l’établissement qui sert, pour la durée de la guerre à l’intendance allemande comme dépôt d’essence, de matériel et de nourriture.
Le , les derniers Allemands quittent le camp et sont remplacés par les forces françaises de l’intérieur (FFI). Ces derniers distribuent le charbon stocké par l’occupant aux agriculteurs afin qu’ils puissent procéder aux travaux des champs en cette fin d’été, cette matière première étant destinée à la production de gazogène en temps de guerre et servant de fertilisant des sols.
Après-guerre : Rattachement à l’arme des Transmissions
À la libération, l’établissement est rattaché à l’arme des Transmissions, nouvellement créée, et devient ainsi une annexe de l’établissement central du matériel des Transmissions d’Issy-les-Moulineaux.
À ce titre, on y liquide des stocks laissés par l’occupant allemand ainsi que de vieux stocks français qui sont cédés au Service des Domaines. On y entrepose également du matériel récupéré de la « poche atlantique », d’Algérie, d’Indochine et des surplus américains arrivés par trains entiers en 1946 et 1947.
Faute de personnels, de moyens d’exploitation et de surfaces couvertes, le site n’est, au sortir de la guerre, qu’un immense stock de pièces détachées. Toutefois, le commandement s’emploie à améliorer l’organisation, les effectifs et les conditions de travail sur le site, qui incidemment prend de l’ampleur.
Dans un premier temps, des spécialistes militaires radio, radar, téléphonistes, télégraphistes, groupes électrogènes, appelés et engagés, sont affectés à Nouâtre dans le cadre d’une compagnie support du 6e bataillon de Transmissions de Paris. Les ouvriers existants forment une main d’œuvre d’appoint précieuse et se forment progressivement aux techniques nouvelles.
La reprise des conflits de décolonisation impose la vérification et la remise en état rapide de nombre de ces matériels pour en équiper les corps expéditionnaires créés. De nombreux personnels civils, techniciens et ouvriers sont embauchés et forment, de concert avec les spécialistes militaires, l’embryon d’un établissement maîtrisant les techniques nouvelles.
Dans les années 1950, l’établissement se spécialise dans les travaux de réparation profonde (dits de 4e et 5e échelon) impliquant le démontage complets des matériels pour traiter leurs constituants, changer des composants défectueux et le remontage à neuf.
Dans cette dynamique, de nouveaux ateliers voient le jour (traitement de surfaces, peinture, conditionnement et reprographie).
1er juin 1953 : Établissement de réserve générale du matériel des Transmissions – Sud-Ouest (ERGMT-SO)
Ainsi, le , gagnant son autonomie, le camp est constitué en tant qu’établissement de réserve générale du matériel de transmission pour la zone de défense Sud-Ouest. Cette émancipation change la structure de l’ancienne annexe qui fonctionne désormais selon une réglementation intérieure qui lui est propre et gérant librement ses crédits destinés au fonctionnement.
Pour faire face aux nouvelles missions qui lui incombent, l’établissement renforce le service des approvisionnements, agrandit et réorganise les ateliers. Du personnel supplémentaire est embauché montant les effectifs à 11 officiers, 24 sous-officiers, 171 personnels civils et 92 ouvrierssaisonniers.
14 août 1958 : Établissement de réserve générale du matériel des Transmissions (ERGMT) - Centre
La mise sur pied d’un nouvel ERGMT à Toulouse, chargé de soutenir la zone Sud-Ouest modifie la mission de l’ERGMT de Nouâtre qui devient, le , l’ERGMT Centre.
Dans un effort de décentralisation, le service central décide de confier, à compter du , le ravitaillement direct des établissements régionaux situés dans leur zone de défense. Le camp de Nouâtre soutient, dès lors, les établissements régionaux du matériel des Transmissions des 4e et 5e régions militaires. Il continue néanmoins de ravitailler les autres régions de France ainsi que l’Afrique française du Nord (AFN) sur ordre du Service Central.
Les années 1960 et 1970
Les années 1960 voient la fin des conflits liés à la décolonisation de l’empire colonial français et de même que la réduction des plans de réparation de tous les matériels issus de la Seconde guerre mondiale. Une nouvelle ère technologique est amorcée avec la mise en service de matériels de transmissions transistorisés de conception française. Cette évolution nécessite une mise à niveau des techniciens de maintenance.
De plus en plus sophistiqués, ils demandent une multiplication du parc d’appareils de mesure et d’outillages spécialisés.
L’apparition des plaquettes imprimées électroniques va engendrer la mise en place du contrôle et du diagnostic automatique de défauts, qui se généraliseront au cours des années 1970 avec l’apparition de circuits intégrés contrôlés par le système TERAPIE (test et réparation des plaquettes imprimées électroniques) et DIADEME (diagnostic et dépannage des matériels électroniques).
