Régiment d'infanterie blindée, le régiment est intégré au sein du programme SCORPION de l'armée de Terre. Il a basculé depuis le début de l'année 2022 sur le véhicule blindé multirôles (VBMR) Griffon, véhicule de transport de troupe et d'appui feu. Il évolue aussi désormais avec le système d'information du combat SCORPION (SIC-S), nouvel Internet du champ de bataille.
Le 2e REI bénéficie d'une longue tradition de conflits et d'intervention. Ses derniers engagements dans le golfe de Guinée dans le cadre de l'opération interarmées Corymbe, en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte, en Irak, au Liban, au Sahel, en Afghanistan, en Estonie, en République Centrafricaine, en Côte d'Ivoire, dans les Balkans, au Rwanda, en font un régiment d'expérience.
Régiment à spécialité amphibie, le 2e REI est capable de remplir des missions d'assistance aux populations, de prévention des crises et d'intervention partout dans le monde sur très court préavis.
Le régiment est régulièrement déployé sur le territoire national dans le cadre de l'opération Sentinelle. À la demande des autorités civiles et en renfort des forces de sécurité intérieure, il est parfois mobilisé pour venir en aide à la population touchée par les épisodes cévenoles.
Création et dénominations
Le , la Légion est scindée en deux. Le 2e régiment a été organisé à Bône, le , provisoirement à deux bataillons du régiment étranger; le 4e bataillon envoyé d'Alger et le 5e bataillon qui était à Bône. Il compte, comme les autres régiments d'infanterie de ligne de l'époque, 3 000 hommes. Le 3e bataillon a été formé au mois de mai suivant.
En 1854, Napoléon III décide la création d'une 2e Légion, composée uniquement de Suisses. Mais le recrutement n'étant pas suffisant, les deux unités, engagées en Crimée, sont licenciées à la fin du conflit et regroupées pour former le 2e régiment étranger, qui repart en Algérie en 1856.
Le , les deux régiments étrangers fusionnent sous l'appellation de Régiment étranger.
Le , la réorganisation de l'armée d'Afrique contraint le régiment à prendre le nom de « Légion étrangère ». Son effectif est de 3 018 hommes.
Le , le 2e régiment étranger est officiellement recréé. Les 1er et 2ebataillons restent en Algérie. Le 3e est détaché au Tonkin et le 4e, envoyé à Formose en 1884 puis rejoint le Tonkin.
Le régiment est à même de mener les missions dévolues aux unités d'infanterie, que ce soit lors d'engagement de « haute intensité » (réduction, assaut, défense, etc.) ou de « basse intensité » (protection et défense de sites sur le territoire national, partenariats militaires, opérations de maintien de la paix, etc.).
Organisation
Le 2e régiment étranger d'infanterie, avec ses 7 compagnies et 1 230 hommes est un des plus gros régiments d'infanterie de l'armée française.
La CCL, ou compagnie de commandement et de logistique, regroupe tous les services projetables nécessaires au commandement du régiment en opérations (transmissions, bureau opération, infirmiers, section transport, maintenance, etc.).
5 compagnies de combat[1],[2] constituées chacune d'une section commandement, d'une section d'appui (mortiers de 81 mm-LLR, de missiles moyenne portée et de mitrailleuses MAG58) et de trois sections de voltige.
La CA ou compagnie d'appui, est constituée d'une section commandement, d'une section d'aide à l'engagement débarqué (SAED), d'une section d'appui direct (SAD) équipée de missiles MMP et de mitrailleuses lourdes, d'une section de tireurs d'élite (STE) équipée de fusils PGM Hécate II en calibre 12,7 mm et de fusils de précision HK417 et SCAR-H PR et d'une section robotique et renseignement de l'infanterie (SRRI) créée fin 2022.
La 8e compagnie (unité d'intervention de réserve) composée d'une section de commandement et de 4 sections de combat.
Le 2e REI est également chargé de contrôler le camp des Garrigues, qui leur permet de s'entrainer au tir et au combat en zone urbaine grâce au village de combat AZURIG[3]. Une caserne de pompiers militaires, implantée au camp des Garrigues, appartient à la CCL du régiment.
Matériels
Les matériels majeurs du régiment en 2024 sont ceux d'une unité d'infanterie à l'heure du programme SCORPION :
Si les animaux de compagnie ont toujours tenu une place particulière dans la vie des légionnaires, cette tradition est restée très vivace au 2e Étranger.
