La 27e brigade d'infanterie de montagne (27e BIM) est une unité de l'Armée de terre française qui regroupe aujourd'hui l'ensemble des troupes de montagne françaises. Elle est créée en 1999 par changement d'appellation de la 27e division d'infanterie de montagne (27e DIM). Elle est l'héritière des traditions de la 27e division d'infanterie alpine.
Composition de la 27e BIM
En 2022, la 27e brigade d'infanterie de montagne comprend les unités suivantes :
Le bataillon de réserve des Alpes (un bataillon de marche regroupant les réservistes appartenant aux différentes unités de la brigade) est créé le à l'occasion de la commémoration de l'armistice[2]
6e bataillon de chasseurs alpins (Gap), centre de formation initiale des militaires du rang de la 27e brigade d'infanterie de montagne (CFIM-6e BCA)
juillet 1994 : devient la 27e division d'infanterie de montagne (27e DIM)[5], rattachée au 3e corps d'armée
juillet 1999 : elle devient la 27e brigade d'infanterie de montagne (27e BIM) lors de la professionnalisation de l'Armée de terre.
La Libération des Alpes (1944-1945)
La division est recréée à partir d'unités FFI, encadrées par des militaires d'active et motivées, mais mal armées et peu entraînées[6].
Durant l'hiver 1944 - 1945, sous le commandement du lieutenant-colonel Jean Vallette d'Osia puis de celui du général Eugène Molle, la division constitue l'unité principale du Détachement d'Armée des Alpes (DAA), qui est placé sous le commandement du général Doyen et rattaché au 6e groupe d'armées US[7]. Elle a pour mission de protéger les vallées des Alpes contre les troupes de l'Axe qui tiennent les cols, puis d'occuper le nord de l'Italie afin de donner une monnaie d'échange au gouvernement français lors des futures discussions de paix[6].
Elle est organisée en en deux unités, renforcées par le groupement Arve-Beaufortain, autonome[6] :
le groupement Maurienne, formé de la 7e demi-brigade (6e, 11e et 15e BCA) et du IIe groupe du 93e RAM, commandé par le lieutenant-colonel Le Ray[7] ;
le 159e régiment d'infanterie alpine, en réserve à Grenoble, et le Ier groupe du 93e RAM, en soutien du 99e RIA dans le Briançonnais, sont détachés de la division.
L'offensive française est lancée le en direction du col du Petit-Saint-Bernard. Le 7e BCA prend le sommet 2655 mais la progression est rapidement stoppée au Roc Noir. Une attaque menée par le 13e BCA le échoue devant le Roc Noir et la Redoute Ruinée. Le , seul le Roc Noir a pu être pris[6].
Le 6e groupe d'armée annonce une offensive en et les Français sont autorisés à pénétrer jusqu'à 20 km dans le territoire italien. Le , la section d'éclaireurs-skieurs du 11e BCA s'empare par surprise des postes germano-italiens sur la Pointe de Bellecombe puis le reste du bataillon prend pied sur le Mont Froid. Contre-attaqués dès le jour même, les alpins sont chassés de leur position le 7 au soir[6]. La 1re division de marche d'infanterie (ex-1re division française libre) prend l'Authion le 12. Le groupement Maurienne retente un assaut vers le Mont Froid du 9 au 12, qui est repoussé[6].
À partir du , les troupes de l'Axe se replient et les Français prennent le col de Larche le 26 et le Mont Froid le 27. Au soir du 27, les Français ont pénétré de 7 km en territoire italien. Les Français tentent ensuite de pousser vers Milan et Turin mais sont stoppés sur ordre des Américains[6].
Autriche et Algérie (1945-1962)
De 1945 à 1954, les unités alpines sont troupes d'occupation en Autriche, dirigées notamment par le général Béthouart.
De 1954 à 1962, elles servent en Algérie, surtout dans les monts de Grande Kabylie, dirigé un temps par le général Faure. Un millier d'alpins tombent en Algérie.
Depuis 1962
1962 : après le retour de la guerre d'Algérie, les troupes alpines sont regroupées dans les 17e brigade et 27e brigade ;
1983 : la division intègre la force d'action rapide. Elle compte alors 10 000 hommes, majoritairement des appelés. 20% des 2 000 cadres (officiers et sous-officiers) sont alors des appelés. À cette époque, elle est chargée de la défense des sites de missiles nucléaires du plateau d'Albion, du combat dans les Alpes et si nécessaire dans d'autres massifs montagneux et enfin est apte à servir comme infanterie classique[3].
1994 : devient la 27e division d'infanterie de montagne (27e DIM) et rejoint le 3e corps d'armée[8] ;
1999 : à la suite de la professionnalisation de l'Armée de terre en 1996 et de la réorganisation des forces terrestres, la 27e division d'infanterie de montagne (27e DIM) devient la 27e brigade d'infanterie de montagne (27e BIM) ;
Philippe Poulet, Bruno Bosilo, Alban Ferrand, Jean-François Guiot et Jean-Paul Ney, Troupes de montagne : combattants d'altitude : La 27e brigade d'infanterie de montagne, Mission Spéciale Productions, , 187 p. (EAN9782916357119)
Magazine Assaut, HS n° 2, « Fantassins de France », juin 2009, 88 p.
Philippe Poulet, Commandos de montagne : 27e brigade d'infanterie de montagne, Mission Connaissance, coll. « Hommes d'action », , 55 p. (EAN9791090936119)
Forces Terrestres (revue), CERCES 2010 : La 27e Brigade d'Infanterie de Montagne au Grand Champ de Tir des Alpes (no 5), (ISSN2110-1264)
Notes et références
Notes
↑Neveu du lieutenant-colonel Oronce de Galbert : commandant du 27e BCA, « mort pour la France » à Bouchavesne le , et dont l'ancienne caserne du 27e, située dans le quartier des Fins à Annecy, portait depuis 1922 le nom.
↑ abc et dYvick Herniou et Jean-Claude Sanchez, Bataillons de chasseurs : les diables bleus, une troupe d'élite, Boulogne-Billancourt, E-T-A-I, , 183 p. (ISBN978-2-7268-8923-7)
↑ abcdef et gJean-Louis Riccioli, « La deuxième bataille des Alpes : printemps 1945 », Cahiers de la Méditerranée, vol. 52, no 1, , p. 93–118 (DOI10.3406/camed.1996.1161, lire en ligne, consulté le )