1er janvier 1969 : Établissement de réserve générale du Matériel/Transmissions (ERGM/T) de Nouâtre
Le service des Transmissions est intégré au service du Matériel le . Les deux parties du camp de Nouâtre sont réunies sous un seul et même commandement, celui de l’établissement de réserve générale du Matériel/Transmissions de Nouâtre. L’entité dispose alors d’un soutien direct automobile, transmissions, équipement et incendie au profit des organismes de la 13e délégation militaire territoriale.
1er janvier 1973 : Établissement de réserve générale du matériel électronique (ERGM/EL) de Nouâtre
Dans le cadre de la réorganisation de l’infrastructure du service du Matériel, l’établissement change d’appellation et devient l’Établissement de réserve générale du Matériel/Électronique de Nouâtre. Il est désormais chargé des opérations de maintenance de niveau technique d’intervention de niveau 3 (NTI 3).
1988 : Cession de bâtiments au collège de Nouâtre
Le , le ministère de la Défense aliène une partie de la zone Nord, comprenant le bâtiment de direction et le mess de garnison, au profit du ministère de l’Éducation nationale qui y installe à la rentrée 1989 un collège d’enseignement secondaire.
1994 : Établissement du Matériel (ETAMAT) de Nouâtre
Le , l’Établissement Régional du Matériel (ERM) devient donc Établissement du Matériel (ETAMAT), à la suite de la DM no 3576/DEF/EMAT/BOE/ORG/330/DR du modifiant les appellations ERM, ERGM, MCS et MCR en « ETAMAT ».
Pour mener à bien ses missions, l’ETAMAT rassemble une centaine de militaires et 230 personnels civils en 1997 :
10 officiers, 50 sous-officiers et 56 militaires du rang engagés et appelés,
Sa production est assurée par le groupement des ateliers (GAT) qui compte 130 personnes environ. Elle est destinée au soutien central, au soutien régional pour l’école d’application du Train (EAT), l’école supérieure d’application du Matériel (ESAM), l’école supérieure d’application des Transmissions (ESAT). Le GAT est composé de l’atelier électronique et de l’atelier multi-technique.
Le premier comprend les cellules des bancs de tests, commutation – faisceaux hertziens, études techniques et maintenance logiciel, liaison par satellites, moyens d’extrémité, maintenance station et IEM, radio. Le second les cellules abris techniques mobiles, autos engins blindés, climatiseurs, machines-outils, peinture, tôlerie, traitement de surfaces, sérigraphie, source énergie, stockage groupe électrogènes
1997 : Cession de 11,5 hectares de la zone nord
Une zone industrielle est créée sur cet espace cédé.
1999 : Création de la 14e BSMAT de Poitiers
La 14e BSMAT est implantée sur 3 villes différentes :
le P.C. de la base est situé à Poitiers ;
un détachement à Guéret ;
un détachement à Nouâtre.
À la suite de ce nouveau rattachement, les activités du camp de Nouâtre restent inchangées.
30 juin 2005 dissolution de la 14e BSMAT
La restructuration de l’arme du Matériel entraine la disparition de la 14e BSMAT.
1er juillet 2005 : rattachement à la 12e base de soutien du Matériel de l’Armée de terre
L’établissement de Nouâtre devient un détachement de la 12e base de soutien du Matériel dont la portion centrale est située à Neuvy-Pailloux.
Juillet 2017 : création de la 14e base de soutien du Matériel de Nouâtre
La 14e base de soutien du matériel est créée le [3], à partir du détachement de Nouâtre de la 12e base de soutien du Matériel. Cette création se fait dans le cadre du déploiement du modèle « au contact » et du développement du plan de maintien en condition opérationnelle terrestre 2025 (MCO-T 2025), se déroule la cérémonie de création de la 14e base de soutien du Matériel.
Traditions
Saint-Éloi : Le 01 décembre
Devise
En latin "Fortiores una" - signifiant "Plus fort ensemble".
Insignes
Insigne du Service de la Maintenance Industrielle Terrestre
L’insigne de la 14e BSMAT (IM no 4857/DEF/EMAT/SHAT/DT2 du ) est homologué sous le numéro : G.4591.
La description héraldique est la suivante :
Écu triangulaire argent à une route dentée d’argent partie en cœur de gris plomb et d’azur chargée de deux canons en sautoir d’or surmontés d’une grenade d’argent à neuf flammes fermées.