Celui-ci compte dans ses rangs un mulet, croisement entre une jument et un âne, nommé Tapanar. Un légionnaire est chargé de veiller sur lui. Il participe aux prises d'armes et autres cérémonies du régiment et représente les mules des anciennes compagnies montées. Cette traditionnelle mascotte est apparue pour la première fois en 1984. Actuellement, le Première classe Tapanar IV, sert le régiment depuis 2021.
Insigne
Description
Rectangle d'argent bordé verticalement de part et d'autre de deux barres verticales verte et rouge ; au milieu, la grenade à sept flammes frappée du chiffre "2" sur un fer à mulet à sept trous.
L'insigne a été créé en 1957 par le colonel Goujon commandant le 2e REI.
Devise
Le 3 septembre 1990, le colonel Yves Derville, chef de corps, ordonna à ses hommes de se tenir prêt à participer aux opérations en cours dans le Golfe. En l'absence de devise officielle à cette époque, il décida que “Être prêt” deviendrait celle du régiment. Cette dernière met en évidence la proactivité des légionnaires, soulignant leur anticipation, ainsi que leur détermination à s’entraîner et à se préparer à toutes les éventualités[4].
« Être prêt »
Chant Anne-Marie du « 2 »
Le chant faisant partie intégrante de la vie du légionnaire, à la fin des années 1900, “Anne-Marie”, issu du répertoire populaire allemand, devient le chant officiel du 2e REI.
« Anne-Marie, wo geht die Reise hin, Anne-Marie, wo geht die Reise hin, Sie geht in's Städtelein Wo die Soldaten sein. Ei, ei, ei Junge, junge, junge Anne-Marie. »
« Anne-Marie, heute wollen wir lustig sein, Anne-Marie, heute wollen wir lustig sein, Wir wollen tanzen gehen Und uns im Kreise drehen. Ei, ei, ei, Junge, junge, junge Anne-Marie. »
Faits d'armes et inscriptions sur le drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5],[6],[7] :
Le fait d'armes resté dans les annales du régiment est le deuxième combat d'El-Moungar, le . C'est aujourd’hui la fête du régiment qui rend ainsi hommage à cette date à ses anciens.
Croix de la Valeur militaire avec palme de bronze pour ses missions de protections de la population civile et des ressortissants français en Centrafrique de 2014 à 2015 lors de l'opération Sangaris. Elle a été remise par le général d'armée Éric Bellot des Minières en mai 2021[10].
Le 2e REI est titulaire, pour le régiment de 3 citations (dont 2 à l'ordre de l'armée et 1 à l'ordre du corps d'armée). Les différents bataillons et unités dont le 2e Étranger est l'héritier arborent, quant à eux, 22 citations.
↑Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
↑"Édition Chronologique no 45 du 29 octobre 2010".Le Ministère de la Défense instruction no 1515/DEF/EMA/OL/2 du 23 septembre 1983, modifiée, sur les filiations et l'héritage des traditions des unités; décision no 010318/DEF/CAB/SDBG/CPAG du 15 juillet 2008 portant création d'une commission des emblèmes. Art 1er. L'inscription "Koweït 1990-1991" est attribuée aux drapeaux et étendards des formations des armées énumérées ci-dessous. 2e R.E.I, 1er R.E.C, 6e R.E.G, 3e R.I.Ma, 1er R.P.I.Ma, 11e R.A.Ma, 4e Régiment de dragon, 1er Régiment de Spahis, 6e Régiment de Commandement et de Soutien, 1er R.H.C, 3e R.H.C, puis les formations de l'Armée de l'Air les 5e, 7e, 11e escadre de chasse, la 33e escadre de reconnaissance et les 61e et 64e escadre de transport. Le présent arrêté sera publié au bulletin officiel des armées, Hervé Morin.
Général Jean-Pierre Hallo, Monsieur Légionnaire : l'homme et ses traditions, Panazol, Lavauzelle, , 348 p. (ISBN978-2-702-50370-6, OCLC246994880).
Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko, Le Deuxième Etranger, Erscheinungsort nicht ermittelbar, Branding Iron Productions, , 136 p. (ISBN978-2-905-39302-9, OCLC611970550).
Jacques Gandini, El Moungar : les combats de la Légion dans le Sud-Oranais, 1900-1903, Calvisson, Extrêm'sud Editions, , 144 p. (ISBN978-2-913-41204-0, OCLC467934032).
Tibor Szecsko, Le grand livre des insignes de la Légion étrangère, France, I.I.L.E. S.I.H.L.E, , 214 p. (ISBN978-2-950-59380-1, OCLC30034696).