Chargé en pointe, brochant une partie de la roue, d’un écu français ancien, tiercé en pairle aux armes de Poitiers, de Nouâtre et de Guéret surmontant un essieu d’argent chargé du nombre « 14 » du même au lames de ressort de turquin.
Insigne de la 14e BSMAT
Insigne de béret du Matériel porté par les militaires de la 14e BSMAT
Fanion
Avers et revers du fanion de la 14BSMAT
Le fanion est constitué :
des parties flottantes, le tablier : surface carrée, de 50 centimètres de côté, taillé gris plomb côté hampe, et bleu foncé au flottant ;
Les surfaces, réalisées en deux épaisseurs, ont des bords garnis de franges de 4 cm. Elles reçoivent les inscriptions suivantes :
l’avers, face de l’emblème vue hampe à gauche, porte en son centre l’attribut du Matériel d’argent et d’or. Il porte la mention :
14e BASE DE SOUTIEN (au-dessus de l’attribut)
DU MATÉRIEL (en dessous de l’attribut)
le revers, face de l’emblème vue hampe à droite, porte en son centre une reproduction de l’insigne de la 14e BSMAT.
de la partie rigide, la hampe, qui supporte l’enseigne : un fer de lance.
Missions
Sous les ordres du SMITer, la 14e BSMAT est l'unité de maintenance industrielle de référence pour le domaine électronique-armement. Elle couvre l'ensemble des spécialités sur ses trois sites :
systèmes de télécommunication, leur environnement (climatiseurs, abris techniques, câblage, sérigraphie) et logistique à Nouâtre.
optique, optronique, détection électromagnétique et hydraulique à Bruz
armement individuel et collectif, ainsi que son environnement et logistique à Poitiers
Dans ce contexte, elle a pour mission de :
réaliser des activités de maintenance industrielle, en métropole, en outre-mer et en opérations extérieurs en vue de restaurer et d'entretenir le potentiel des parcs au profit des forces.
leur entrée en patrimoine jusqu'à leur élimination, gérer, stocker et distribuer les matériels et rechanges nécessaires, y compris les piles et les batteries.
mettre en œuvre des partenariats renforcés avec les industriels privés.
Organisation
La 14e base de soutien du Matériel est forte d'environ 400 personnes et est implantée sur 3 sites différents : Nouâtre, Bruz et Poitiers.
Nouâtre
Nouâtre compte environ 230 personnels
l'état-major du régiment : planification de la maintenance, des opérations extérieures, et de l'entrainement, gestion du personnel militaire et civil, logistique ;
groupement de commandement et de logistique (GCL) : regroupe tous les services de l'état-major de la 14e BSMAT. Il a pour vocation de soutenir la portion centrale de la 14e BSMAT et le détachement de Poitiers. Sa mission est d'assurer la gestion administrative du personnel civil et militaire du GCL. Les services exercent leurs responsabilités dans les domaines suivantes : commandement, maintenance industrielle, prévention, préparation opérationnelle et instruction, pilotage, achats, ressources humaines, infrastructure, gestion et soutien des équipements de la base et communication.
11e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) : opérations de réparation et d’entretien de haute technicité sur différents types de matériels de transmission et télécommunication, ainsi que sur leurs systèmes d'environnement (métrologie, climatisation, groupes électrogènes, abris techniques ... ).
12e groupement des approvisionnements (GAP), assure la fonction d’entrepôt central "électronique-armement" et de stockeur ainsi que la fonction d'opérateur logistique pour ces mêmes matériels. Ces missions consiste à assurer la réception, la stockage, la distribution, l'expédition et l'élimination des rechanges et des matériels complets.
Bruz
Bruz compte environ 70 personnels
13e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) réalise des opérations de maintenance industrielle de haute technicité sur du matériels en hydraulique, électromécanique, détection électromagnétique, électronique et optronique.
Poitiers
Poitiers compte environ 100 personnels
14e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) est chargé du soutien insdustriel de l'armement individuel et collectif (armement de petit calibre). Ainsi pour réaliser cette mission, il assure les fonctions d'opérateur logistique en distribuant par exemple les programmes d'armement, la régénération ou la réparation des armes qui lui sont confiées, la destruction des armes obsolètes et enfin réalise de nombreuses fabrications dans les domaines multi techniques, matériaux souples, menuiserie, emballage, mécanique générale.
La section commandement et de fonctionnement est rattachée au GCL de la 14e BSMAT, sa mission principale est d'assurer le soutien de l'ensemble des unités et organismes présents sur le site de Poitiers. Ses prérogatives s'exercent dans les domaines suivants : commandement, accès et sécurité, prévention, environnement, infrastructure, soutien de l'outil de production, qualité.